Livre noir, la petite chaîne YouTube qui fait monter Zemmour

Par Marie Guichoux

Au Salon du Made in France, à la porte de Versailles, en novembre 2021. (CHRISTOPHE PETIT TESSON/MAXPPP)


La spectaculaire ascension du polémiste d’extrême droite s’appuie sur une web-TV conçue pour promouvoir sa candidature et l’idéologie du « grand remplacement ».

Comme une ombre, la caméra de Livre noir suit Eric Zemmour dans les coulisses de France Télévisions ce 1er février. Le candidat à la présidentielle sort du plateau du 20-heures où l’a interviewé Anne-Sophie Lapix et, rejoint par son premier cercle, s’engouffre dans un ascenseur. Entre deux étages, Sarah Knafo, sa directrice de campagne et compagne, lui glisse : « Philippe de Villiers a dit que tu étais beau. » Le souverainiste vendéen, qu’elle a eu au téléphone, était dithyrambique sur la prestation de son ami : « Il a été fabuleux, excellent, humain. » Content de lui, Eric Zemmour se tourne vers l’œil de la caméra comme s’il découvrait sa présence. « Tiens ! Qu’est-ce que tu fais là, toi ? » lance-t-il.

« Toi », c’est Erik Tegnér, 28 ans, cofondateur et homme-orchestre de la jeune chaîne YouTube. S’il est le visage de Livre noir, son associé François de Voyer, 38 ans, en est la voix qui conduit « le Grand Entretien » du dimanche, une interview fleuve avec des essayistes, des politiques, des journalistes avant tout à la droite de la droite. Le premier, brièvement adhérent du Front national, a passé plusieurs années chez Les Jeunes Républicains, y promouvant l’union des droites, ce qui lui a valu d’être exclu.La suite après la publicité

Le second militait au sein du cercle Audace, un club d’entrepreneurs proche du Rassemblement national (RN), créé en 2014. Tous deux assurent avoir abandonné tout engagement politique. Pour autant, ils n’ont pas abdiqué leurs idées.


François de Voyer (de dos) et Erik Tegnér au meeting d’Eric Zemmour à Villepintele 5 décembre, en compagnie de Diane Ouvry, l’attachée de presse du candidat. (SEBASTIEN CALVET/MEDIAPART)François de Voyer (de dos) et Erik Tegnér au meeting d’Eric Zemmour à Villepintele 5 décembre, en compagnie de Diane Ouvry, l’attachée de presse du candidat. (SEBASTIEN CALVET/MEDIAPART)

Leur web-TV n’a pas de grille comme une chaîne classique. Elle tourne avec sept CDI et quelques contrats d’apprentissage. Une seule personne a fait une école de journalisme. Leur studio ? Un deux-pièces foutraque dans le 15e arrondissement, au nom d’Erik Tegnér. Devant un fond noir, un gros fauteuil rouge, devenu leur emblème, qui reçoit les invités du « Grand Entretien ». C’est dans ce fauteuil qu’Eric Zemmour, encore éditorialiste, leur avait donné la primeur, le 6 juin 2021, d’une confidence annonciatrice :« Peut-être qu’il faudrait passer à l’action, car la prévision, la prédiction, même la prophétie ne suffit pas. »

Une exclusivité qui avait fait grand bruit, et une rampe de lancement pour la toute jeune web-TV créée opportunément quatre mois auparavant.

Télé Zemmour

Si Zemmour avait choisi Livre noir,c’est parce qu’il se savait en terrain ami. A l’abri d’une question destinée à le pousser dans ses retranchements, libre de dérouler sa séquence suspense jusqu’au point culminant de l’annonce officielle de sa candidature. Ce n’est pas à un vieux routier des plateaux télévisés qu’on apprend à susciter l’appétit médiatique.Pour Livre noir, c’était gagnant-gagnant. L’entretien d’une heure et demie a cartonné : 400 000 vues dans les trois jours qui ont suivi (plus de 1 million à ce jour). Et le nom de ce nouveau pure player a fait le tour des rédactions les plus établies.

Un an après, la petite entreprise de propagande identitaire se porte bien. Ses chevau-légers couvrent tous les déplacements et meetings du candidat de Reconquête !. Ils y ont un accès privilégié, sont aux premières loges d’une visite à Budapest ou à Erevan. Un signe de Sarah Knafo dans leur direction, c’est une porte qui s’ouvre sur un moment en coulisses auquel les journalistes accrédités n’auront pas droit. En ligne, « Z » est partout, dans les vidéos, les clips d’actu, comme au fil des épisodes d’une série.Les « documentaires » rentre-dedans de la chaîne, sur le « grand remplacement », l’insécurité, les cités, les éoliennes qui défigurent le paysage, résonnent avec les thématiques du candidat. « Télé Z » est la mise en récit d’une conquête avec les codes visuels et musicaux des 18-40 ans. Et ça marche. En un an, Livre noira passé la barre des 200 000 abonnés (dont 3 000 payants).Conquérir les esprits avant de gagner dans les urnes : plongée au cœur de l’offensive réactionnaire

A l’origine de l’histoire : une bande de copains de l’Ouest parisien qui militent, partagent des soirées, débattent sans fin dans les cafés. Ils sont impatients de voir leurs idées triompher. Les uns cherchent comment repolitiser les jeunes, les autres comment construire une alternative au progressisme. Marion Maréchal est leur égérie générationnelle. François de Voyer est devenu un proche de l’ex-députée du Vaucluse depuis qu’il a milité à ses côtés au cercle Audace. Erik Tegnér a fait sa connaissance, en 2018, lors du pèlerinage de Chartres : pour avoir mis une photo de lui agenouillé devant elle sur sa page Facebook, il se fait régulièrement charrier.

La « convention de la droite », un an après, est un moment clé. Tout a été préparé par les marionistes, jusqu’à l’arrivée sur scène, conjointe et millimétrée, des deux stars du jour, « Marion » et « Eric », attendues pour leur discours. Mais l’auteur du « Suicide français » a changé d’avis. Il s’avance seul vers le pupitre, la gorge nouée mais décidé à jouer sa partition. Dans l’assistance, une jeune étudiante de la promotion Molière de l’ENA, alors au bras de Jacques de Guillebon, du magazine « l’Incorrect », Sarah Knafo. Eric Zemmour, lui, constate ce jour-là l’enthousiasme de la force militante marioniste ; elle pourrait le suivre. De la bande de l’Ouest parisien, plusieurs effectivement rejoindront son équipe de campagne actuelle. Erik Tegnér, François de Voyer et Swann Polydor, un geek biterrois, se concentrent, eux, sur le projet de Livre noir.

Agenda secret

Le compte à rebours de la candidature et de la web-TV est enclenché dans le plus grand secret dès le début 2021. Eric Zemmour scrute les mouvements de la vie politique, consulte et écrit le livre qui deviendra « La France n’a pas dit son dernier mot ». Devenue sa conseillère, Sarah Knafo a déjà en tête l’entretien qu’il pourrait donner à la chaîne YouTube pour allumer la mèche. Elle l’a organisé avec Erik Tegnér (voir « le Radicalisé. Enquête sur Eric Zemmour », par Etienne Girard, au Seuil). Ce dernier, qui avait fondé la société Morphea Partners, spécialisée dansla « communication politique » et domiciliée à Budapest, crée une société de droit français, enregistrée cette fois comme « société de presse. Media vidéo » à Paris.Soit une web-TV dont les membres et fondateurs pourront se dire journalistes.Qui est Sarah Knafo, l’énarque dans l’ombre d’Eric Zemmour ?

