Le gouvernement lâche du lest, les patrons ne lâchent rien


Prix de l’électricité, bonus auto, taxe foncière  : Lecornu lâche du lest pour sauver le budget.

Le Premier ministre démine le terrain des sujets polémiques avant la dernière ligne droite sur le budget. Si le PS souhaite trouver un compromis, les LR, par la voix de Bruno Retailleau, haussent le ton.



Taxe foncière : le gouvernement cède à la pression et suspend la fiabilisation des valeurs locatives.

Face au tollé des élus nationaux, locaux et des propriétaires, le gouvernement a décidé de suspendre la fiabilisation des valeurs locatives des logements prévue en 2026. Une reculade qui laisse craindre le pire pour la poursuite de la grande réforme des valeurs locatives, pourtant réclamée par tout le monde local.



Critique contre les grands patrons : Sophie Binet annonce sa mise en examen pour injure publique.

La leader de la CGT, Sophie Binet, a annoncé mardi sur France Inter sa mise en examen pour « injure publique » après avoir qualifié en janvier à la radio les patrons de « rats qui quittent le navire » dont « le seul objectif, est l’appât du gain ».



Qui est Sophie de Menthon, à l’origine de la plainte contre Sophie Binet ?

Sophie Binet vient d’annoncer être mise en examen pour injure publique. La secrétaire générale de la CGT avait qualifié les patrons qui menaçaient de délocaliser leur entreprise en cas de surtaxe du gouvernement « de rats qui quittent le navire » . A l’origine de la plainte, Sophie de Menthon, une présidente du lobby patronal Ethic, qui a l’habitude de tisser des liens entre les patrons et l’extrême droite.

D’Halloween à Holy Wins


Force est de constater que la fête d’Halloween, revenue du fond des temps et désormais célébrée chaque 31 octobre jusque dans les villages les plus paisibles de France, suscite autant de réactions de la part de ses adeptes que de celle de ses détracteurs.

Mais elle semble en premier lieu représenter l’occasion pour certaines enseignes de faire une belle opération commerciale.

Pour le CIFOG (Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras), l’occasion est belle de préparer les esprits aux ripailles de fin d’année en anticipant un peu la promotion de ses produits sous couvert de retracer toute l’histoire de cette « fête vraiment venue d’ailleurs« .



Un certain commerce semble bien y trouver son bonheur, au point d’en profiter pour augmenter de 43% ses tarifs, des bonbons aux sodas, produits fétiches des publicitaires s’intéressant au marché des produits destinés plus spécifiquement aux enfants, les petits comme les plus grands…



De grandes joies mais aussi des drames peuvent naître de l’appréciation que chacun peut se faire de l’esprit de la fête. Les excès ne sont pas rares de la part de certains parents davantage motivés par ces réjouissances que leurs enfants au point d’en oublier les règles de base du vivre ensemble.



Le commerçant le plus célèbre du moment ne se prive pas de se livrer à cette régression censée permettre d’oublier un instant les tracas du quotidien. Mais, comme à son habitude, il oublie les limites de la décence, en pensant faire oublier les dégâts provoqués par sa politique absolutiste.



Son auxiliaire le plus dévoué ne manque pas de se prêter au jeu, poussant le bouchon jusqu’à user d’autodérision (fort réussie au demeurant) dans le but plus trivial de faire sa communication politique.



Ce qui fait le bonheur des uns ne semble pas nécessairement être apprécié des autres à sa juste valeur. De la moindre polémique, l’extrême-droite conservatrice réussit à monter en épingle un scandale secouant la municipalité autant que l’épiscopat et l’institution judiciaire.



Pour certains, ce ne sont pas les raisons qui manquent pour ne pas fêter Halloween. Et quels que soient les arguments avancés, quand c’est non, c’est non.



A tel point que certains opposants se sont allègrement engouffrés dans la brèche en proposant une alternative à cette fête païenne. Et, comme par hasard, c’est encore tout ce qu’il y a de plus réactionnaire, de plus traditionnaliste, conservateur, obscurantiste que l’on voit se manifester toutes griffes dehors pour tenter de redonner un certain brillant à une autre tradition que d’aucuns voudraient remettre au goût du jour.



Et la sainteté ne se cantonne pas à Limoges, où s’était décentralisée cette année la célébration anti-païenne, puisque l’offensive s’étendait sur l’ensemble du territoire, de Strasbourg à Monaco, en passant par Vichy, Gevrey-Chambertin, Lisieux, Annecy, Plabennec, Frameries et jusqu’en Martinique ainsi que chez nos voisins belges.

Cette opération montée par des jeunes du diocèse de Paris en 2002, constatant sans doute que la Toussaint (1er novembre), confondue avec le Jour des défunts (2 novembre) et le dépôt annuel de crysanthèmes sur les tombes familiales, en raison peut-être de la prédominance de la crémation au détriment de l’inhumation, ne faisait plus beaucoup recette, se voit aujourd’hui connaître un regain certain.

L’activisme du milliardaire d’extrême-droite Pierre-Edouard Stérin au bénéfice du catholicisme identitaire n’y est bien évidemment pas étranger puisqu’il en est le principal financeur.

RD

L’IA et les illusions de l’immortalité numérique



Notre ami Jean Camus, lecteur assidu et avisé du journal Le Monde nous transmet un article intitulé dans sa version papier:

L’IA et les illusions de l’immortalité numérique

L’existence de chatbots permettant de parler avec des défunts soulève d’épineuse questions éthiques


Jean y relève certains passages :

  • « …/… Mais le risque est de leur [les chatbots] attribuer une conscience des intentions, des émotions, une capacité d’empathie, de compréhension, qu’ils ne possèdent pas. » Julia Velkovska, sociologue spécialiste de l’IA au département sciences humaines et sociales d’Orange Research.
  • Des chercheurs de l’Université de Cambridge, inquiets de voir une « industrie de l’au-delà numérique » se développer sans cadre, ont depuis plaidé pour la mise en place « de garde-fous ».
  • Dans un communiqué, Katarzyna Nowaszyk-Basinska, coautrice de l’article en question, qualifie de « champ de mines éthique » ce secteur de l’IA. « Nous devons dès à présent réfléchir à la manière de réduire les risque sociaux et psychologiques de l’immortalité numérique, car la technologie est déjà là. »

Et Jean de conclure par cette sentence cauchemardesque : « Une illusion susceptible de créer un vrai déséquilibre. Qui voudrait d’EM numériquement immortel ? »

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Car force est de constater que l’IA suscite énormément de défiance tant chez les scientifiques que dans le commun des mortels et que cette question brûlante fait effectivement l’actualité.

