Coup de gueule

par Rémy Dufaut




Il vous serait bien profitable, Monsieur François Baroin, de relire le livre écrit par votre père Michel (La force de l’amour, dont le manuscrit fut remis aux Éditions Odile Jacob, quelques jours avant sa mort tragique en février 1987). Franc-maçon et Grand Maître de la Grande Loge de France (1977-1978), il prônait la tolérance et l’humanisme dans le respect des droits de l’Homme, pour un idéal de paix et de solidarité.

J’imagine ce qu’il penserait de vos positions envers les familles que vous vouliez priver l’année dernière de leur logement social au prétexte des conneries de leurs enfants.

Lui qui fut l’ami de Jacques Chirac mais également de Michel Rocard et de François Mitterrand doit se retourner dans sa tombe du cimetière de Vaugirard. S’il était encore de ce monde, je suis convaincu qu’il surveillerait de près vos fréquentations…

N’avez-vous pas en 2005, alors ministre de l’Outre-mer, fait déjà sensation en remettant en question le droit du sol à Mayotte ? Sarkozy lui- même, alors ministre de l’Intérieur, ne l’avait pas osé et, sans doute vexé d’avoir été devancé, n’a pas voulu vous intégrer ensuite dans son gouvernement à son entrée à l’Elysée…

Aujourd’hui vous faites votre beurre de l’expulsion d’un migrant fiché S, déclaré  comme « radicalisé »,  prétendu imam, accusé d’avoir prononcé des prêches discriminatoires, notamment envers les femmes et tombant donc fort logiquement et incontestablement sous le coup de la loi.

Mais aviez-vous vraiment besoin de vous en féliciter publiquement, vous fendant d’un communiqué officiel de la mairie de Troyes,  pour le grand bonheur des électeurs frustrés par l’échec du RN à  prendre le pouvoir en France ?

Vous déshonorez les deux-tiers (le troisième s’étant déshonoré tout seul par son vote) de vos administrés troyens.

Vous vous targuez d’être intervenu pour l’expulsion de cet individu ne respectant pas les valeurs de la République française alors que vous n’êtes pour rien dans son expulsion puisque celle-ci résulte d’une décision du ministère de l’Intérieur à la demande de la préfète de l’Aube.

Inutile de vous réclamer de la dégradante loi  immigration soutenue par vos amis LR (mais censurée et allégée par le  Conseil constitutionnel et en voie d’abrogation par le futur gouvernement) qui ne vise qu’à renforcer ce que l’humanité recèle de plus ignoble en elle: racisme, xénophobie, haine de l’autre, chacun pour soi…

Vous seriez davantage à votre place en rappelant à votre police municipale que les contrôles d’identité et les fouilles au corps relèvent exclusivement des prérogatives de la police nationale et de la gendarmerie et que vos agents municipaux ne sont nullement habilités à les pratiquer.


« L’avenir est incertain, et nos concitoyens, emportés par le flot des mauvaises nouvelles, pris dans une sarabande d’événements inintelligibles, agressés par le chaos qui fait irruption jusque chez eux, chaque jour, par les étranges lucarnes, ne savent comment échapper à leur angoisse. Alors, comme souvent, la peur est mauvaise conseillère : repli sur soi, égoïsme, intolérance, rejet des autres sont les maladies contagieuses d’aujourd’hui. Elles génèrent des courants collectifs d’indifférence et d’atomisation, qui gangrènent lentement nos démocraties, sous le regard sarcastique des totalitarismes de tous poils et de tous bords, prêts à bondir sur cette proie facile qui se délite peu à peu. »

(Michel Baroin, Avant-propos, La force de l’amour, Ed. Odile Jacob, p.4, 1987)

Législatives: pourquoi nous ne voulons vraiment pas de l’extrême-droite



Les multiples incohérences de Jordan Bardella sur l’immigration, la TVA, les ingérences…


Propositions inapplicables, mesures non financées, dispositifs déjà abandonnés… A l’occasion du premier débat des législatives, le président du Rassemblement national n’a pu masquer les limites de son projet.

Il voulait se présenter comme un homme prêt à exercer le pouvoir, mais Jordan Bardella a surtout affiché les failles importantes du programme du Rassemblement national (RN) et quelques-unes de ses contradictions, lors du débat organisé mardi 25 juin, sur TF1



« Si Bardella devient Premier ministre, qu’est-ce qui va se passer ? » : étrangers et Français issus de l’immigration redoutent une victoire du RN aux législatives


Le Rassemblement national est favori des sondages en vue des élections législatives, organisées le 30 juin et le 7 juillet. Des personnes issues de l’immigration confient à franceinfo leurs craintes dans l’hypothèse d’une arrivée au pouvoir du parti.