L’interview a le retentissement espéré, une levée de fonds réunit 300 000 euros en septembre. Qualifier Livre noirde « Télé Z » décroche un sourire amusé à François de Voyer, amateur des livres de Sévillia, Houellebecq ou Michéa. « Vous verrez après la présidentielle que ce n’est pas “Télé Z” », dit-il de sa voix feutrée. « Notre pacte d’actionnaires nous interdit d’avoir des engagements politiques. » Erik Tegnér, lui, se cabre – « Je ne suis pas aux ordres ! J’ai une stratégie à dix ans », rétorque celui qui préside la société et dirige la rédaction. Il ajoute :« Ça me saoule, cette hypocrisie, tous les médias établis le savent : ça clique dès qu’on met Zemmour dans un titre. »

Ce n’est pas faux, mais ils ne font pas « que » du Zemmour. Au RN, Sébastien Chenu trouve qu’« ils sont un peu partiaux ». D’autres ont la dent plus dure, mais il ne faut pas insulter l’avenir : les deux tours de la présidentielle. D’autant que pour le documentaire « Zemmour-Le Pen. Les secrets d’une guerre fratricide », mis en ligne par la chaîne avant leur confrontation par meetings interposés le 5 février, chaque camp a été suivi, et « tout l’état-major RN a été reçu et interviewé, ici, dans le 15e », raconte Erik Tegnér.

Livre noir en reportage au meeting d’Eric Zemmour à Villepinte le 5 décembre. (SEBASTIEN CALVET/MEDIAPART)Livre noir en reportage au meeting d’Eric Zemmour à Villepinte le 5 décembre. (SEBASTIEN CALVET/MEDIAPART)

Il veut pour preuve supplémentaire de « l’indépendance » de sa web-TV que « toute [son] équipe a couvert dimanche dernier le meeting de Valérie Pécresse au Zénith ». Une première, car jusque-là les déplacements de la candidate LR n’avaient pas été filmés par la chaîne. « J’adorerais avoir, un jour, Macron dans le fauteuil rouge », ajoute l’amateur de coups exclusifs. Quand on le rencontre dans un café proche de Livre noiril se prépare à retourner à Molenbeek, la ville d’où sont partis certains terroristes du Bataclan. « J’y ai déjà passé dix jours pour rencontrer une femme blanche qui vit dans une cité salafiste. Elle ne peut pas sortir de chez elle si elle ne s’habille pas de la tête aux pieds, un truc de dingue. »

Flamboyant et transgressif, il aime enfiler la panoplie de l’enquêteur sur le terrain. « Je suis no-limit »,dit-il. Comme lorsqu’il se lance, en ce début d’année, une GoPro planquée sous son blouson, dans un escalier servant au deal à la cité de la Castellane, à Marseille. Ou quand, informé d’une opération de police, il filme avec un drone trois agents coursés par des guetteurs. Mais l’acmé du documentaire est dans sa voix off :« J’ai infiltré les cités de Marseille avec Eric Zemmour. »

Dans l’obscurité de la nuit, on voit la nuque puis le profil du candidat, qui depuis l’habitacle d’une petite voiture regarde un immeuble éclairé par une lumière blafarde et une silhouette postée à l’entrée. Une fraction de minute pour un message subliminal : avec « Z », fini les « no-go zones » !

Le piège

Reprenant son habit de directeur de la rédaction, il raconte une équipe qui s’amuse, où, dit-il, on serait surpris de croiser « même un pro-LREM » et « un autre qui préfère Marine Le Pen à Zemmour ». Ce dernier, Jordan Florentin, s’est distingué. Il s’est rendu incognito avec un assistant, billets d’entrée en poche, au théâtre où se produisait Yassine Belattar, l’humoriste nommé par Emmanuel Macron au conseil présidentiel des villes en 2018 (qu’il a quitté un an plus tard). Interloqué par le passe sanitaire au nom d’Adolf Hitler présenté par Florentin, le contrôleur laisse alors entrer ce spectateur souriant.

En fin de soirée, dans le hall du théâtre, c’est moins détendu. Les deux journalistes de Livre noirse voient reprocher leurs méthodes, le directeur leur intime de détruire la carte de leur caméra, un attroupement se forme. Belattar a reconnu Florentin, dont les faits d’armes lors d’un tournage dans le 93 lui étaient revenus aux oreilles. Des témoins assistent à l’escalade. « Tu veux finir comme Mila ? » aurait jeté Belattar à Florentin, en référence à l’adolescente harcelée et menacée de mort pour ses propos sur l’islam. A l’inverse, selon l’humoriste, c’est le journaliste qui lui aurait lancé : « T’es en train de me faire une Mila ! » La justice devra trancher lors du procès, prévu en juin.

Aujourd’hui, Yassine Belattar, contacté par « l’Obs », dit :« C’est moi qui suis tombé dans le piège : à Aulnay comme au théâtre, cette bande de fous furieux de Livre noir provoquent, créent les conditions d’un clash et sortent avec le sujet qu’ils voulaient. »

Pour lui, ce sont « des gamins racistes dans une posture de guerre civile », difficiles à repérer : « Ils ressemblent à tous les jeunes. » Il conclut : « Derrière eux, tout un bloc raciste embraie, de “Valeurs actuelles” au “Figaro”, sur les réseaux. C’est ça, le danger. » Jordan Florentin ne tient pas à commenter une affaire qui est entre les mains de la justice mais souligne :« Nous essuyons constamment des menaces de la part des antifas, comme dernièrement à la marche [antiraciste, NDLR] organisée par la sœur d’Adama Traoré, et ça ne gêne personne. »

En tout cas, le coup du passe au nom d’Adolf Hitler ne devrait pas servir deux fois. L’affaire a pollué l’image de la web-TV conçue, dans sa présentation et par la qualité de ses images, à l’opposé de ce qu’on trouve dans les bas-fonds de la fachosphère. Livre noirmarche sur deux jambes : d’un côté, ses documentaires coups de poing ; de l’autre, l’interview du dimanche et son univers ouaté. Ce format, lancé le premier en ligne, visait à installer l’image de marque de la chaîne. Un positionnement intellectuel à destination d’un public diplômé. Les invités y ont tout le loisir d’y exposer leur réflexion, d’y présenter leur livre.



Jordan Florentin chez les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, un mouvement LGBT, à la Fête de l’Huma 2021. Une « immersion au cœur du Wokistan » pour la web-TV. (Capture d’écran Livre noir)Jordan Florentin chez les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, un mouvement LGBT, à la Fête de l’Huma 2021. Une « immersion au cœur du Wokistan » pour la web-TV. (Capture d’écran Livre noir)

Cette formule s’est révélée un efficace produit d’appel.Des têtes d’affiche comme l’ancien secrétaire général du ministère de l’Identité nationale sous Nicolas Sarkozy (et actuel directeur de campagne de Valérie Pécresse) Patrick Stefanini, la journaliste de « Valeurs actuelles » Charlotte d’Ornellas, mais aussi la députée LREM Aurore Bergé, ou encore Jean Quatremer, le correspondant à Bruxelles de « Libération ». Ce dernier voyait que Livre noir était « très à droite », mais, lorsqu’ils l’ont contacté, « ils ont juste dit que c’était un média indépendant animé par des bénévoles », raconte-t-il.

Un mécène actionnaire

« Erik, c’est plus la partie militantisme. Moi, je suis plus dans l’histoire politique », insiste François de Voyer. Celui qui se présente comme chef d’entreprise dans le transport pour personnes handicapées œuvre à la colonisation des idées radicales. Ses autres invités ? Son amie Marion Maréchal, Florian Philippot, Jean Messiha… Mais aussi, dans la longue liste, le complotiste Fabrice Di Vizio ou Ugo Gil Jimenez alias Papacito, connu pour avoir posté une vidéo mettant en scène le meurtre fictif d’un électeur « insoumis » représenté par un mannequin. Voyer préfère mettre en avant le politologue Thomas Guénolé, ancien candidat de La France insoumise.

