Un peu plus d’un mois après ses annonces destinées à « renouer avec les adolescents et juguler la violence », Gabriel Attal a esquissé des nouvelles pistes sur la justice pénale des mineurs qu’il souhaite voir intégrer dans un projet de loi d’ici la fin de l’année, notamment la possibilité d’être jugé à partir de 16 ans en comparution immédiate. Une procédure qui avait été supprimée lors de la réforme de la justice pénale des mineurs en 2021.
Jabaliya, dans le nord de l’enclave, sous le feu de l’armée israélienne
Tous les regards sont braqués sur Rafah. Cette grande ville du sud de la bande de Gaza a été meurtrie par de violentes frappes aériennes israéliennes dimanche 26 mai. L’aviation de l’État hébreu y a ciblé un camp de déplacés où au moins 45 personnes ont été tuées. Un véritable carnage : des corps décapités et calcinés de femmes et d’enfants, ont été sortis des décombres. Le président Emmanuel Macron se dit « indigné ». Israël affirme « avoir ciblé un complexe du Hamas », tout en indiquant ouvrir une enquête. Mais la guerre ne s’arrête pas pour autant. Rafah dans le sud, mais aussi Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza, restent sous le feu des tirs israéliens.
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À Cayenne, plus de 350 demandeurs d’asile vivent dans un camp d’accueil de la préfecture aux airs de bidonville. Fustigée par les associations, la « Verdure » incarne l’incapacité des pouvoirs publics à s’adapter à la nouvelle donne migratoire.
Cayenne, Guyane (973) – Sur l’une des photos, il y a des abris de fortune construits à l’aide de palettes recyclées. Les toits faits de bâches s’entassent sur les contreforts d’anciens locaux préfectoraux de Cayenne, désormais fermés au public. Sur une autre, des familles sont agglutinées le long de points d’eau, bidons vides à la main. Karim (1), un demandeur d’asile, fait défiler les photos sur son téléphone. Elles illustrent un quotidien précaire. Depuis sept mois, il a quitté la place du centre-ville où il dormait dehors pour le « centre d’accueil temporaire » de la « Verdure ». Une initiative tout à fait officielle de la préfecture de Guyane, installée en décembre 2023. Seulement trois robinets, une dizaine de douches mobiles – dont certaines ne fonctionnent pas tout le temps – et une vingtaine de toilettes de chantier pour 350 personnes, achèvent de dresser le portrait d’un quotidien extrêmement précaire.
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Des avocats sont harcelés ou poursuivis par les autorités de l’État, qui exerce un contrôle total sur la profession juridique.
Les avocats qui représentent des clients dans des affaires à caractère politique ou qui dénoncent des violations de leurs droits sont confrontés à une répression systématique et généralisée au Bélarus.
Les autorités biélorusses ont pris le contrôle de la profession juridique, érodant ainsi son indépendance ; les barreaux sont devenus un outil de cette politique répressive du gouvernement.
Le Bélarus devrait mettre un terme à toute action politiquement motivée contre les avocats, et créer un climat de travail normal leur permettant d’exercer leurs fonctions professionnelles.
Les autorités biélorusses exercent une répression systématique et généralisée ciblant des avocats qui représentent des clients dans des affaires à caractère politique ou qui mettent en lumière des violations des droits humains, ont conjointement déclaré Human Rights Watch, l’Association biélorusse des avocats défenseurs des droits humains (BAHRL) et l’ONG Right to Defence Project dans un rapport publié aujourd’hui.
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Le texte du gouvernement, retouché par les députés en commission, arrive dans l’hémicycle, lundi après-midi, pour environ deux semaines de débats, avant un vote solennel le 11 juin.
Le projet de loi sur la fin de vie entre dans l’arène du Palais-Bourbon. Le texte visant à renforcer l’accès aux soins palliatifs et à légaliser l’aide à mourir est examiné à l’Assemblée nationale, lundi 27 mai, à partir de 16 heures. Durant deux semaines, les élus vont se pencher sur ce projet aussi attendu que redouté, présenté par le gouvernement en avril. Le document arrive dans l’hémicycle dans une version remaniée par les députés en commission, où ont notamment été modifiées certaines des conditions d’accès à un suicide assisté ou à une euthanasie. Le critère du « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » a ainsi été remplacé par celui, jugé plus large, d’une affection « grave et incurable en phase avancée ou terminale ».
Selon les autorités palestiniennes, la frappe israélienne sur un camp de Rafah dans l’extrême sud de la bande de Gaza ont fait au moins 40 morts.
« Cette frappe illustre encore une fois le mépris total de l’armée israélienne pour les vies civiles », a dénoncé lundi 27 mai sur franceinfo Guillemette Thomas, coordinatrice médicale mission Palestine pour Médecins sans frontières France alors que l’État hébreu a frappé un camp près de Rafah faisant plusieurs dizaines de morts. La présidence palestinienne évoque un « atroce massacre ».