« On est inquiets et très stressés », lâche Maïa, dans un mélange de français et d’anglais. En 2023, cette Géorgienne de 40 ans racontait à franceinfo comment elle avait quitté son pays quatre ans plus tôt, avec son mari et ses cinq enfants, pour fuir la pauvreté. Un an plus tard, déboutée à deux reprises du droit d’asile depuis 2019, Maïa et sa famille sont toujours là et ont trouvé une « stabilité ».

Au printemps, la quadra a même déposé une demande de régularisation à la préfecture de Cergy (Val-d’Oise). Avec son CDI de femme de ménage dans un hôtel parisien, et habitant en France depuis cinq ans, elle remplit les conditions pour obtenir une carte de séjour d’un an, renouvelable. Mais Maïa joue contre la montre. Comme de nombreux sans-papiers, mais aussi des étrangers résidant légalement en France et des Français issus de l’immigration, elle s’inquiète d’une possible victoire du Rassemblement national (RN) aux législatives. Et pour cause : tous seraient, à des degrés différents, concernés par des mesures du parti si ce dernier arrivait au pouvoir.



Racistes, homophobes, complotistes, pro-Poutine : ces candidats RN qui n’avancent pas masqués


Le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella ne serait plus raciste, antisémite ou homophobe ? Les propos et actes d’un certain nombre de leurs candidats viennent contredire cette illusion.

Lors des prochaines élections législatives des 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national pourrait doubler voire tripler le nombre de ses députée·es. De quoi faire entrer à l’Assemblée nationale une multitude de profils caractéristiques de l’extrême droite. À l’heure où le camp présidentiel a choisi de renvoyer dos à dos l’extrême-droite et la gauche, l’observation minutieuse du CV de plusieurs candidats investis par le RN ne laisse pas place au doute.



Du côté de chez Bolloré…« Ils veulent accueillir des millions et des millions et des millions d’immigrés… »


Les chaînes du milliardaire réactionnaire ont bousculé leurs programmes pour les législatives. De Pascal Praud (CNews) à Cyril Hanouna (Europe 1), elles mènent à l’unisson une violente campagne à droite toute. On y croise aussi des figures émergentes comme le journaliste Yoann Usai. Chronique.



Législatives 2024 : les femmes sont-elles investies dans les circonscriptions les moins favorables ?


En plus d’être sous-représentées dans les effectifs de candidats aux élections législatives, les femmes héritent souvent de circonscriptions difficiles à remporter.

Après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, Emmanuel Macron, le 9 juin, les 577 sièges de députés sont remis en jeu le 30 juin et le 7 juillet. Alors que seulement 37,3 % des élus sortants sont des femmes, les quatre principales forces politiques en lice – Nouveau Front populaire (NFP), Ensemble, Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) – respectent-elles la parité dans les candidatures ?





Morceaux choisis

 

Comme un air de haine

Nous centralisons les dérapages des candidats d’extrême-droite

Le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, le sexisme, sont largement partagés à l’extrême-droite. Contrairement à une idée désormais bien ancrée dans la population et dans certaines rédactions, le RN n’a pas changé. Il ne s’est pas normalisé. Comment tenir compte de toutes les sorties de route des candidats. d’extrême-droite ? En créant un mini-site. C’est le but de Airdehaine.fr



« Ma grand-mère vote Rassemblement national depuis qu’elle regarde CNews »


LEURS PROCHES SONT DES FANATIQUES DE PASCAL PRAUD

Peur du grand remplacement, racisme décomplexé, rapport complotiste à la vérité… Des enfants et petits-enfants d’adeptes de la chaîne de Bolloré témoignent de l’extrême-droitisation des téléspectateurs les plus aguerris.


France TV : une déontologie à géométrie variable


Alors que les cinq membres de la SDJ (société des journalistes) du siège parisien de France 3 sont interdits de couverture de la campagne électorale après avoir signé un appel contre l’extrême droite, Blast a repéré les tweets très politiques d’un rédacteur en chef : Patrice Romedenne. Un homme qui tire à boulets rouges sur le Nouveau front populaire, accusé sans nuance d’être complice d’antisémitisme et d’être pro-Hamas. Injures, partage de messages de personnalités proches de l’extrême droite et relais de fake news : ces messages contreviennent à la charte du groupe public.




Que fait la police ?