Passé lui aussi par le fauteuil rouge, Jean-Christophe Cambadélis, ex-premier secrétaire du PS, constate : « Ils n’ont pas caviardé l’interview. On a même continué à discuter après. Depuis toujours, j’estime qu’il faut apporter un propos contradictoire dans les lignes ennemies. » François de Voyer se souvient d’avoir essuyé « un seul refus »,de Jean-Marc Jancovici, l’ingénieur spécialiste du climat :« De mémoire, il a dit qu’il ne voulait pas s’asseoir dans le fauteuil où Zemmour avait posé ses fesses. »

Même majoritaires au capital, les fondateurs de Livre noiront des comptes à rendre à leurs actionnaires. En premier lieu, Laurent Meeschaert, ancien DRH de L’Oréal reconverti dans des activités de conseil et propriétaire du mensuel « l’Incorrect ». Ce riche héritier d’une famille nordiste de banquiers prêche depuis longtemps pour l’union des droites, avec ses deniers. Ensuite,Gérault Verny, entrepreneur et enseignant à l’Issep (l’école de Marion Maréchal). Et pour finir, à titre amical pour François de Voyer, Tanguy de Vienne, propriétaire du château de Suisnes en Seine-et-Marne.De Canal+ à Zemmour… Comment Vincent Bolloré bâtit un empire médiatique ultraconservateur

La stratégie coup de poing de la web-TV s’est montrée payante. CNews n’a en effet pas tardé à repérer Erik Tegnér. Ni une ni deux, la chaîne de Vincent Bolloré l’a invité sur son plateau comme commentateur de l’actualité de la présidentielle. Mais ce couronnement n’a duré que le temps d’une émission. Les dirigeants de CNews ont pris peur et l’ont congédié au moins jusqu’au lendemain de l’élection. Ils craignaient que le CSA ne décompte les interventions du patron de Livre noir sur le temps de parole d’Eric Zemmour.


L’Obs nous pardonnera l’emprunt de cet article réservé aux abonnés, mais l’enjeu le justifie largement à nos yeux…

Démarches administratives : seules 40 % accessibles en ligne aux personnes handicapées


Sur la Toile, 60 % des démarches administratives ne sont pas accessibles aux personnes handicapées. Le dernier rapport du Défenseur des droits pointe les défaillances de la dématérialisation des services publics et formule 38 recommandations.

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Guyane : une partie de l’ancien code minier jugé contraire à la Constitution

(Capture d’écran Google Maps)


Le Conseil constitutionnel a déclaré ce vendredi contraire à la Constitution une partie de l’ancien code minier. Il était saisi par l’association France nature environnement (FNE) qui veut empêcher le projet controversé Montagne d’or en Guyane.

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DJAKHAR OISAEV, JEUNE RÉFUGIÉ TCHÉTCHÈNE, ÉCHAPPE À UN RENVOI VERS LA RUSSIE !

Djakhar Oisaev


Victoire pour le droit d’asile ! Djakhar Oisaev ne sera finalement pas expulsé. Il a échappé de justesse aux sévices réservés à plusieurs réfugiés tchétchènes renvoyés illégalement par la France vers la Russie.

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Non au renvoi en Algérie de Mohamed Benhalima !

Respect de l’État de droit: la Pologne et la Hongrie privées de fonds européens ?

La cour de justice européenne a validé un dispositif permettant de priver de fonds européens les États qui ne respecteraient pas l’État de droit (image d’illustration). AFP – JOHN THYS


La cour de justice européenne a validé hier le « mécanisme de conditionnalité du budget au respect de l’État de droit ». Derrière ces termes un peu techniques se cache un dispositif inédit et potentiellement redoutable : il permet de priver de fonds européens les États membres en cas de violation de l’État de droit. 

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L’Europe : entre guerre et paix

par Dimitris Konstantakopoulos

États-Unis-Russie : un carrefour critique et une fenêtre de…


Depuis la crise cubaine de 1962, l’humanité n’a pas été aussi proche de la possibilité d’une guerre mondiale qu’aujourd’hui, dans des conditions qui présentent de nombreuses analogies avec ce qui se passait à la veille de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Selon le Washington Post , les choses sont encore pires. Nous sommes au point le plus dangereux de l’histoire depuis la Seconde Guerre mondiale.

En l’écrivant, le journal trahit par inadvertance l’aventurisme occidental. Car aujourd’hui l’humanité n’a même pas le « luxe » d’une guerre mondiale pour résoudre ses problèmes, un « luxe » qu’elle avait jusqu’en 1945. Mais si The Washington Post écrivait cela, cela risquerait de déplacer le débat de la prétendue invasion russe de l’Ukraine à la possibilité de détruire la planète. Et c’est la dernière chose que veut faire un journal devenu le fleuron du « War Party » occidental.

Bien sûr, on espère qu’une sortie pacifique de la crise ukrainienne sera trouvée même à la dernière heure, et nous ne pouvons pas l’exclure, mais en ce moment nous écrivons sur ce à quoi nous assistons empiriquement, à savoir l’accumulation constante de matières explosives dans la crise ukrainienne, qui nous amène à un point où aucune des parties ne pourra battre en retraite sans être considérée comme vaincue. (Cet article a été écrit avant les annonces russes d’un retrait de la Biélorussie). Mais il y a aussi une raison plus profonde et plus générale, une logique rampante se bousculant avec la guerre : si l’Occident n’entre pas en conflit avec la Russie, la Chine et l’Iran, comment pourra-t-il maintenir sa domination mondiale ?

La réponse des faucons à cette question est la guerre et le chaos. Les plus extrémistes d’entre eux pousseraient également à une déconnexion complète de la Chine et de la Russie. D’autre part, tant Biden que les Européens ne semblent pas avoir la force, le système et la disposition pour affronter de manière décisive et systématique un parti de guerre qui n’a pas la moindre envie de reconnaître que nous ne sommes plus en 1989-91, c’est-à-dire comprendre que l’Amérique et l’Occident dans son ensemble ne peuvent pas dominer le monde et agir en conséquence. Ils se comportent comme les Bourbons, qui n’ont rien appris et rien oublié. Le parti de la guerre est surreprésenté même dans l’administration Biden, alors que ses opposants ne savent pas comment le contrer sans renverser toute l’idéologie anti-russe et anti-chinoise acceptée comme acquise par tout l’establishment occidental depuis tant d’années.

Biden craint que s’il a l’air « doux » avec la Russie, il perdra les élections. Cependant, s’il y va trop « fort », il fera exploser en miettes toutes ses tentatives de réformes, aujourd’hui vacillantes dans des secteurs importants (écologie et économie), arrivées trop tard et trop timidement face à l’énorme pouvoir du capital financier mondial et du complexe militaro-industriel américain.

L’Allemagne et la France peuvent arrêter les Américains et, ce faisant, jeter les bases d’un continent indépendant, vecteur du progrès mondial, mais il semble peu probable qu’elles le fassent. Ils ne veulent pas la guerre, mais ils ne veulent pas non plus de rupture sérieuse avec les États-Unis. Ils risquent ainsi de voir Washington les ignorer, et organiser une provocation comme l’a fait Nuland en 2014. Elle a attendu que les trois ministres des affaires étrangères européens qui s’étaient mis d’accord sur une résolution pacifique de la crise quittent Kiev et, dès que ils sont partis, les mitrailleuses ont parlé.

Ceux qui se souviennent de l’histoire peuvent également trouver des analogies entre la situation actuelle et la manière dont s’est déroulée l’opération dans la Baie des Cochons, sans que Kennedy ait décidé de la lancer, ou avec « l’incident » dans le golfe du Tonkin, lorsqu’une prétendue attaque des Les nord-vietnamiens contre les navires américains, qui n’ont jamais eu lieu dans la réalité, ont conduit au bombardement du nord-vietnamien.