Comme certains le pensent, « Il va falloir former la société ».



Pour d’autres, «Le danger principal c’est que l’IA fasse des actions au nom de l’utilisateur»




Pendant que d’autres considèrent comme plausible « La fin de la solitude à portée d’IA » et concluent par une « Une citation anglophone [qui] dit que « les inconvénients sont le prix de la vie en communauté ». Que pour créer des liens forts, il faut parfois accepter l’inconfort, les disputes, l’éloignement. Que tous ces processus humains nous font grandir, évoluer et, surtout, nous permettent de construire des cercles solides, qu’il s’agisse d’espaces amicaux, amoureux, militants. Et j’aimerais que l’IA ne nous fasse pas croire le contraire. »



Il faut reconnaître que l’on peut faire faire beaucoup de chose à l’IA, le meilleur comme le pire:



Mais aussi…










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En réalité, c’est sans doute à l’école que tout se joue. Et puisque l’IA nous vient bien évidemment d’Amérique, laissons le mot de la fin à l’un des éducateurs les plus éclairés sur la question de l’éducation aux USA, Jessé Hagopian, pour qui « Réglementer l’IA ne suffit pas. Démantelons la logique qui l’a introduite dans les écoles. »




Et pour en savoir plus, Agnès nous propose une lecture édifiante:

Alors qu’un mouvement social s’engage dans un moment de crise politique, l’Etat de droit, les libertés et les droits fondamentaux doivent être respectés



Qui est à l’origine du mouvement « Bloquons tout » le 10 septembre ?


Né dans l’anonymat d’une chaîne Telegram en mai, l’appel à bloquer la France le 10 septembre s’est diffusé massivement en ligne après l’annonce du plan d’austérité de François Bayrou. Porté par une nébuleuse de groupes aux revendications multiples, le mouvement « Bloquons tout » fédère désormais une mosaïque d’acteurs allant de l’extrême-droite à l’ultragauche, sans structure ni leadership identifié.

Les services de renseignement notent une composition hétérogène et déstructurée : « Une frange plutôt d’extrême-droite, d’autres plus d’extrême-gauche, des anciens Gilets jaunes, et des personnes sans aucune idéologie. »



A cette mobilisation se sont jointes un certain nombre de sections syndicales mais la confusion demeure, au point d’alimenter les discours les plus fantaisistes, voire complotistes, visant, pour certains, à décrédibiliser le mouvement.


Vrai ou faux. Mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre: l’Élysée a-t-il organisé la mobilisation en secret ?


Plusieurs soutiens de la première heure de l’appel à tout bloquer ce mercredi 10 septembre soupçonnent Emmanuel Macron d’avoir lancé le mouvement en secret.



Il n’en demeure pas moins que la réalité nous interpelle et que les motivations de certains des participant(e)s méritent d’être entendues.


« Je suis rincé par le travail, le mal-logement et les inégalités » : cinq Français nous expliquent pourquoi ils vont bloquer la France le 10 septembre


Ils s’appellent Natacha, Jeff, Jacques, Robin, Lucie et ont un objectif : répondre à l’appel à la mobilisation mercredi. Franceinfo a recueilli leurs témoignages.



Mais Retaillau, ministre de l’Intérieur sortant, avait-il besoin de mettre 80 000 policiers et gendarmes sur le terrain face aux 100 000 manifestants estimés ? Il voudrait pousser à l’affrontement qu’il ne s’y prendrait pas mieux, d’autant qu’il dit lui-même ne pas craindre « des mouvements d’ampleur »…



Les journalistes semblent particulièrement visés au point que le SNJ a annoncé ce jeudi avoir mandaté un cabinet d’avocats pour déposer un recours en urgence devant le Conseil d’État. « Nous devons vraiment peser de tout notre poids sur ce qui nous paraît vital, c’est un recul pour notre société démocratique », conclut Soraya Morvan-Smith, , secrétaire générale adjointe du SNJ-CGT, citée par L’Humanité.


Modification du cadre de protection des journalistes en manifestation en France : ni la méthode, ni le contenu ne conviennent

Alors que les appels à manifester en France se multiplient dans un contexte politique instable, le ministère de l’Intérieur et la police nationale se sont accordés, dans le silence de l’été, sur un document qui nie toutes les avancées en matière de protection des journalistes qui couvrent les manifestations. Un recul inquiétant des garanties de leur sécurité dans des contextes parfois violents et une atteinte caractérisée au droit à l’information des citoyens. Reporters sans frontières (RSF) condamne ces nouvelles prérogatives données aux forces de l’ordre et appelle le ministère de l’Intérieur, la police nationale et la Préfecture de police de Paris à réunir d’urgence les parties prenantes pour expliquer la portée de cette doctrine et le cadre garantissant l’exercice du journalisme en situation de “violences urbaines”.



Dès le 3 septembre, la LDH publiait ce communiqué:

Les mesures annoncées en juillet 2025 en lien avec le projet de loi de finances 2026 emportent des conséquences lourdes pour l’accès à des droits fondamentaux avec de nouveaux reculs dans l’action des services publics, pour l’accès aux soins, des régressions du droit du travail, des droits niés pour les personnes étrangères.

Cette perspective a naturellement conduit à des réactions de rejet par des segments entiers de la population, et l’annonce de mobilisations dès ce mois de septembre 2025. Des appels sur les réseaux sociaux comme par la plupart des syndicats vont se traduire par des mobilisations le 10 et le 18 septembre 2025. Ces appels mettent en avant le refus de politiques d’austérité qui vont aggraver les inégalités et les précarités qui marquent les temps présents.

Le Premier ministre a fait le choix de déposer une motion de confiance pour le 8 septembre 2025 qui devrait se traduire par un vote ouvrant une nouvelle étape de la crise politique, toujours en l’absence de majorité au Parlement.

Cette conjonction de crise sociale et de crise institutionnelle provoquée par les décisions du gouvernement est porteuse de risques majeurs pour les droits et libertés.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’inquiète particulièrement de la réaction des pouvoirs publics contre l’expression d’une contestation sociale qui pourtant s’inscrit pleinement dans les voies constitutionnellement garanties de l’expression collective et sociale des opinions et notamment pour les manifestations, les réunions, l’exercice du droit de grève. La LDH en appelle solennellement aux autorités pour ne pas enclencher une telle fuite en avant.