Benyamin Nétanyahou qualifie la frappe israélienne sur un camp de déplacés à Rafah d' »incident tragique »
Le Premier ministre israélien a précisé qu’une enquête était en cours pour lever le voile sur les circonstances de cette frappe qui a fait au moins 45 morts selon les autorités palestiniennes.
RSF dépose une troisième plainte devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis par Israël contre des journalistes
Dans sa troisième plainte déposée devant la plus haute cour de justice internationale, la Cour pénale internationale (CPI), Reporters sans frontières (RSF) appelle le procureur à enquêter sur des crimes commis contre au moins neuf reporters palestiniens entre le 15 décembre 2023 et le 20 mai 2024, et plus largement à se saisir des plus de 100 journalistes tués par l’armée israélienne à Gaza.
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Ce samedi 25 mai, 150 personnes se sont à nouveau rassemblées et ont défilé dans les rues de Troyes. Après bientôt 8 mois de mobilisation, le mouvement ne s’essoufle pas.
Les prises de parole durant la manifestation ont été largement entendues par la population troyenne et la pétition (toujours en ligne) a recueilli ce matin 127 nouvelles signatures, ce qui porte le total à 2016.
Quand Mme la Préfète de l’Aube sera prête à recevoir la délégation, ce qui lui est demandé depuis déjà un certain temps, ces 2016 signatures lui, seront remises en main propre pour que la volonté citoyenne de voir la fin du massacre soit entendue au sommet des institutions nationales.
Un tee-shirt a été conçu par le collectif et mis en vente au profit de la population palestinienne. Merci d’y réserver le meilleur accueil.
Un tournoi de football est organisé par Générations.s le samedi 8 juin 2024 après midi. L’objectif est de collecter des fonds qui seront intégralement reversés à une association œuvrant à Gaza.
Vous serez les bienvenu(e)s sur le terrain ou autour de celui-ci. (Plus de précisions à venir)
J’assure le soutien scolaire de deux collégiens Sri Lankais (6° et 5°), enfants de réfugiés statutaires, qui me rejoignent en bus TCAT. Ils sont évidemment très « typés »… mais aussi, parfaitement francophones, bien élevés, et, comme on dit, « propres sur eux ». Ils ont leur cartable avec eux, donc, sans doute possible, ce sont des élèves, pas des voyous, et ils viennent à l’heure des sorties de cours. Ils me racontent un peu leurs aventures, et voici deux incidents de trajet, sans doute pas les seuls, ni les premiers:
1°) Il y a quelques semaines: un homme agressif et gesticulant a tenté de les déloger des places vers l’avant du bus. Leur maman les accompagnait ce jour-là, elle a pris peur, si fort qu’elle est descendue du véhicule, et a fini son voyage à pied. Le gamin était tellement traumatisé de l’algarade, qu’il a mis plusieurs jours à se rassurer, avec mon aide persuasive, il craignait de retrouver le même « méchant » sur la ligne, et ne voulait pas prendre le bus pour renter chez ses parents, « tant pis, je préfère marcher », or ça fait une sacrée trotte!
2°) Et hier: une femme leur a tendu d’autorité une poignée de détritus (kleenex et autres) en mode « je vide mes poches » pour qu’ils (les enfants) aillent les mettre à la poubelle. Devant leur refus, elle a de force mis le tout dans le blouson du gosse. Comme si c’était tout naturel d’avoir un boy, et précisément celui-là, un « coolie »?
Ceci, menus incidents certes, mais signes des temps… il n’empêche, on s’en prend « courageusement » à des gamins, qui voyagent souvent seuls. Je note qu’ils ne se laissent pas faire, surtout la gamine qui a de la répartie, mais je me demande si, ce faisant, ils ne se mettent pas (un peu) en danger. Personne ne semble avoir pris leur défense… or ce sont des agressions, même si elles sont « légères ». Et ça devrait faire réagir les autres voyageurs. Or non! Est-ce que les gens trouvent ça normal? Est-ce à rapprocher de la banalisation de la droite « extrême », et du racisme qui va avec? Il me semble que oui…
Pour répondre partiellement à cette dernière question d’Agnès, que nous remercions pour son témoignage, nous conseillons à tout le monde la lecture de cette analyse de Félicien Faury Vote RN : pourquoi le racisme compte.
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Vous le savez déjà, en France, quand un fonctionnaire dysfonctionne, on lui propose un poste à responsabilités, si possible à l’Aide Sociale à l’Enfance. S’en suit une politique sociale toujours plus décadente avec cette consigne récurrente : faites mieux avec moins. C’est ainsi qu’à l’heure où se déploie une très juste campagne contre les violences sexuelles faites aux enfants, on apprend dans mon Département que seulement un poste sur cinq sera remplacé. Évidemment, vous pensez bien, il s’agit des gens de terrain, pas des chefs ou sous-chefs ou conseiller-copain-de-la-présidente. C’est un peu comme si on disait aux enfants « parlez, on vous écoute », en se bouchant les oreilles.