L’« invasion russe »

Depuis quelque temps, les médias occidentaux accusent chaque jour la Russie de se préparer à envahir l’Ukraine. Mais ils ne citent pas la moindre preuve pour étayer cette accusation, autre que des déclarations d’agents du renseignement américains anonymes. Le seul représentant de ces agences à parler nommément était le chef de la CIA William Burns lui-même, qui a déclaré il y a quelque temps que ses agences n’étaient pas parvenues à la conclusion que Poutine avait l’intention d’envahir l’Ukraine et qu’il est depuis resté silencieux ! Comment prendre au sérieux toute cette rhétorique sur l’invasion russe imminente d’une puissance qui nous a assuré de l’existence d’armes de destruction massive irakiennes pour justifier l’invasion de ce pays ou des prétendues attaques chimiques d’Assad, qui n’ont jamais eu lieu ?

De plus, si les exercices militaires russes à l’intérieur de la Russie sont une provocation, quels sont les gigantesques grillages de plus de 30 nations autour de la Russie l’été dernier, les plus grands de l’histoire de l’OTAN ?

Les médias occidentaux rapportent rarement et avec dédain les démentis russes et n’expliquent presque jamais pourquoi Moscou ferait une telle invasion, à l’exception de quelques bouffonneries telles que «l’argument» des médias américains selon lequel Poutine ne peut pas tolérer des États démocratiques dans son quartier (l’État démocratique Poutine ne peut pas tolérer est censé être l’Ukraine, un État très ami des néo-nazis armés). Les médias mentionnent les rassemblements et les exercices des troupes russes et biélorusses à l’intérieur de la Russie et de la Biélorussie, mais jamais les rassemblements de forces ukrainiennes encore plus fortes en dehors du Donbass, les régions purement russes de l’Ukraine. Les forces armées qui semblent avoir intégré toute la basse vie de la société ukrainienne, y compris les mercenaires néo-nazis de la milice Azov (responsables, selon certaines informations, du meurtre de deux Grecs à Marioupol hier).

Les Américains disent qu’une invasion russe de l’Ukraine est imminente, mais ils n’ont pas informé le président de l’Ukraine lui-même sur quoi ils fondent cette évaluation, à la suite de quoi Zelensky demande chaque jour aux États-Unis d’arrêter une hystérie guerrière. qui ruine financièrement son pays. Jusqu’à hier, quand il est sorti en parlant d’une invasion russe imminente, nous supposons sous la pression américaine. Comme l’ont démontré les déclarations de l’ambassadeur d’Ukraine à Londres et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, même si elles l’obligeaient par la suite à les révoquer, Kiev serait prête à renoncer à devenir membre de l’OTAN – mais bien sûr les États-Unis et l’OTAN ne voulons pas permettre aux Ukrainiens un tel choix. La question ici n’est pas le droit de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN, mais plutôt le droit de l’OTAN d’occuper l’Ukraine.

Derrière l’hystérie occidentale

Nous ne voyons aucune raison pour que Poutine ordonne une invasion russe et les médias occidentaux eux-mêmes ne nous ont fourni aucune raison sérieuse pour laquelle la Russie envahirait l’Ukraine. Alors pourquoi toute cette hystérie ? La raison la plus probable est que des forces puissantes à l’intérieur de l’État profond occidental préparent une provocation dans l’est de l’Ukraine, autour du Donbass. En intensifiant la propagande quotidienne sur l’invasion russe imminente, tout ce qui se passera demain en Ukraine, par exemple une attaque ukrainienne sur le Donbass et la résistance subséquente des Russes, sera présenté comme une invasion russe.

En réalité, les forces extrémistes occidentales aimeraient beaucoup une « invasion » russe de l’Ukraine, et un moyen de la provoquer est de lancer une attaque ukrainienne contre le Donbass. Nous avons des indications que c’est l’objectif, sinon de Biden lui-même, de forces importantes à l’intérieur des États-Unis. Cela pourrait expliquer la fermeture de l’ambassade américaine à Kiev, le retrait d’Ukraine des troupes américaines et britanniques et le retrait des observateurs occidentaux de la mission de l’OSCE (afin qu’ils n’aient pas à témoigner sur ce qui va se passer). Un exemple tout aussi fort est fourni par un article de David Ignatius dans le Washington Post il y a deux jours. 

Un Vietnam au coeur de l’Europe ?

David Ignatius est considéré comme « l’éminence grise » des services spéciaux américains, et pour certains il est une sorte de « successeur » de Zbignew Brzezinski – bien qu’il n’ait pas tiré les conclusions que ce dernier a tirées avant sa mort (il a écrit que le « fenêtre d’opportunité » pour la toute-puissance américaine, qui existait après 1989-91, a été perdue). Ignace envisage dans son article d’entraîner la Russie dans une guerre généralisée en Ukraine, semblable à celle des Soviétiques et des Américains en Afghanistan ou des Américains en Irak.

Si l’article trahit un possible ciblage, il est bien sûr basé sur une comparaison complètement trompeuse. L’Ukraine n’est pas l’Irak ou l’Afghanistan. C’est un pays au centre de l’Europe, absolument vital pour la Russie. Quant au Donbass lui-même, il reste une partie du cœur même de la Russie. Une guerre en Ukraine façonnera toute la situation mondiale, bien plus que les guerres au Moyen-Orient. L’un des objectifs centraux de ceux qui travaillent pour une telle guerre est la destruction complète des relations entre l’Europe et la Russie et le maintien du contrôle du continent par les États-Unis.

Une guerre majeure en Ukraine, même si elle ne conduit pas à une confrontation militaire directe entre la Russie et l’OTAN, ce qui signifie une guerre nucléaire mondiale et la destruction de l’humanité, conduira à la déréglementation de l’ensemble de l’environnement international, de l’Amérique latine à la Moyen-Orient et de l’Afrique à la mer de Chine et une énorme crise énergétique et économique. Cela conduira aussi probablement à des tentatives d’imposer des dictatures ouvertes ou secrètes aux pays occidentaux eux-mêmes. Même si nous parvenons à ne pas nous entretuer par le feu nucléaire, notre espèce mourra des conséquences du changement climatique et de tous les autres problèmes qui nécessitent une très grande coopération internationale pour y faire face et non de nouvelles guerres froides ou chaudes.

Ils répondent au déclin par la guerre

Will peut se demander s’il est possible que les Américains ne voient pas tout cela ? Nous avons posé cette question à un ami américain. Voici sa réponse : « En tant que personne qui a l’occasion d’assister à des réunions de grands et de sages au Council on Foreign Relations, permettez-moi de vous assurer que je n’exagère pas l’incapacité mentale, le manque d’informations réelles et l’auto-illusion de la politique étrangère de DC… En ce qui concerne le discours public, vous pouvez trouver de graves inexactitudes… C’est tout un contraste avec les comptes rendus des délibérations du NSC au début des années 1960 sous Kennedy, lorsque chaque mot ou tournure de phrase était interrogé pour des significations involontaires ».

Mais l’histoire a prouvé à maintes reprises que ce personnel politique et étatique apparaît dans l’histoire lorsqu’une catastrophe se prépare, et son apparition est le moyen de se diriger vers une catastrophe. Certaines personnes dans le monde croient que les Américains sont tombés en déclin et pour cette raison, ils ne feront rien pour protéger leur position dominante dans le monde. Mais en fait c’est le contraire qui se passe. Juste parce qu’ils perçoivent qu’ils sont en déclin, ils cherchent un moyen de l’endiguer. Et dans de telles conditions, la tentation est plus grande de faire quelque chose de vraiment fou.