Elle le fait à la lumière de la brutalisation du maintien de l’ordre, des interdictions et entraves aux manifestations, de la répression judiciaire des manifestantes et manifestants, des dissolutions d’associations et de collectifs qui se sont développés depuis une quinzaine d’années contre les expressions légitimes et salvatrices de protestation, composantes nécessaires à une bonne santé de la démocratie. Elle en appelle à l’ensemble des responsables dans les institutions et les lieux de pouvoir politique pour un respect absolu et scrupuleux de l’Etat de droit, des libertés et des droits fondamentaux.

“Atteindre l’immortalité” : La conversation lunaire entre Vladimir Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-Un



Rester au pouvoir à vie et être immortel, voici peut-être le doux rêve que partagent les dirigeants de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord. C’est en tout cas ce que laisse entendre une conversation au sujet, entre autres, de l’immortalité entre Vladimir Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-Un, en marge d’un défilé militaire célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale. 



Effrayant, non? Rassurons-nous, ces trois monstres n’auraient, dans tous les cas, pas la même apparence qu’aujourd’hui. On peut également avoir du mal à se les imaginer à 150 ans. Et, bien que la vieillesse puisse être parfois perçue comme une nouvelle vie, la seule hypothèse pour que cela devienne une réalité ne repose que sur les biotechnologies et l’Intelligence Artificielle. A les voir aujourd’hui tous les trois, on en arrive à se demander si cela ne serait pas déjà un peu amorcé et si les âges officiellement annoncés ne seraient pas un peu revus à la baisse… La chirurgie esthétique fait parfois des miracles, bien que ça ne marche pas à tous les coups…

La « futurologie » apporte des réponses plausibles, tout comme la science-fiction des années passées annoncait en partie ce qui est finalement advenu.



Ce désir d’immortalité n’est pas nouveau. Le projet énoncé par les transhumanistes dans les années 1980 était déjà d’améliorer l’homme jusqu’à lui conférer une durée de vie hors du commun.

Jen-Michel Besnier nous expliquait il y a 10 ans que « la recherche d’immortalité chère aux transhumanistes met à mal la nature humaine. Tout le contraire du désir d’éternité, qui conduit l’homme à une quête spirituelle plutôt qu’à une survie infinie. »

Ces trois lascars-là semblent vraiment à des années-lumière de ces préocccupations.

 » L’éternité est devenue la promesse, en Occident, de cette conversion philosophico-religieuse qui impose de refouler le corps et donc l’animalité en soi-même, aussi bien que de tourner le dos aux affaires trivialement humaines. »

Est-ce bien à cela qu’ils pensent le matin en se rasant ? D’autant que c’est précisement contre cet Occident prometteur qu’ils échafaudent ensemble toutes sortes de projets.



RD

Partir en vacances : un rêve inaccessible pour 40 % des Français



Les inégalités face aux vacances stagnent en France depuis une quarantaine d’années. Quatre Français sur dix ne peuvent toujours pas se permettre de partir en voyage. Dans un contexte où la pauvreté en France atteint un « niveau inégalé depuis près de 30 ans » selon l’Insee, la tendance ne devrait pas s’inverser.



Des millions de petits Français privés de vacances : cette exclusion sociale invisible


Faute d’argent, les écarts se creusent toujours plus entre les enfants qui partent en vacances et ceux qui demeurent tout l’été dans leur quartier. Les pouvoirs publics rechignent à se pencher sur une politique globale du temps libre. Comment rendre les mois d’été plus justes ?



« Les riches sont deux fois plus nombreux à partir en vacances que les plus pauvres, et cela depuis le début des années 1980 ». Entretien avec Sandra Hoibian


Partir en vacances, souvent et loin, c’est d’abord une question de revenus. Mais aussi une question de milieu social. Entretien avec Sandra Hoibian, directrice générale du Crédoc.



« Seringuer des femmes » : la gamification masculiniste des paniques morales



À l’approche de la Fête de la musique 2025, des appels à « seringuer des femmes » circulent sur les réseaux sociaux. Ce texte propose une analyse d’une stratégie d’intimidation genrée à bas bruit et de ses angles morts médiatico-politiques, entre gamification virale et désengagement institutionnel.

Financement des associations : une situation alarmante, des propositions pour en sortir



Multiplication des appels à projets, subventions coupées, mise en concurrence : le secteur associatif fait face à une crise de financement. Mais l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations explore des pistes de « démarchandisation ».

Entre 2005 et 2020, la part des subventions dans le budget des associations est passée de 34 % à 20 %. En parallèle, la part de la commande publique a augmenté de 17 % à 29 %. « On est passé d’une politique ascendante où les associations construisaient leur objet associatif à partir de besoins concrets, à une politique descendante qui les positionne en prestataires de services vis-à-vis de l’État ou des collectivités territoriales », déplore l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations dans son rapport Entre marchandisation et démarchandisation, rendu public fin mai.

L’accès au bac progresse, mais les inégalités entre catégories sociales persistent


Près de 80 % d’une génération a atteint le niveau du bac en 20231, contre un jeune sur dix dans les années 19602. Cette augmentation est le fruit d’une politique d’investissement public dans l’éducation qui commence dès la fin des années 1950. À l’époque, la France, pays rural, était très en retard sur ses voisins. La période de la fin des années 1980 jusqu’au début des années 1990 a été particulièrement marquante : le taux d’accès au bac a doublé en dix ans, de 30 % à 60 %. Entre le milieu des années 1990 et 2010, le taux de bacheliers a stagné. Il a repris sa progression à la fin des années 2000.

Rapport sur les Frères musulmans : l’État face au défi de l’entrisme



Un rapport de 73 pages sur les Frères musulmans, qui met en avant la « volonté d’entrisme » du mouvement, alerte les autorités. Emmanuel Macron réunit un conseil de Défense pour tenter de trouver des pistes pour lutter contre une idéologie qui, selon ce rapport, progresse en France dans les écoles, les associations sportives ou encore les lieux de culte. Quelle peut-être la réponse de l’État ? Florent Rodo pose la question à David Revault d’Allonnes et Pierre Jacquemain.



Entrisme islamiste : six questions sur le rapport sur les Frères musulmans présenté en conseil de défense


Trois ans après la loi sur le séparatisme, l’exécutif entend désormais s’attaquer à ce phénomène. Un rapport commandé au printemps 2024, et dévoilé mercredi, fait le point sur l’état de la « menace ».



Gabriel Attal et Renaissance souhaitent interdire le voile pour les moins de 15 ans et une nouvelle loi «séparatisme»


Le parti présidentiel, dirigé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, a formulé ces propositions à la veille de la publication d’un rapport sur «l’entrisme» commandé par l’exécutif.