De ma petite lucarne d’assistante sociale, je continue pourtant à me prendre pour un colibri. Je me dis : « Ce n’est pas grave, dans mon quotidien, chaque graine de prévention semée germera peut-être. » Et la colère monte souvent. Descend parfois. Alors, puisqu’on me donne l’occasion de parler des enfants et de mon métier, je saute dessus et me dis que la meilleure chose à faire est peut-être de vous décrire certaines de ces rencontres pour ajouter quelques teintes mitigées au tableau de l’enfance en France aujourd’hui.
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Alors que deux millions de Palestiniens sont désormais piégés dans la bande de Gaza, complètement fermée par Israël, Meriem Laribi et Maïlys Khider sont allées à la rencontre de ces Gazaouis qui ont réussi à fuir.
Quitter leur pays est devenu l’unique moyen de survivre. Or, la seule voie de sortie reste le point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, géré par une coordination entre l’Egypte et Israël. Depuis l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, sortir de Gaza est impossible sans l’autorisation expresse d’Israël.
Gaza : sans la fin des hostilités, les seules négociations sur l’aide humanitaire sont dilatoires et cosmétiques
Splann ! publie la totalité des mandats de quatre figures-clefs du syndicat agricole, la FNSEA. Ces dirigeants siègent partout pour défendre la vision productiviste de leur organisation : dans les instances sanitaires, de surveillance de la qualité de l’air, de l’environnement, de gestion de parc naturel, des risques industriels, mais aussi dans des groupes presse agricole ou dans l’événementiel. Une domination qui étouffe la démocratie syndicale.
Contre l’agrochimie et vers un autre modèle agro-alimentaire, nous réclamons un changement radical
Pour imposer « un changement radical pour une agriculture respectueuse des sols, des ressources en eau, de la biodiversité, de notre santé et des conditions de vie des paysan·nes » et dénoncer un projet de politique agricole commune au rabais, un très large collectif d’associations, d’organisations et des citoyen·nes de plusieurs communes (d’Auxerre à Saint-Nazaire en passant par Paris) appellent à une journée de mobilisation nationale le samedi 25 mai.
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TotalEnergies fait face à une contestation citoyenne contre son projet pétrolier en Afrique de l’Est. Malgré le retrait d’investisseurs face à cette mauvaise presse, la multinationale peut toujours compter sur des soutiens économiques en France.
Accueilli à sa sortie de l’avion par un tapis rouge déroulé aux pieds des Pyrénées, le président chinois Xi Jinping était en visite en France les 6 et 7 mai. Parmi les discussions au programme avec Emmanuel Macron : le climat. Or, à peine un mois auparavant, le chef d’État chinois a écrit à son homologue ougandais, Yoweri Museveni, pour lui faire part de son soutien au projet EACOP, pour « East African Crude Oil Pipeline Project » (projet d’oléoduc de pétrole brut est-africain), mené par la multinationale française TotalEnergies. EACOP, c’est un chantier titanesque pour construire l’oléoduc chauffé le plus long du monde : plus de 1400 kilomètres à travers l’Ouganda et la Tanzanie.
GAZ DE SCHISTE : UN RAPPORT ACCABLE TOTALENERGIES ET SES REJETS TOXIQUES AU TEXAS
Une étude réalisée par deux ONG américaines révèle que les forages de gaz de schiste de TotalEnergies au Texas sont responsables d’importantes fuites de méthane dans l’air. Rien que dans la région d’Arlington, les auteurs du rapport ont enregistré pas moins de 85 rejets de ce gaz nocif pour la santé et l’environnement, entre août 2023 et janvier 2024. Au Texas, près d’un demi-million de personnes vivent à proximité des puits de gaz de TotalEnergies.
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Un rapport de l’Observatoire des multinationales met en lumière l’un des facteurs méconnus de la progression des idées d’extrême droite en Amérique et en France : le soutien d’un réseau états-unien de think tank libertariens, appelé Atlas.
Quel point commun y a-t-il entre le mouvement du Tea party, le Brexit, les élections de Donald Trump à la présidence des États-Unis et de Javier Milei en Argentine, ou encore le rejet d’une constitution plus progressiste au Chili ? Au moins celui-ci :beaucoup des think tanks et autres organisations qui ont mené campagne pour organiser ces mouvements ou obtenir ces victoires conservatrices sont ou ont été partenaire d’un réseau international, le réseau Atlas. C’est ce qu’on apprend dans un rapport publié aujourd’hui par l’Observatoire des multinationales.