Stratégiquement, le danger de guerre ne peut être affronté que si une nouvelle vision du monde est proposée, une vision qui tienne compte des besoins vitaux de l’Humanité et des intérêts des peuples tant au Nord qu’au Sud, à l’Est qu’à l’Ouest de la planète. Malheureusement une telle vision n’existe pas pour l’instant, ni en Occident ni chez ses opposants. Ce qui existe, c’est l’obstination sénile de forces économiques et géopolitiques puissantes, qui jouent même avec l’idée de détruire le monde pour ne pas perdre leurs privilèges, et qui ont acheté nos politiciens – dont beaucoup se présentent comme soi-disant radicaux – et ont stupéfié nos sociétés. Contrairement à ce qui se passait pendant les guerres du Vietnam et d’Algérie, ou avec les euromissiles ou avant l’invasion de l’Irak, très peu de gens manifestent en Occident contre la perspective d’une guerre catastrophique en Europe. Maintenant nous manifestons contre le port du masque !

Nous rappelons à nos lecteurs que la publication d’articles sur notre site ne signifie pas que nous sommes d’accord avec ce qui est écrit. Notre politique est de publier tout ce que nous considérons comme intéressant, afin d’aider nos lecteurs à se forger une opinion. Parfois, nous publions même des articles avec lesquels nous sommes totalement en désaccord, car nous pensons qu’il est important que nos lecteurs soient informés sur un éventail de points de vue aussi large que possible.

16/02/2022

Traduction automatique

Source :Defend Democracy Press, THE WEBSITE OF THE DELPHI INITIATIVE

Les familles touchées par la crise luttent face à l’arrivée de l’hiver au Liban


L’hiver s’est installé dans la plaine de la Bekaa au Liban, amenant de fortes précipitations et des températures nocturnes proches de zéro. Mère célibataire syrienne, Majida s’apprête à vivre des mois difficiles dans son abri de fortune, dont le toit, fait de bâches qui fuient, est maintenu par des pneus de voiture usagés pour éviter qu’il ne s’envole en cas de vent violent.

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Le Parlement renforce la protection des lanceurs d’alerte

La nouvelle législation prévoit certaines exceptions, comme les faits et informations couverts par le secret de la Défense nationale, celui des délibérations judiciaires ou le secret médical. (Photo d’llustration Lionel Le Saux)


Après un ultime vote du Sénat, le texte de loi visant à renforcer la protection des lanceurs d’alerte a été définitivement adopté, ce mercredi.

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Communiqués

Régulation européenne des plateformes numériques : de grâce, encore un effort pour protéger le droit à l’information !


Le projet européen de législation sur les services numériques est entré dans la dernière phase de discussion entre les institutions européennes. Reporters sans frontières (RSF) appelle les négociateurs à s’entendre sur un texte ambitieux, à même de garantir, autant qu’il est encore possible, le droit à l’information des citoyens.

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Pour la liberté de la presse et la démocratie, stoppons Bolloré


Le collectif StopBolloré, dont fait partie Reflets.info, appelle à se mobiliser pour le droit à l’information. L’empire médiatique du milliardaire et l’idéologie réactionnaire qu’il diffuse sont une menace sur la liberté de la presse et la démocratie.

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Journée contre la banalisation médiatique de l’extrême droite : le combat continue !



Le 12 février, Acrimed et VISA organisaient une grande journée publique d’information et de débats autour des liaisons dangereuses entre médias et extrême droite.

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ÉTHIOPIE : « LES PREMIERS CADAVRES QUE NOUS AVONS VUS SE TROUVAIENT LE LONG DE LA PALISSADE DE L’ÉCOLE »

Des civils déplacés de la ville de Kobo sont vus dans un camp de fortune scolaire pour les personnes déplacées en raison des combats entre la Force de défense nationale éthiopienne (ENDF) et les forces du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dans la ville de Dessie, région d’Amhara, Éthiopie, le 9 octobre 2021. Crédit : Tiksa Negeri/REUTERS.


En Éthiopie, depuis novembre 2020, un conflit armé oppose les forces du gouvernement fédéral d’Addis-Abeba au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF selon le sigle en anglais). Viols, exécutions sommaires, pillages généralisés… Notre dernier rapport montre que les forces tigréennes se sont rendues coupables de crimes de guerre et de possibles crimes contre l’humanité. 

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Présidentielle 2022 : « Le sujet migratoire n’est pas nouveau, mais le débat s’est radicalisé »

Des migrants marchent dans les rues de Calais, en octobre 2019. Crédit: Mehdi Chebil


À moins de deux mois du premier tour de l’élection présidentielle française, l’immigration est, une fois de plus, un thème de campagne majeur pour plusieurs candidats, notamment à droite et à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Dans l’Histoire, la question migratoire a toujours été source de passion et de crispations. Mais aujourd’hui « le débat s’est radicalisé », estime François Héran, professeur au collège de France, où il occupe la chaire Migrations et sociétés, également auteur du livre « Parlons immigration en 30 questions », à la Documentation française. Entretien.

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Extrême droite : la tentation milicienne


Aux USA, les 3% sont organisés en milices. En France, une poignée de leurs disciples organise des stages d’autodéfense d’inspiration paramilitaire et des voyages à l’Est pour tirer à l’arme de guerre. Enquête sur une petite mouvance surveillée.

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JO de Paris 2024: la Creuse refuse le passage trop coûteux de la flamme olympique


Jugé trop cher, le passage de la flamme olympique des JO de Paris 2024 ne se fera pas dans la Creuse, a indiqué le Conseil départemental. La vice-présidente, Marie-Christine Bulon estime que la somme demandée de 150 000 euros, est trop élevée.

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Afrique : violences policières

Au Soudan, deux manifestants tués dans des défilés contre le pouvoir militaire

Manifestation appelant à un gouvernement civil et dénonçant l’administration militaire, à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, la capitale du Soudan, le 14 février 2022. AFP


La 81e victime a été tuée lundi 14 février à Khartoum d’une « balle réelle dans la poitrine » tirée par « les forces de sécurité soudanaises ».

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SÉNÉGAL : DES MANIFESTANTS TUÉS PAR LA POLICE

Un manifestant fait un geste vers la police lors d’une manifestation à Dakar le 8 mars 2021 / © John Wessels – AFP


Il y a un an, le Sénégal traversait la pire crise de son histoire récente. Suite à l’arrestation de l’opposant politique Ousmane Sonko, la jeunesse sénégalaise est descendue dans la rue : jour après jour, les manifestations ont gagné plusieurs villes du pays. Les autorités les ont réprimées dans la violence : usage excessif de la force, tirs de grenades lacrymogènes, tirs à balles réelles. 14 personnes ont été tuées. Un an après, ces crimes restent impunis. Les familles des victimes attendent justice et vous pouvez agir !

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À Grande-Synthe et Dunkerque, sauveteurs et associations redoutent un prochain naufrage de migrants

Au moins 250 personnes vivent dans le campement de Grande-Synthe, près de Dunkerque, en attendant de pouvoir passer au Royaume-Uni. Crédit : Mehdi Chebil pour InfoMigrants


Sur le littoral français, le naufrage du 24 novembre dernier dans la Manche et ses 27 morts, hante encore les esprits des sauveteurs en mer et des associations d’aide aux migrants. À Dunkerque, comme à Grande-Synthe, tous redoutent un nouveau naufrage meurtrier. Car malgré les températures hivernales, les tentatives de traversées ne faiblissent pas.

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Communiqués

Rentrée scolaire : des « milliers d’enfants » handicapés sans solution de scolarisation adaptée




Des « milliers d’enfants » handicapés sont sans solution de scolarisation adaptée pour la rentrée 2024 en raison notamment du manque d’AESH, chargés de l’accompagnement des élèves handicapés, alerte ce lundi l’Unapei.

« Même si de plus en plus d’enfants en situation de handicap sont accueillis à l’école, les difficultés persistent », témoigne auprès de l’AFP Sonia Ahehehinnou, vice-présidente de l’Unapei, en raison notamment du manque d’AESH, chargés de l’accompagnement des élèves handicapés.