Attal se dévoile


Distancé dans la course préélectorale, Gabriel Attlal s’est empressé de proposer l’interdiction du voile pour les filles de moins de 15 ans avant même le conseil de Défense d’aujourd’hui sur le rapport consacré aux Frères musulmans, mais bien en retard sur des propositions du même genre de dirigeants du RN. Hilarité dans ses rangs.




Voici ce que nous écrit aujourd’hui notre amie Agnès dans notre rubrique Vos témoignages et commentaires:

…/…« il se passe de drôles de choses en haut lieu… ci-dessous deux liens vers Libé, il s’agirait d’affoler tout le monde au sujet de l’entrisme frériste… et de serrer la vis aux musulmans.

Parce que voilà, tout ceci se passant « à bas bruit » (la taquiya?), la vigilance s’impose.

Je repense aux fameux « signaux faibles »… gare à celui qui porte la barbe et mange un kebab? 

Ceci dit, il peut en effet y avoir un problème réel au sein de l’Islam mais… les 2 autres obédiences dites « du Livre » ne sont pas à la traîne, et je n’entends pas parler de rapport ni de conseil de défense à leur sujet. 

Philippe ARBONA doit bicher comme un pou, j’attends sa prochaine « libre expression »… [dans Press’Troyes]

Comment ensuite lutter contre l’islamophobie? En la justifiant?

Bref, je ne le sens pas du tout, ce scoop gouvernemental… »…/…

https://www.liberation.fr/politique/gabriel-attal-et-renaissance-souhaitent-interdire-le-voile-pour-les-moins-de-15-ans-et-une-nouvelle-loi-separatisme-20250520_SGWPBPDBBNGRJHTAINRW2SPHTI

https://www.liberation.fr/societe/religions/freres-musulmans-ce-que-lon-sait-du-rapport-sur-lentrisme-presente-en-conseil-de-defense-20250520_RUS4HJ6F55DU7C5WMJ43U7U4L4


Le sur-chômage des quartiers prioritaires



Les quartiers dits « prioritaires » de la politique de la ville concentrent les difficultés sociales, notamment en matière d’emploi. Près de 20 % des actifs y sont au chômage, principalement des jeunes et des personnes peu qualifiées.

Mobilisation des 400 000



Le jeudi 15 mai, partout en France, mobilisation pour sauver la protection de l’enfance. Cette journée s’inscrit dans le prolongement de la publication du rapport de la commission d’enquête sur les manquements des politiques publiques de la protection de l’enfance et de l’appel du Défenseur des droits, qui somme l’Etat de mettre en œuvre des mesures concrètes d’ici fin mai pour sortir le secteur de la crise. Lire l’appel

Relire notre article du 9 avril 2025

La Chapelle Saint-Luc, Cité Educative

Restitution des travaux des élèves




Ce lundi 5 mai avait lieu la présentation des travaux réalisés par les élèves dans le cadre de la Cité Educative, dispositif de soutien global en faveur des enfants des quartiers dit « prioritaires ».

Cette restituton avait lieu au Centre Social Victor-Hugo et s’est déroulée en deux temps: à 14h30 avec les élèves et à 18h30 avec les différents partenaires et les parents des élèves.

Il s’agissait de présenter le travail de l’année par les élèves de 4ème, avec une lecture à plusieurs voix d’un poème de Victor Hugo sur le thème du travail des enfants, une projection de leur court-métrage tourné avec les élèves de CE1 (petites scènes abordant les articles de la CIDE sur lesquels la LDH de l’Aube a travaillé avec eux) et enfin des explications au sujet des œuvres plastiques réalisées avec le centre IMAJ.

Ces moments forts clôturaient cette aventure de l’année, mettant en valeur la forte implication des élèves, la satisfaction générale des parents, l’engagement des enseignants qui se sont donnés sans compter, les encouragements de Madame la Principale du collège Camus à poursuivre et sa reconnaissance envers les membres de la LDH qu’elle sait compter parmi les fidèles intervenants auprès des élèves de son établissement…

Par la suite, les productions des élèves seront exposées à l’Espace Argence dans le cadre de l’exposition « Graines d’artistes » en juin prochain.



La Ligue des droits de l’homme est reconnue en tant qu’association de défense et de sensibilisation des droits humains dans toutes les sphères de la vie publique.

Elle est agréée par le ministère de l’Éducation Nationale pour intervenir dans les écoles, les collèges et les lycées. A ce titre, la section de l’Aube intervient depuis de nombreuses années sur les droits fondamentaux, l’égalité femmes/hommes et la prévention des discriminations en allant à la rencontre des élèves pendant le temps scolaire, en appui des activités d’enseignement (dans le cadre des programmes officiels d’Éducation Morale et Civique), et en cohérence avec les projets pédagogiques des professeurs et des établissements.

C’est pourquoi nous avons, sans hésiter, répondu présents pour nous associer au projet sur les droits des enfants et travailler avec les élèves et les enseignants de l’école Jean Jaurès et du collège Albert Camus de La Chapelle-Saint-Luc.

Les droits des enfants participent des droits fondamentaux. Ils résultent d’une volonté impulsée par la communauté internationale relativement récemment, car c’est seulement le 20 novembre 1989 que la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, dans le but de reconnaître et de protéger les droits des enfants.

Ce texte affirme que chaque enfant a le droit :

  • d’être protégé, nourri, soigné, éduqué, de s’exprimer, d’avoir des loisirs,
  • d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et d’exploitation, contre toutes les formes de discrimination.
  • d’être entouré et aimé.

Ce texte met en avant des principes majeurs tels que la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre et de se développer, et le respect des opinions.

Bien que la plupart des  responsables politiques se sentaient à l’époque concernés par les droit des enfants puisque 193 pays ont ratifié la convention, nous savons tous que ces droits sont encore bafoués partout dans le monde et que de nombreux enfants sont victimes de violences, de maltraitances, sont atteints dans leur corps, sont exploités, sont obligés de travailler très jeunes, sont incorporés de force pour faire la guerre, n’ont pas accès à l’école, à l’eau potable, aux soins …

Et nous savons aussi tous que les filles sont encore plus discriminées que les garçons et que leur situation est dramatique dans de nombreux pays.

Le respect des droits des enfants constitue donc un enjeu majeur et un engagement de tous les jours, au nom de l’égalité des droits pour tous et partout, que ce soit en France ou dans toutes les régions du monde. Il s’agit d’une obligation morale.