Le scandale des néonazis de l’armée française
IL Y A QUELQUES MOIS, STREETPRESS RÉVÉLAIT LA PRÉSENCE DE DEUX NÉONAZIS MILITAIRES À BELFORT
Depuis des années, de nombreux cas de militaires néonazis ont été révélés par des journalistes. Des situations « très graves » selon le ministère des Armées, d’autant que certains sont impliqués dans des meurtres ou des préparations d’attentats.
L’agent de police, dont le tir jugé « ni nécessaire ni proportionné » avait tué Jean-Paul Benjamin, en mars 2022 à Aulnay-sous-Bois, pourrait être renvoyé devant la cour criminelle départementale, annonce le parquet de Bobigny.
Le parquet de Bobigny a requis un procès pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner à l’encontre d’un policier qui a tué par balle un automobiliste en mars 2022 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a appris franceinfo auprès du procureur de la République adjoint de Bobigny.
Affaire Luis Bico : la Cour de cassation valide le « permis de tuer » de la police
Pour la première fois, la justice valide un tir policier mortel, alors qu’il n’y avait pas légitime défense. Luis Bico ne présentait pas de danger immédiat. Mais le policier qui l’a tué, alors que des passants étaient dans sa ligne de mire, échappe à toute poursuite. La CEDH va être saisie.
Deux pages d’une froideur terrible, pour conclure sept années de combat. Et enterrer un nouveau scandale policier et judiciaire. Mercredi 15 mai, la Cour de cassation a rendu son arrêt dans l’affaire Luis Bico, tué par la police près de Montargis en août 2017. Comme elle le fait habituellement, quand aucun doute juridique n’est possible, la plus haute juridiction s’est bornée à une phrase type, sans aucune argumentation : « la Cour de cassation constate qu’il n’existe, en l’espèce, aucun moyen de nature à permettre l’admission du pourvoi ».
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Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la France mène un « travail de sabotage du processus de décolonisation », affirme Mathieu Lopes, de l’association Survie.
ISRAËL-HAMAS : POURQUOI LA CPI PEUT POURSUIVRE NETANYAHOU
Contrairement à ce qu’affirment les États-Unis, la Cour pénale internationale a bien juridiction sur Israël, même si le pays n’a pas ratifié le statut de la Cour. En cas de validation du mandat d’arrêt, qui vise aussi le ministre de la défense israélien et trois dirigeants du Hamas, le chef de l’État hébreu ne bénéficierait d’aucune immunité.
L’environnement, victime silencieuse de la guerre à Gaza
Pollution des sols, sources d’eau contaminées, champs dévastés. En plus du lourd bilan humain, le préjudice écologique subi par les habitants de Gaza est immense. Des observateurs soulignent la nécessité de criminaliser la destruction de l’environnement à des fins militaires.
Fin avril, le syndicat Sud dénonçait le placement en urgence de cinq enfants dans un hôtel miteux de Tourcoing, au mépris de la loi. Malgré les dénégations du département, StreetPress a découvert au moins cinq autres cas où des enfants y sont placés.
La moitié des personnes handicapées ont un niveau de vie inférieur à 1 512 euros par mois, soit 300 euros de moins que le niveau de vie médian des personnes valides. 19,5 % des adultes handicapés vivent sous le seuil de pauvreté.
Le taux de pauvreté des personnes handicapées [1] atteint presque 20 % (au seuil de pauvreté de 60 % du niveau de vie médian [2], donnée 2019 du ministère des Solidarités), un niveau très supérieur à celui des personnes valides (12,8 %). Au total, près de 840 000 personnes handicapées sont pauvres.
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Parue fin avril, l’enquête « La France, tu l’aimes mais tu la quittes », cosignée par trois chercheurs français, décrit une diaspora française et musulmane en grande partie diplômée ayant choisi le Canada, le Royaume-Uni ou Dubaï pour fuir les discriminations subies en France. Entretien.
Entre 2011 et 2023, trois universitaires, Olivier Esteves, Alice Picard et Julien Talpin, ont interrogé 1 070 personnes à l’aide d’un appel à témoignages lancé sur Mediapart puis mené 139 entretiens approfondis.
Leur constat est sans appel : des Français de confession musulmane, pratiquants ou non, peinent à trouver leur place en France malgré des parcours universitaires accomplis (54 % des sondés ont un bac+5). Victimes de discriminations en raison de leur nom, leur apparence ou leur religion, de micro agressions, les personnes interrogées témoignent d’une « islamophobie » devenue insupportable au point de choisir l’exil.
Un phénomène exacerbé depuis les attentats de 2015 mais aussi par le discours antimusulman de certains politiques. « L’islam n’est pas compatible avec la France », affirmait ainsi en 2021 celui qui allait devenir le candidat à la présidentielle du parti d’extrême droite Reconquête!, Éric Zemmour.