Scolarisation des enfants handicapés : neuf Français sur dix regrettent le manque de moyens mis en œuvre


D’après un sondage OpinionWay publié lundi pour l’Unapei et rapporté par France Inter, plus de huit Français sur dix sont conscients des conditions de scolarisation inadaptées aux enfants porteurs de handicaps.



En Afghanistan, les talibans promulguent une loi pour « promouvoir la vertu » et interdisent notamment aux femmes de chanter en public



Cette nouvelle loi intervient trois ans après le retour des talibans au pouvoir.

Une loi a été promulguée en Afghanistan pour « promouvoir la vertu et prévenir le vice » parmi la population, en conformité avec la charia (loi islamique), a annoncé jeudi 22 août le ministère taliban de la Justice. Elle stipule notamment que « les femmes doivent couvrir leur corps entièrement en présence d’hommes n’appartenant pas à leur famille », de même que leur visage « par peur de la tentation », ce qui implique le port d’un masque sur la bouche. Les femmes ne doivent par ailleurs pas faire entendre leurs voix en public (chanson, poésie), selon cette loi, qui intervient trois ans après le retour des talibans au pouvoir.



Parole, vêtements, hygiène, regards… La vie des femmes afghanes est désormais légalement sous le contrôle des Talibans


En Afghanistan, la situation des femmes ne cesse de se dégrader. Dernier exemple en date, le régime des Talibans vient de promulguer une loi de 114 pages qui impose de nouvelles restrictions très sévères aux femmes avec une palette de sanctions.

C’est toute la vie des Afghanes, sociale et privée, qui est désormais sous contrôle. Le nouveau texte promulgué par les Talibans, a été ratifié la semaine dernière et compte 35 articles, avec d’abord ce symbole : l’interdiction aux femmes de chanter, de réciter un poème, et même de lire à voix haute en public. Les femmes devaient déjà porter la burqa dans la rue, l’école leur était interdite après l’âge de 12 ans, c’est maintenant leur parole qui est muselée.



Afghanistan : la guerre des talibans contre les femmes


Le 15 août 2021, vingt ans après le renversement de leur régime, les talibans entrent dans Kaboul et s’arrogent les pleins pouvoirs en Afghanistan. Ce qu’ils revendiquent : s’être modernisés. Ce que nous constatons : les déclarations n’ont pas résisté à l’épreuve des faits. Depuis leur retour au pouvoir, ils n’ont cessé de restreindre les droits de la population et notamment ceux de leur ennemi numéro un : les femmes. 

Myanmar : Les Rohingyas confrontés à de nouvelles atrocités


Les attaques des forces armées s’intensifient après sept années de désespoir.

Au Myanmar, les musulmans rohingyas sont confrontés aux menaces les plus graves depuis 2017, lorsque l’armée de ce pays a mené une vaste campagne de massacres, de viols et d’incendies criminels dans l’État de Rakhine, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le 25 août 2024 marquera le septième anniversaire du début des crimes contre l’humanité et des actes de génocide perpétrés par l’armée, qui ont forcé plus de 750 000 Rohingyas à fuir vers le Bangladesh.

Peu nombreux mais en hausse, ces migrants qui passent du Royaume-Uni en France



À contre-courant des dizaines de milliers de migrants qui traversent chaque année la Manche en direction du Royaume-Uni, près d’une centaine d’autres ont été interpellés en France depuis janvier après avoir fait le chemin inverse. Certains utilisent la Grande-Bretagne comme « porte dérobée » pour entrer en France, tandis que d’autres en reviennent déçus par les conditions d’accueil. Bien que marginal, ce phénomène migratoire est surveillé par les autorités françaises.

Israël : Des professionnels de santé palestiniens ont été torturés



Le Procureur de la CPI devrait enquêter sur les attaques contre le système de santé à Gaza, et sur les abus infligés à des professionnels de santé détenus.

Les forces israéliennes ont détenu arbitrairement des professionnels de santé palestiniens à Gaza depuis le début des hostilités en octobre 2023, les ont transférés vers des centres de détention en Israël et les auraient torturés et maltraités, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. La détention de professionnels de santé dans le contexte des attaques répétées de l’armée israélienne contre les hôpitaux de Gaza a contribué à la dégradation catastrophique du système de santé de ce territoire assiégé.



Dans la bande de Gaza, sans carburant, les hôpitaux forcés à l’arrêt


Avec les pénuries de carburant dans l’enclave palestinienne assiégée, les rares hôpitaux encore fonctionnels doivent fermer des services et repousser des opérations. Les ambulances sont également touchées.

Dans la pénombre des couloirs de l’hôpital Kamal-Adwan dans le nord de la bande de Gaza, le téléphone portable est désormais aussi essentiel que le stéthoscope pour les médecins qui peinent à travailler avec des générateurs à sec. C’est à la lumière des lampes de leurs téléphones, qu’infirmiers et médecins se déplacent, auscultent les patients ou rédigent leurs rapports.



Comment le gouvernement Netanyahu veut faire disparaître la Cisjordanie


Le 28 juin dernier, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a mis un grand coup d’accélération dans son objectif d’expansion coloniale en Cisjordanie. En validant l’annexion de 1270 ha , soit la plus grande annexion du Territoire palestinien depuis 30 ans, le gouvernement Netanyahu ne recule devant rien pour atteindre son ultime objectif : la fondation du grand Israël. Yoav Shemer, chercheur associé à l’université de Strasbourg et membre du comité de rédaction du collectif Yaani, est revenue en détail sur l’élaboration du plan colonial israélien appuyé par des milices violentes et une armée complice.


Paix à Gaza ! Pour un cessez-le feu permanent !



« On voit apparaître une génération d’enfants travailleurs »


Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter en octobre son appartement de la ville de Gaza avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, deux ans et demi, sous la pression de l’armée israélienne. Réfugié depuis à Rafah, Rami et les siens ont dû reprendre la route de leur exil interne, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée.

Vendredi 16 août 2024.

On est à la mi-août et à cette date, normalement, on prépare la rentrée des classes. D’habitude, on voit les enfants qui se rendent avec leurs parents aux marchés pour acheter les fournitures scolaires. C’est un moment joyeux pour les élèves et leurs familles. Normalement.

Cette année, il y a beaucoup d’enfants au marché, mais ce n’est pas pour acheter des stylos et des cartables. Beaucoup d’entre eux sont maigres à cause de la malnutrition. On voit apparaître une génération d’enfants travailleurs.



«Maintenant on va où ?» : à Gaza, les ordres d’évacuation israéliens créent chaos et détresse


Fatigués de partir et repartir inlassablement, les déplacés palestiniens ne veulent plus bouger malgré les ordres d’évacuation quasi quotidiens lancés par l’armée israélienne. «Aucun endroit n’est sûr» à Gaza, répète l’ONU.

Informer depuis Gaza est extrêmement compliqué. Aucun journaliste ne peut y entrer, à l’exception de brèves incursions au sein d’unités de l’armée israélienne. Seuls ceux qui étaient sur place avant le 7 octobre continuent d’informer sur la situation. Parmi eux, des reporters de l’Agence France-Presse, dont Libération publie ce jour le reportage.

La police « guest-star » des JO: comment les médias ont préparé les esprits à la société ultrasécuritaire



Retour sur la couverture médiatique des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une presse qui s’est enlisée jusqu’au bout dans la louange sans recul des forces de l’ordre. Enquête en 7 actes et analyse d’Au Poste sur ce relais complaisant de la communication ministérielle. Où il est question d’Hollywood, de danse avec les flics et d’effet Téflon.



Vanessa Codaccioni : « Les détecteurs de mensonges sont en pleine expansion » !