Ce projet « Cité éducative » a été une très belle opportunité pour permettre aux élèves de découvrir les droits des enfants, de les connaître, d’échanger et de s’exprimer.

Nous avons travaillé ensemble en comparant ce que vivent les enfants dans différents pays avec ce qu’ils vivent ici, en prenant conscience de la réalité des atteintes portées aux droits des enfants. Nous l’avons fait en abordant les thèmes inhérents au quotidien des enfants : l’eau, la santé, l’alimentation, le logement, la protection, la famille, l’éducation, et enfin l’égalité, qui constitue le fil rouge de l’accès à tous les droits.

Au terme de ce projet, qui nous a mobilisés plusieurs mois, cette exposition témoigne de la qualité et de l’importance de l’investissement des élèves et de leurs professeurs.

L’objectif était de sensibiliser les élèves, mais aussi plus largement de les encourager à communiquer, à faire connaître les droits des enfants autour d’eux. Ces travaux prouvent qu’ils ont compris la nécessité de promouvoir et de sensibiliser tous les publics. Les cartes qui vont faire « circuler » les différents articles de la CIDE également.

Nous pouvons affirmer qu’il s’est agi d’une véritable action citoyenne de jeunes qui ont tous fait preuve de maturité et de motivation.

Merci à tous les élèves, nous avons appris à nous connaître et à établir des relations de confiance. Nous avons eu beaucoup de plaisir à travailler et à réfléchir avec vous. Nous avons aussi beaucoup appris avec vous et nous vous en remercions. Si j’osais, je dirais que nous avons grandi ensemble et vécu une belle aventure !

Et à vous, leurs professeurs, vous avez su préparer et prolonger nos interventions, un grand merci : merci Séverine, merci Myriam, merci Pierre-Louis. Nous pouvons souligner la place qui a été réservée à la création artistique, à l’expression théâtrale et à la littérature pour approfondir la réflexion et porter les messages.

Nous tenons à exprimer également notre gratitude à toutes les personnes qui ont permis la mise en place de ce projet.

Quel que soit notre âge, à nous tous de poursuivre la route au service des droits pour construire une société plus juste, plus solidaire et plus humaine.

Merci        

Nicole et Hubert 

Le pape François, pas si cool que ça…

Par Rémy Dufaut




Difficile de passer outre l’événement : Surprises un lundi matin de Pâques, les chaînes d’info se sont mises en mode « breaking-news » pour couvrir, toute la journée, la mort du pape François, 88 ans. Le résultat : un mélange d’informations plus ou moins intéressantes, de petites sorties de route journalistiques et surtout, « beaucoup d’émotion ». 

On retiendra de lui qu’il était proche des pauvres et des opprimés. La fortune immobilière du Vatican est estimée à 3 milliards d’euros auxquels s’ajouteraient 600 milions d’euros en liquidités gérées par la banque du Vatican. D’après le dernier rapport de l’Institut pour les œuvres de la religion (ORI), le Vatican détenait 31,7 millions d’euros d’or en 2022, conservés dans les coffres de la Réserve fédérale américaine. Toutefois, son déficit annuel est estimé entre 50 et 70 millions, en lien avec le financement des retraites. Le pape François ne percevait aucun salaire ni rente et son patrimoine serait estimé à 100 euros.

Il a ouvert la voie à une transformation de la doctrine de l’Église catholique sur plusieurs points centraux, comme l’admission à la communion des divorcés remariés, l’acceptation de prêtres mariés, voire l’admission des femmes dans les ordres mais aucune décision ferme n’a été prise, ce qui a valu au pape François à la fois les attaques des conservateurs et l’accusation d’un manque de clarté.(Source)

Le synode sur l’Amazonie convoqué par le pape François en 2019 avait proposé l’ouverture de la prêtrise aux hommes mariés et l’ordination de femmes diacres. Toutefois, face aux résistances (exprimées notamment dans un ouvrage rédigé par le cardinal guinéen Robert Sarah avec tout un imbroglio autour de la signature conjointe de l’ouvrage par Benoît XVI), le pape François a renoncé à reprendre ces propositions dans son encyclique sur l’Amazonie, Querida Amazonia

Il a, comme tous ses prédécesseurs, apporté son soutien aux migrants et la première visite de son pontificat a été en 2013 sur l’île de Lampedusa, pour attirer l’attention sur la nécessité de secourir et d’accueillir les migrants qui tentent la traversée de la Méditerranée. Cette visite a donné au pape l’occasion de dénoncer la « mondialisation de l’indifférence » (Visite à Lampedusa, homélie du pape François, 8 juillet 2013).

C’est donc d’une manière très logique qu’il a apporté un soutien appuyé au pacte de Marrakech sur les migrations promu par l’ONU en 2018.

Il a fait preuve d’un engagement écologique inédit au coeur de l’église à travers un certain nombre de textes fondateurs (encyclique Laudato Si’, Querida Amazonia («Chère Amazonie»), Laudate Deum, appel à l’action face à la «crise climatique», «adressé à toutes les personnes de bonne volonté»).

Toutefois, il n’apparaît pas aussi « cool » qu’on veut bien le dire puisque auteur de déclarations dignes d’un antiféministe sévère et autoritaire. Pour lui, « Dieu aurait créé la femme pour aider l’homme ». En ce qui concerne la sexualité, le pape François proscrit la contraception, sauf naturelle, et il interdit l’avortement, sans exception, pour la raison que Dieu intervient par action directe au moment de la conception d’un humain. »Ce pape n’a jamais été une bonne nouvelle pour les femmes et pour la critique des hiérarchies. Vivement un prochain pape qui ait le courage de descendre du trône patriarcal ! » concluait Denise Couture, professeure associée à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal dans un article en juillet 2022.

A propos de l’avortement, il qualifiait les médecins qui le pratiquent de « tueurs à gages ».

Outre l’avortement, au nom de la dignité humaine, il dénoncait avec force les opérations de changement de sexe, ainsi que la supposée « théorie du genre », qu’il qualifiait de « colonisation idéologique très dangereuse »« Toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception ».

S’il approuvait l‘ouverture de la bénédiction aux couples homosexuels, hors liturgie bien entendu, il insistait fortement sur la différence entre la bénédiction et le mariage. L’Eglise pouvait changer sa pratique mais pas sa doctrine.