 

Racisme et antisémitisme : les messages d’une unité de CRS sur WhatsApp révélés par le «Canard enchaîné»


Dans une enquête à paraître mercredi 26 juin, l’hebdomadaire révèle les photomontages racistes et antisémites partagés par l’unité CRS 4 sur leur boucle WhatsApp. Après avoir relaté des dérives à sa hiérarchie, le commandant de cette brigade aurait été évincé.

Au-dessus d’une photo de migrants dont l’embarcation se retourne, le titre «Petit Chavire» et la légende «avec des vrais morceaux de migrants dedans». Sur le photomontage d’un Adolf Hitler sortant de l’Elysée, une citation inventée : «Sortons du nucléaire et repassons tous au gaz.» «Et on vous épargne le pire…» rapporte pourtant le Canard enchaîné dans une enquête sur la compagnie de CRS 4, en kiosques mercredi 26 juin.



Violences policières, l’escalade ?


Sous Macron, la police a tué deux fois plus que sous Sarkozy, et tiré cinq fois plus au LBD sur la population. Macron ne cesse de jouer au rempart contre « les extrêmes ». Pourtant, ces chiffres montrent l’extrême violence d’une politique policière assumée.



Pour une police au service des citoyens et pas de l’extrême droite


Flavien Benazet, secrétaire général du SNUIPN, et Jean-Louis Arajol, ex-Secrétaire Général du SGP et de la FASP, Association Démocratie et Sécurité, Collectif Police République et Citoyenneté, signent ensemble une tribune pour alerter sur les possibles conséquences désastreuses d’une arrivée au pouvoir de l’extrême_droite pour les effectifs de police.




Lots de consolation

 

Violences du 1er-Mai 2018 en France: Alexandre Benalla définitivement condamné à un an de prison ferme


La Cour de cassation a rejeté ce 26 juin le pourvoi formé par l’ex-chargé de mission de l’Élysée Alexandre Benalla, rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme dans l’affaire des violences du 1er mai 2018.

Six ans après ce scandale qui a secoué le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la décision de la plus haute juridiction judiciaire confirme la condamnation en appel d’Alexandre Benalla à trois ans de prison, dont un an ferme, prononcée le 29 septembre 2023 par la cour d’appel de Paris.



Le GUD et trois structures de l’extrême droite lyonnaises officiellement dissous


Le gouvernement a annoncé ce mercredi 26 juin la dissolution du groupuscule d’extrême droite Groupe union défense (GUD) et de trois autres organisations de Lyon.

Le Groupe union défense (GUD) a enfin été dissous ce mercredi 26 juin, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Prisca Thévenot, lors du compte rendu du Conseil des ministres. «Il a été présenté ce matin […] des propositions de dissolution de groupement de fait et d’associations», a-t-elle expliqué. Outre l’organisation parisienne, ces dissolutions concernent les groupes Les Remparts, La Traboule et Top Sport Rhône.

Seine-Saint-Denis: un policier municipal en garde à vue après avoir tué un homme



Le policier municipal ayant tué l’homme qui avait agressé au tournevis un agent de propreté et un autre policier mercredi matin à Aubervilliers a été placé en garde à vue, a annoncé le procureur de la République de Bobigny dans un communiqué de presse.



Soupçons de violences policières à Vénissieux : une plainte déposée par un homme filmé au sol frappé par la police


Le parquet de Lyon avait annoncé, début juin, l’ouverture d’une enquête judiciaire après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant un jeune homme roué de coups par un policier.

Des images des faits avaient circulé en ligne. Un homme a déposé plainte pour « violences aggravées » contre des policiers, jeudi 13 juin, ont annoncé ses avocats. Il dénonce des coups reçus alors qu’il se trouvait au sol pendant son interpellation à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, le 4 juin. A la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de trois vidéos de la scène, le parquet de Lyon avait annoncé ouvrir une enquête pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».



Réforme de la garde à vue : quatre questions sur les nouvelles règles qui entrent en vigueur en France le 1er juillet


A partir de cette date, une audition ne pourra pas se dérouler sans la présence d’un avocat. La personne en garde à vue aura aussi la possibilité de prévenir une personne de son choix. Des nouvelles dispositions qui s’appliquent en conformité avec le droit européen.

Pas d’audition sans la présence d’un avocat ou d’une avocate. C’est la mesure principale de la réforme de la garde à vue, qui entre en vigueur lundi 1er juillet et découle de la transposition en droit pénal français de dispositions européennes. Au grand dam des forces de l’ordre, les règles vont donc changer à un peu plus de trois semaines de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Franceinfo revient sur cette réforme et ses enjeux en quatre questions.