Depuis plusieurs années, la chercheuse Vanessa Codaccioni enquête sur les dispositions d’exception qui grignotent peu à peu nos libertés publiques. Son dernier livre porte sur les détecteurs de mensonges. De plus en plus perfectionnés, adossés aux neurosciences, ils ont conquis 60 pays dans le monde. Dans plusieurs États, y compris en Europe, ils sont utilisés par la justice. Rencontre avec cette passionnée qui nous met en garde contre une société en recherche toujours plus grande d’une forme d’aveu, mais à quel prix ?

RD Congo : Deux activistes ayant critiqué l’état de siège ont été arrêtés



Les autorités devraient respecter les droits à la liberté d’expression et d’opinion, et mettre fin aux abus liés à l’état de siège.

Deux défenseurs des droits humains qui tenaient une conférence de presse pour critiquer l’état de siège dans deux provinces de l’est de la République démocratique du Congo sont détenus sans inculpation depuis le 1er août 2024, a déclaré Human Rights Watch.

La misère au cœur de la douceur d’une ville de province



La misère se loge aussi dans des territoires de la France moyenne, qui ne sont pas connus pour leur niveau de pauvreté. Il est grand temps de se mobiliser. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, extrait du rapport annuel du Secours catholique d’Indre-et-Loire.

La vision médiatisée de la pauvreté est souvent très caricaturale. Pour peu que l’on soit un peu attentif, que l’on entre dans les détails, les territoires moyens, où il fait souvent bon vivre, sont aussi ceux où persiste la plus grande misère. Et la bourgeoisie locale, tous bords politiques confondus, est loin d’en prendre la mesure. On peut le voir avec l’exemple de la ville de Tours, où se trouve d’ailleurs le siège de l’Observatoire des inégalités.

Merci Nicole

Fractures par Nicole François


Un grand merci à Nicole qui a maintenu avec courage et efficacité ce site en vie durant la quinzaine passée.

L’extrême droite slovaque provoque l’indignation des milieux culturels



La ministre slovaque de la culture, qui assume des idées offensivement d’extrême droite, a suscité une levée de boucliers. Ses décisions sont d’autant moins anecdotiques que des élections auront bientôt lieu en Allemagne comme en Autriche. Bratislava est désormais sur la ligne pro-Kremlin de Budapest.

Elle a un visage connu, au moins dans son pays : c’est une ancienne présentatrice de télévision. Mais en menant une politique agressivement nationaliste la ministre de la culture de Bratislava, Martina Simkovicova, a réussi à faire parler d’elle au-delà des frontières de la Slovaquie, désormais favorable à la Russie dans le conflit ukrainien. Comme sa voisine la Hongrie, qui se trouve sur la même ligne envers Moscou, la Slovaquie donne une idée de ce que ferait une extrêm- droite décomplexée si elle parvenait au pouvoir. Au sein de l’Union européenne.

L’intersyndicale de la PJJ appelle à une nouvelle grève le 29 août



Engagé le 14 août, le bras de fer entre les syndicats de la PJJ et leur direction nationale doit se poursuivre fin août par une nouvelle mobilisation. Au cœur du conflit, un plan d’économies qui prévoit le non-renouvellement de 500 postes de contractuels.

Après une première journée de grève le 14 août, les quelque 9 000 agents et contractuels de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) sont appelés à une nouvelle journée de mobilisation le 29. Un nouveau débrayage grâce auquel l’Intersyndicale de la profession – qui rassemble le SNPES-PJJ FSU, la CGT PJJ-Justice, l’Interco PJJ-CFDT et l’Unsa SPJJ – espère mettre un coup de pression sur sa direction nationale pour la contraindre à renoncer à sa décision de ne pas renouveler 500 postes de contractuels après le 31 août prochain.

À Calais, de gros rochers empêchent des distributions de nourriture pour les migrants



Des blocs de pierre ont été disséminés par la mairie, lundi, sur un terrain de Calais où stationnent d’habitude les véhicules des associations de soutien aux migrants. « Une énième entrave à l’aide aux exilés », déplorent les humanitaires, alors qu’une centaine de personnes bénéficiaient, jusqu’ici et chaque jour, de leurs services dans cette zone.


« Agent orange » : le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes confirmé en appel


La procédure contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes avait été lancée en 2021 par Tran To Nga, une ancienne enseignante franco-vietnamienne âgée de 82 ans, exposée en 1966 à ce défoliant ultratoxique.

Dans un arrêt rendu jeudi 22 août, la cour d’appel de Paris a confirmé le caractère « irrecevable » de l’action menée devant la justice française contre Bayer-Monsanto et treize autres groupes agrochimiques qui ont fourni à l’armée américaine de l’« agent orange ». La procédure avait été lancée par Tran To Nga, une ancienne enseignante Franco-vietnamienne de 82 ans exposée en 1966 à ce défoliant ultratoxique. « Les demandes de Mme To Nga se heurtent à l’immunité de juridiction dont les sociétés (…) bénéficient », écrit la cour d’appel dans son arrêt.



Derrière le procès de l’« agent orange », le combat de jeunes asiodescendants

« C’est une association très bénéfique pour ses militants », souligne Léa Lo Van, jeune militante du collectif Vietnam Dioxine, en lutte pour obtenir des réparations pour les victimes de l’« agent orange », pendant la guerre du Vietnam. Depuis dix ans, le collectif Vietnam Dioxine accompagne Tran To Nga, Vietnamienne de 83 ans installée à Evry, dans son combat contre Monsanto-Bayer et treize autres entreprises de pétrochimie. Le procès qu’elle a intenté aux entreprises tente de démontrer que ces dernières ont livré à l’armée américaine un produit – l’« agent orange » – bien plus toxique que ce que la commande préconisait.

Israël-Palestine : des milliers d’enfants usés par la guerre



“Les images d’enfants et de familles qui s’échappent des tentes bombardées à Rafah nous bouleversent tous.
Depuis plus de sept mois, nous assistons à cette tragédie, qui fait des milliers de morts et de blessés, dont des enfants.
Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages et à la fin du massacre des enfants.”

Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF

Alors que les combats s’intensifient à Rafah, des milliers d’enfants déjà épuisés, mal nourris et traumatisés continuent de vivre l’indescriptible.



Escalade au Proche-Orient : les cavaliers de l’Apocalypse

par Pierre Haski


Les radicaux palestiniens et israéliens agissent pour poursuivre leur combat suprémaciste et empêcher la paix. Ils avancent parce qu’on les laisse faire : ils ne sont forts que parce que le monde ferme les yeux.



Appel juif international contre le génocide à Gaza


« Depuis plus de dix mois, tous les jours à Gaza, des vieillards, des femmes, des enfants, des hommes sont sciemment visés et tués. L’occupant attaque les écoles, les hôpitaux, les campements de réfugiés. Il s’acharne sur les médecins, les journalistes, les athlètes.» Dans cette tribune, un collectif international d’enseignant·es, journalistes, militant·es, artistes et personnalités appelle au cessez-le-feu et à « la solidarité concrète avec la population de Gaza martyrisée ».

La Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires

La Ligue des Droits de l’Homme France porte plainte contre les membres du groupuscule « Furie française » (Toulouse-Haute-Garonne) et « Patria Albiges » (Albi -Tarn) pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence », après la placardisation d’affiches appelant à la « remigration », dans les rues de ces deux villes. L’action faisait suite à des rumeurs véhiculées quant à l’auteur de l’attaque au couteau survenue fin juillet en Angleterre.

« Pour que ces appels à la haine ne restent pas que des mots »

« Ces appels à la haine ne restent pas que des mots », la Ligue des droits de l’Homme porte plainte contre deux groupuscules identitaires (francetvinfo.fr)

Anciennement appelé « La Meute », Furie Française fait partie des collectifs d’extrême-droite ayant bénéficié de la dissolution de Génération Identitaire (GI), dont les membres ont adhéré à des structures plus ancrées localement.