Enfin, en ce qui concerne les violences sexuelles dans l’Eglise, il semble qu’il n’ait jamais pris la mesure de la gravité du sujet. Le pontife a marqué ses distances à l’égard du rapport de la Ciase, publié début octobre 2021 et qui avait provoqué un énorme choc en France. «Lorsque vous réalisez une étude sur une période aussi longue, vous risquez de confondre la façon de voir le problème il y a soixante-dix ans avec la façon de voir maintenant», déclarait le pape à ce sujet. Malgré la demande des autorités catholiques françaises, le pape n’a jamais reçu les membres de la Ciase qui a publié un rapport de 2500 pages, résultat de plus de deux ans de travaux établissant des faits d’agressions sexuelles ou de viols dans l’Eglise catholique en France depuis les années 1950, évaluant le nombre de victimes à plus de 300 000.

On apprenait aujourd’hui sur les ondes que le cardinal-archevêque de Lyon Philippe Barbarin, condamné très symboliquement à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les actes pédophiles du père Preynat, finalement « démissionné » par le pape, sera l’un des 5 cardinaux français siégeant au conclave chargé de désigner le nouveau chef de l’Eglise. A la Justice de l’Homme, le pape François préférait celle de Dieu…

Un salarié de Starbucks licencié pour avoir offert des sandwichs invendus à des SDF



Chaque soir, il récupérait les produits alimentaires invendus pour les distribuer aux personnes sans abri de l’aéroport de Marseille où il travaillait. Un geste qui lui a valu un licenciement pour faute grave.

Il travaillait depuis plus de trente ans à l’aéroport de Marseille-Provence. Depuis quelques années il avait été embauché par la chaîne de restauration Starbucks comme garçon de comptoir. Et chaque soir, autour de 20 heures, après son service, il récupérait les sandwichs et les autres produits alimentaires invendus. Il les mettait dans un chariot et faisait le tour de l’aéroport pour les distribuer aux personnes.

Encore ado et 30 000 euros à payer : la police harcèle des jeunes des classes populaires



Contrôlés à répétition, des jeunes accumulent plus de 30 000 euros de dettes d’amendes. Aline Daillère et Magda Boutros ont publié un rapport sur la manière dont des adolescents racisés des classes populaires sont harcelés par des policiers.

Balayons un peu devant notre porte

Les brèves du jour



A force de nous désoler sur l’état du monde, et il y a largement de quoi, si l’on pense au virage dangereux que prennent les Etats-Unis, avec les ramifications avec l’Ukraine, la Russie, Gaza, plus généralement la Palestine et tout le Moyen-Orient, nous en arrivons à oublier ce sur quoi nous pourrions peut-être plus facilement agir, puisqu’il s’agit de faits se déroulant quotidiennement sous nos yeux.

Sans prétendre dresser un inventaire exhaustif de ce qui va mal en France, on peut au moins ouvrir les journaux des derniers jours et observer que, comme nous l’avons déjà indiqué hier dans ces colonnes, un procès devait se tenir demain mercredi 26 mars au tribunal de Châlons-en-Champagne pour traite d’êtres humains. Hors, à la demande de la défense, celui-ci est reporté à une date ultérieure. Le rassemblement prévu pour soutenir les victimes l’est donc également.

En 2021, sous le gouvernement du Premier ministre Jean Castex, les 62 premiers conseillers numériques devenaient « opérationnels » pour accompagner tous ceux qui sont peu familiers des outils numériques en ligne pour se les approprier et les utiliser dans leurs activités du quotidien. Nous nous réjouissions, avec toutes les associations qui s’efforcent d’apporter leur soutien aux plus démunis d’entre nous, de cette aide précieuse. Las, 4 ans plus tard, on apprend que l’avenir des 4 000 conseillers numériques est compromis par une importante coupe budgétaire.

Devant la recrudescence des actes criminels liés au narcotrafic, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, prévoit d’emprisonner les 200 narcotrafiquants les plus dangereux dans « deux établissements de haute sécurité » à Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, d’ici au mois d’octobre. Hors, d’après Bertrand Monnet, professeur à l’EDHEC, certains narcotrafiquants « ont une emprise telle que certains d’entre eux garderont une influence ». En matière d’efficacité si chère à Darmanin, on repassera…

Le vote de la loi sur le narcotrafic, prévu ce mardi à l’Assemblée, a été reporté en raison du nombre d’amendements LR visant à durcir encore la loi. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a soutenu un amendement de Eric Pauget (pour créer une circonstance aggravante (et alourdir les peines) lorsque les infractions liées au trafic de stupéfiants sont commises en étant en possession d’une arme) tout en émettant des réserves, estimant qu’il faudrait sans doute « améliorer » l’écriture lors de la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, notamment au regard du respect de la « liberté d’expression » (sic)…

Pendant ce temps, le même garde des Sceaux qui se sent pousser des ailes décide d’interdir les activités « ludiques ou provocantes » en détention, y compris dans les maisons d’arrêt où sont incarcérés, souvent en détention provisoire en attendant leur jugement, les auteurs de délits mineurs.  Sept organisations viennent de déposer un recours devant le Conseil d’Etat visant à faire annuler l’instruction du 19 février du garde des Sceaux, doublé d’une requête devant le juge des référés du Conseil d’Etat en vue d’obtenir la suspension en urgence de l’exécution de cette instruction.

Pendant ce temps, la petite musique d’un retour impossible à la retraite à 62 ans en raison des nouveaux efforts de défense se fait entendre du côté du gouvernement. Un argument prétexte, selon Mathieu Plane, économiste et directeur adjoint de l’OFCE.

S’il reprend un jour, le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres va consommer 1,9 million de tonnes de matériaux extraits des carrières de la région, au lieu de… zéro, comme le promettait le concessionnaire Atosca. Confirmée par le préfet d’Occitanie, cette différence de taille pourrait remettre en cause la sincérité du contrat. À l’origine de la découverte, la députée Arrighi a adressé un signalement au procureur.

Une vingtaine de manifestations ont été organisées jeudi 20 mars dans toute la France, notamment une place de la Bastille, à Paris, à partir de 14h, pour dénoncer notamment les coupes budgétaires dans le monde de la culture dans de nombreuses collectivités, a appris France Inter auprès du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac). Pour le journal Blast, il s’agit de coupes budgétaires sans précédent, mettant en péril le fonctionnement de nombreuses institutions et créant un vent de panique dans tout le pays. C’est ce que révèlent son tour d’horizon et son état des lieux « entre violence et abattement » chez les acteurs culturels.

A Paris, le groupe We Protect veut chambouler le marché de la sécurité privée en proposant au grand public une application de protection rapprochée à la façon de Uber. Pour agrandir sa brigade, l’agence recrute désormais des travailleurs déjà présents dans la rue, à l’image des chauffeurs de taxi.

Toujours à Paris, après l’expulsion manu militari mardi 18 mars à l’aube des quelque 450 jeunes migrants qui occupaient depuis trois mois la Gaîté lyrique pour réclamer l’accès à un hébergement décent et à une scolarisation, une vingtaine d’entre eux feraient désormais l’objet d’obligations de quitter le territoire (OQTF). C’est ce qu’a affirmé ce jeudi le Collectif des jeunes du parc de Belleville, qui a dénoncé dans un communiqué des «mesures totalement arbitraires et illégales, puisque les mineurs en recours ne peuvent pas être sujets à des OQTF».

Une assistante d’éducation (AED) dans un internat de lycée depuis 5 ans en tant que contractuelle à mi-temps, arrivée lors de la deuxième vague de Covid constate que l’Éducation nationale n’a plus de budget pour prendre soin de ses élèves. C’est tous les éléments de la chaîne qui pleurent.

Sept personnes ont été interpellées pour avoir « effectué des saluts nazis durant la rencontre » opposant dimanche soir la France et la Croatie lors de la Ligue des Nations de football au Stade de France, a annoncé le préfet de police de Paris. Les gardes à vue des sept personnes interpellées pour des « saluts nazis » pendant le match ont été levées pour cause d’infraction insuffisamment caractérisée, a rapporté, lundi 24 mars, le parquet de Bobigny, auprès de l’Agence France-Presse.

Mise en avant de Bruno Retailleau, banalisation du RN, « polémiques » incessantes sur le voile, discours anti-immigration, cabale contre l’humoriste Merwane Benlazar… Sécurité, islam, immigration, autorité : les obsessions de l’extrême-droite et de la droite réactionnaire saturent l’agenda des grands médias. Faut-il y voir un rapport de cause à effet ?

Au procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage, la première journée d’audience a été marquée par les nombreuses attaques de la défense de l’acteur envers les parties civiles. Au deuxième jour du procès, l’acteur devait être entendu sur les faits.

L’Education nationale a décommandé 800 000 livres du conte La Belle et la Bête illustré par Jul. L’auteur de l’ouvrage, connu comme scénariste de « Lucky Luke » ou dessinateur de « Silex and the City », a déploré une « décision politique » de « censure ». Une version modernisée, mais jugée trop adulte ? L’auteur a dénoncé le choix du ministère de l’Education nationale, mercredi 19 mars, d’annuler cette commande. Révélée par Le Monde, la polémique a fait l’objet d’un communiqué de l’illustrateur du conte, dans lequel il a déploré une « décision politique » de « censure », pour des « prétextes fallacieux » selon lui.

Soutenus par un collectif d’habitants et d’enseignants du collège Kléber, à Strasbourg, depuis plusieurs semaines, Kakhaber, Irina et leurs trois filles continuent de vivre dans une extrême précarité. La famille a accepté de nous ouvrir les portes de son quotidien. Sofia (les prénoms des enfants ont été modifiés) était au collège ce vendredi, comme à peu près tous les enfants de son âge. En revanche, elle avait peut-être l’esprit là où ses camarades n’ont jamais les pieds : dans la détresse extrême de ses parents à la rue. Pendant qu’elle était en cours, Kakhaber et Irina, son père et sa mère âgés de 45 et 34 ans, charriaient péniblement sacs et valises dans les rues de Strasbourg, à la recherche d’un toit pour dormir la nuit prochaine. 

Déposée au Sénat début février, la proposition de loi instaurant une condition de résidence régulière de 2 ans pour accéder à certaines prestations sociales vient d’être adoptée en séance publique. Nos 11 organisations alertent sur la mise en place d’une « préférence nationale » déguisée, qui va exclure de nombreuses personnes étrangères en situation régulière ainsi que leurs enfants, de l’accès aux prestations familiales, aux aides personnelles au logement et à l’allocation personnalisée d’autonomie. Si elle est confirmée par un vote à l’Assemblée nationale, ce sera une rupture majeure d’égalité.

L’OEE (Observatoire de l’Enfermement des Etrangers), et les associations qui le composent, engagées dans la défense des droits des personnes étrangères, dénoncent avec la plus grande fermeté la proposition d’allongement de la durée de rétention administrative actuellement discutée au Sénat. Cette proposition vise à allonger la durée de rétention à 210 jours pour une majorité de personnes placées en rétention. Hier, le ministre de l’Intérieur a proposé un nouvel allongement en évoquant une durée de rétention de 18 mois. Dans la droite ligne de la loi du 26 janvier 2024, nous assistons à une surenchère et à un durcissement catastrophique de cette mesure de privation de liberté.

En France, le ministre de la Justice Gérald Darmanin joint la parole aux actes. Il disait il y a quelques jours vouloir simplifier l’expulsion des détenus étrangers vers leurs pays d’origine. C’est désormais écrit noir sur blanc dans une circulaire directement adressée aux procureurs et aux directeurs de prison. Il en a détaillé le contenu dans le Journal du dimanche.

« Ce projet de loi n’apporte pas la bonne solution », analyse mardi 25 mars sur France Inter Muriel Eglin, présidente du tribunal pour enfants de Bobigny, et vice-présidente de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF), à propos de la réforme de la justice des mineurs examinée mardi au Sénat.

Alerté par des familles et des salariés de l’Ehpad Sainte-Joseph de Saâles (Bas-Rhin), le maire de la commune a fait un signalement au procureur de Saverne pour « suspicion d’infraction ». Mais la direction de l’établissement estime ces critiques disproportionnés.

Le procès de la cheffe de service et de son mari, accusés de harcèlement sur Magali Darros, une employée municipale de Fonsorbes (Haute-Garonne) qui s’est suicidée en laissant des écrits édifiants sur la façon dont ils la traitaient, a eu lieu ce lundi 24 mars 2025 à Toulouse. Deux ans et dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis.

La Défenseure des droits, institution indépendante veillant au respect des droits et libertés, s’alarme de l’augmentation des discriminations en France, notamment liées à l’origine, dans son rapport annuel rendu public mardi.
Claire Hédon souhaite « alerter en particulier sur l’ampleur et l’augmentation des discriminations en France, confirmées par de nombreuses études ». Un rapport annuel ,publié le mardi 25, mars montre une augmentation de ces actes en France. Cette contribution vient rappeler l’ampleur des discriminations liées à l’origine, à la religion et à la nationalité dans la société française et leur dimension systémique et la nécessité de faire évoluer les pratiques dans le sens de ses recommandations.