Après le drame de Southport, comment l’extrême droite française s’empare du fait divers avec des affiches anti-immigration « European Lives Matter » (francetvinfo.fr)

Russie: « ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai ! »

« Nous n’apprenons rien de nos médias » : la colère des habitants russes évacués de la région de Koursk

Sur les réseaux sociaux, des Russes de la région de Koursk, en Russie, critiquent leur armée, après l’invasion des forces ukrainiennes.

L’opération ukrainienne en territoire russe entre dans sa troisième semaine. Les forces ukrainiennes ont pénétré dans la région de Koursk sur une trentaine de kilomètres. Kiev revendique la prise de plus de 1.250 km2 de territoire russe, dont 92 localités, depuis le lancement de son attaque le 6 août. L’armée russe affirme qu’elle a repoussé plusieurs tentatives d’attaques ce mardi. Mais la situation reste très instable.

Les autorités russes ont commencé à creuser des tranchées autour de la centrale nucléaire de Kourtchatov, à l’ouest de Koursk. Au moins 130.000 habitants ont été évacués des zones concernées par les combats. Parmi les réfugiés, certains critiquent l’impréparation de leur armée et l’absence de soutien de leurs autorités.

Il y a beaucoup de colère chez les habitants évacués en catastrophe des zones envahies par l’armée ukrainienne. Certains laissent même des vidéos sur les réseaux sociaux pour dire tout ce qu’ils pensent de l’attitude des autorités locales. Comme cette habitante de Soudja : « Ce qu’ils disent à la télévision, ce n’est pas vrai. L’administration s’est enfuie, la police s’est enfuie, les pompiers se sont enfuis. Tout le monde s’est enfui et personne n’a été prévenu. »

Maria non plus ne croit pas la télévision qui répète que la situation est sous contrôle. Réfugiée à Koursk, partie en laissant tout derrière elle, elle essaie de savoir ce que sa maison est devenue : « Nous n’apprenons rien de nos médias. Nous regardons uniquement les chaînes YouTube et les TikTok des ukrainiens. Sans ça, nous ne saurions probablement rien du tout. »

Une chaîne de solidarité

Comme souvent, les Russes ne peuvent compter que sur la solidarité de la population, bien réelle, explique Youlia Zaytseva de la Croix Rouge de Koursk : « Chaque jour, une cinquantaine de personnes apportent leur aide bénévolement dans notre centre. Tout le monde essaie de venir aider après le travail. Oui, nous vivons dans une région transfrontalière et nous entendons souvent les sirènes ici. Les gens qui ont dû quitter leur domicile, c’est vraiment difficile. » 

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-info-de-france-inter/l-info-de-france-inter-2359852?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-21&at_position=5

En Tunisie, sept jeunes sur dix envisagent d’émigrer

Face à la crise socio-économique, près de la moitié des Tunisiens souhaitent quitter leur pays, selon une récente enquête du réseau de recherche Arab Barometer. La situation est encore plus alarmante chez les jeunes, dont certains envisagent de partir clandestinement.

Les chiffres illustrent le profond malaise de la population tunisienne. Face à une économie en berne et un chômage exponentiel, près d’un Tunisien sur deux (46 %) envisage de quitter son pays, révèle une étude du réseau de recherche Arab Barometer, publiée le 15 août. Ce taux a plus que doublé depuis 2011, année de la révolution tunisienne qui a conduit à la chute du dictateur Ben Ali. Il n’a depuis jamais cessé d’augmenter. Il s’agit, aussi, du pourcentage le plus élevé des quinze pays arabes au sein desquels l’enquête a été menée, auprès de plus de 15 000 personnes. La Jordanie (42 %), le Liban (38 %) et le Maroc (35 %) arrivent juste derrière.

Le désir d’émigrer est particulièrement présent chez les jeunes Tunisiens âgés de 18 à 29 ans. Environ 71 % d’entre eux (contre 36 % pour les plus de 30 ans) ont exprimé cette volonté, surtout les titulaires d’un diplôme universitaire. Pour près de neuf personnes sur dix, l’option du départ est motivée par des considérations économiques.

https://www.liberation.fr/international/afrique/en-tunisie-sept-jeunes-sur-dix-envisagent-demigrer-

Médecins solidaires

Contre les déserts médicaux, soignons collectif !

A l’heure où la question de l’accès aux soins est source de préoccupation majeure des Français et où la pénurie de médecins généralistes devient de plus en plus prégnante en zone rurale, le principe est simple :

Au lieu de demander beaucoup à peu de médecins,

demandons peu à beaucoup de médecins.

Médecins Solidaires est une association de loi 1901 à but non lucratif co-fondée en 2022 par le Docteur Martial Jardel et l’association Bouge ton coQ ! qui a pour objet principal de redonner un accès aux soins de santé primaires aux populations en zones rurales sous-denses.

Organisation apolitique et asyndicale, Médecins Solidaires propose et défend une médecine générale de qualité, libre et accessible à tous. Elle s’appuie sur l’engagement d’un collectif national et intergénérationnel de médecins généralistes, autour d’une charte de dix valeurs communes défendant une médecine humaniste et de proximité.

Des généralistes donnent de leur temps pour combler le manque de médecins en secteur rural.

Chaque semaine, un médecin différent vient prendre le relais du précédent dans nos centres médicaux. Ainsi, la présence médicale est continue et les patients retrouvent un accès aux soins pérenne dans les déserts médicaux. Nous venons en aide aux patients mais aussi aux nombreux médecins de famille de ces territoires qui portent une lourde charge, et pour qui la création de ces centres sont un soutien indispensable.

« Nous croyons qu’une aventure humaine et collective peut avoir une portée considérable. Les bonnes volontés ne manquent pas chez les médecins, nous voulons les rassembler, les associer et les fédérer en une communauté pour démultiplier leur impact.« 

Voir le documentaire « Prête-moi ton docteur »

https://www.france.tv/documentaires/documentaires-societe/5836638-prete-moi-ton-docteur.html

Crise dans les hôpitaux

Marine Loty, présidente du syndicat des internes des hôpitaux de Paris et Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France:

À l’hôpital, les étés se suivent et se ressemblent. Des services d’urgence contraints de fermer la nuit, une nouvelle fois en Mayenne, en Vendée, dans la Sarthe, à Carpentras ou encore Sarlat. Quand d’autres, beaucoup d’autres, instaurent désormais le filtrage de l’accès par le SAMU. Confronté à une « saturation des capacités d’hospitalisation », l’hôpital Nord Franche-Comté en Territoire de Belfort a activé le plan blanc afin de mobiliser des moyens et effectifs supplémentaires. 

Notre système hospitalier semble devoir s’habituer à une crise désormais permanente alors que d’autres nuages s’amoncèlent à l’horizon, 1.500 internes de moins à la rentrée.

« Entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville »

« Nous avons une situation très contrastée et hétérogène en fonction des territoires », assure Arnaud Robinet,  président de la Fédération hospitalière de France et maire de Reims. « La mère des batailles, ce sont les ressources humaines. Nous avons un déficit en termes de personnel, d’agents hospitaliers. », dit-il. Selon lui, les hôpitaux publics doivent aussi compenser l’été les fermetures des services du secteur privé et de la médecine de ville. « Des études ont montré que le nombre de passages aux urgences a doublé en 20 ans », assure-t-il. « On estime qu’entre 15 et 20% des passages aux urgences pourraient être pris par la médecine de ville. » Une des solutions reste, selon lui : une meilleure régulation auprès du SAMU.

« On se retrouve avec la détresse des patients »

« On se retrouve avec la détresse des patients », assure Marine Loty. Selon elle, les internes sont « devenus indispensables plus qu’en formation dans les services. » « On représente 40% du personnel médical, ce qui est relativement non négligeable. On se retrouve à devoir gérer les problématiques des patients alors que parfois, on est jeune semestre », dit-elle.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-20-aout-2024-5689032?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2024-08-20&at_position=1

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