Vues de l’autre côté de la Méditerranée, les relations entre l’Algérie et la France deviennent de plus en plus compliquées au point que les interventions de Retaillau rendent « très difficile de présumer de la civilité et du pacifisme des autorités françaises à l’égard de l’Algérie« .

Quelques semaines après le 7 octobre 2023, la journaliste Meriem Laribi se fait accréditer aux points presse de l’Elysée. Dans « Ci-gît l’humanité » (Editions Critiques), elle raconte comment, semaine après semaine, les services du Président et certains de ses confrères ont tenté de la museler.

La LDH est menacée d’une éviction en juillet 2025 des locaux mis à sa disposition jusqu’à présent par la Mairie de Toulouse. Ces locaux sont indispensables à son bon fonctionnement. Ce local permanent répond aux nombreuses missions de la LDH et est indispensable à l’activité des deux services civiques qu’elle accueille. 141 personnalités de tous les secteurs de la société civile toulousaine ont signifié par la tribune ci-dessous qu’il est inconcevable qu’une ville comme Toulouse ne soit pas en mesure de mettre à disposition de modestes locaux nécessaires aux activités de défense des droits et des libertés portées par la LDH, contribuant ainsi à la vitalité de la démocratie locale.

Contre tous les racismes, pour l’égalité des droits, nous avons été au moins une centaine de milliers de personnes à marcher dans près de 200 villes et villages partout en France. Nous nous réjouissons du succès de cette mobilisation, qui a montré le visage de la société solidaire que nous voulons. Cette mobilisation unitaire organisée par le collectif « Né-es ici ou venu-es d’ailleurs » et par la Marche des solidarités démontre qu’il existe dans ce pays une force issue de la société civile qui ne laissera pas impunément l’extrême-droite, et ceux qui la copient au plus haut niveau de l’Etat, distiller leur venin.

Une fois encore l’antisémitisme révulse nos consciences. Samedi dernier, le rabbin Arié Engelberg a subi une agression violente par un mineur, alors qu’il quittait la synagogue d’Orléans et était accompagné de son jeune fils. Les images vidéo et les témoignages des personnes qui sont intervenues pour les protéger ne laissent aucun doute sur le motif de cette violence insupportable. C’est parce qu’ils sont juifs qu’ils ont été ciblés et filmés. C’est parce qu’il est juif que le rabbin a été mordu et frappé. Les violences physiques, morales et sexuelles se succèdent et s’accumulent contre les juives et juifs de France. Après l’agression antisémite contre le rabbin Engelberg, réunissons-nous pour affirmer l’indivisibilité du combat contre l’antisémitisme et tous les racismes.


RD

Et ailleurs…



Rapport accablant du procureur spécial contre Trump qui le qualifie de « dérangé »


Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, aurait été condamné pour sa tentative présumée de renverser le résultat du scrutin en 2020 s’il n’avait pas été réélu quatre ans plus tard, affirme le procureur spécial Jack Smith dans un rapport accablant qui a provoqué mardi la fureur du futur locataire de la Maison Blanche.



Syrie: les enfants des camps, une honte française.


Ils ont 5 ou 6 ans, prisonniers dans des camps en Syrie. Leur tort: être né de parents (souvent pères) accusés de terrorisme ou d’avoir servi Daesh. Avocate du collectif Familles unies, Marie Dosé se bat pour leur raptriement. Elle a fait condamner la France par la Cour Européenne, par le Comité International des Droits de l’Enfant, par le Comité contre la Torture des États-Unis. Aujourd’hui, elle estime que la chute d’Assad offre une occasion inespérée de faire revenir ces gamins, et leurs mères. Elle nous a dit comment.



Marjane Satrapi refuse la Légion d’honneur contre l’« hypocrisie » de la France vis-à-vis de l’Iran


Dans une vidéo postée sur Instagram, l’artiste évoque une « marque de solidarité avec les Iraniens, surtout avec les femmes et avec la jeunesse iranienne, mais aussi avec [ses] compatriotes français retenus en otage en Iran ».

L’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, qui s’est fait mondialement connaître avec la bande dessinée et le film « Persepolis », a annoncé lundi 13 janvier refuser la Légion d’honneur, dénonçant « une attitude hypocrite de la France vis-à-vis de l’Iran » notamment dans l’attribution de visas.



Royaume-Uni: des associations réclament une réforme du droit à l’IVG en Angleterre et au pays de Galles


Au Royaume-Uni, une trentaine d’associations médicales et familiales réclament une réforme du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Angleterre et au pays de Galles. L’Irlande du Nord et l’Écosse sont souveraines sur ces questions. On estime qu’une Britannique sur trois a avorté ou avortera au cours de sa vie.



Vingt ans après la loi sur le handicap : «On ne peut pas attendre encore trois générations pour qu’une personne handicapée ait les mêmes droits qu’une personne valide»


Le Collectif Handicaps appelle aux sanctions contre les établissements non accessibles et à la mobilisation le 10 février, veille du vingtième anniversaire de la loi la plus importante dans le champ du handicap.

Le Collectif Handicaps ouvre le bal des bilans. Un mois avant le vingtième anniversaire de la loi du 11 février 2005, qui a marqué un tournant en matière de droits des personnes handicapées, le collectif de 54 associations en a dressé son inventaire, ce mardi 14 janvier, lors d’une conférence de presse.



Gouvernement Bayrou : le Premier ministre doit-il demander la confiance des députés ?


Si le texte de la Constitution semble imposer une déclaration de politique générale avec engagement de la responsabilité du gouvernement, depuis Georges Pompidou, des Premiers ministres se sont affranchis de cette obligation, qui d’ailleurs est bien imprécise.



« L’opinion est bien plus nuancée et complexe que ce que les médias donnent à voir »


Qu’en est-il vraiment des tensions et divisions au sein de la société française ? Quelles sont les politiques qui pourraient faire consensus ? Entretien avec Laurence de Nervaux, du think tank Destin commun.

7 jeunes sur 10 considèrent que la société française est injuste



Inégalités face à l’emploi, à l’accès aux études, à la culture… Un baromètre de l’Ifop mesure pour la première fois le ressenti des jeunes générations face aux discriminations.

Faits-divers en série : la Chine au bord de la crise de nerfs ?



Voiture bélier, attaques au couteau : plusieurs faits divers mortels ont eu lieu ces dernières semaines en Chine. Une multiplication d’incidents qui renvoie du pays l’image d’une cocotte-minute sociale sur le point d’exploser.