« Le RN voit dans les policiers des militants pour sa cause et non les agents d’une administration impartiale »


Notre tradition et l’organisation de notre police la rendent particulièrement vulnérable à des pratiques illibérales, prévient le politiste Sebastian Roché, coauteur de « la Police contre la rue ».

Toutes les nations ont des forces de l’ordre, le plus souvent armées, disposant de pouvoirs de limitation des droits des citoyens. Leur caractère plus ou moins démocratique dépend à la fois du type d’ordres qu’elles reçoivent de leurs gouvernements respectifs et des lois qui encadrent l’action de leurs agents. Et sur ces deux aspects, notre police est particulièrement exposée au risque d’une orientation illibérale. Là où nombre de pays ont choisi de multiplier les niveaux de commandement – aux Etats-Unis, on compte 18 000 agences de police, en Allemagne 16 Länder et autant de ministres de l’Intérieur, au Royaume-Uni, 43 forces –, la France, elle, a choisi une architecture ultracentralisée.




Pour étouffer ses casseroles, le Mr sécurité du RN s’imagine ministre de l’Intérieur


Gabegie financière, management brutal, harcèlement, violation des lois, mépris des droits de l’homme et poursuites pour crime contre l’humanité : en 7 ans à la tête de Frontex, l’agence européenne qui contrôle nos frontières, Fabrice Leggeri a montré l’étendue de ses (in)compétences. Le galop d’essai pourrait virer à la cavalcade : l’eurodéputé Rassemblement national postule désormais à l’Intérieur au sein d’un gouvernement d’extrême-droite.

48 lycéens en garde à vue : des parents et enseignants dénoncent les conditions d’interpellation des élèves



Les syndicats CGT, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse, dont l’Unef, avaient dénoncé vendredi «une répression sans commune mesure» contre ces lycéens, dans «un contexte de plus en plus autoritaire».

Des témoignages de lycéens violentés et humiliés. Une cinquantaine d’élèves, parents et enseignants se sont rassemblés ce lundi 10 juin au matin devant le lycée Hélène-Boucher à Paris pour dénoncer les conditions d’évacuation par la police et de garde à vue d’une cinquantaine de lycéens la semaine dernière après leur occupation de l’établissement.

« Le racisme est une force d’attraction politique qui ne doit pas être prise à la légère »



Quelles sont les motivations de celles et ceux qui déposent un bulletin Rassemblement national ou Le Pen dans l’urne ? Le politologue Félicien Faury est allé à la rencontre de ces électeurs ordinaires de l’extrême-droite. Entretien.



Européennes : « Une surreprésentation de l’extrême droite » chez les forces de l’ordre, selon un sociologue


Le Rassemblement national a publié dimanche 2 juin une affiche montrant un gendarme accompagné d’un texte appelant à voter pour la liste de Jordan Bardella le 9 juin. « On pense qu’il y a une surreprésentation de l’extrême-droite dans la police et la gendarmerie », explique un sociologue.

LA MILITARISATION DU MAINTIEN DE L’ORDRE PASSE UN CAP À RENNES



Déploiement de la CRS 8, du Raid, usage de drones ou encore de blindés… Les moyens policiers engagés dans la capitale bretonne entre mai 2023 et avril 2024 ont été inédits, rapporte l’Observatoire rennais des libertés publiques (Orlib). Le travail de ce dernier a lui-même a été perturbé.

Le tir du policier n’était « ni nécessaire ni proportionné » : le parquet requiert un procès contre le policier qui a tué un automobiliste en 2022



L’agent de police, dont le tir jugé « ni nécessaire ni proportionné » avait tué Jean-Paul Benjamin, en mars 2022 à Aulnay-sous-Bois, pourrait être renvoyé devant la cour criminelle départementale, annonce le parquet de Bobigny.

Le parquet de Bobigny a requis un procès pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner à l’encontre d’un policier qui a tué par balle un automobiliste en mars 2022 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a appris franceinfo auprès du procureur de la République adjoint de Bobigny.

Le « tir effectué volontairement » par le fonctionnaire n’était « ni nécessaire ni proportionné », écrit le ministère public dans le réquisitoire, révélé par Mediapart. Le parquet a demandé qu’il soit jugé par la cour criminelle départementale. 



Affaire Luis Bico : la Cour de cassation valide le « permis de tuer » de la police


Pour la première fois, la justice valide un tir policier mortel, alors qu’il n’y avait pas légitime défense. Luis Bico ne présentait pas de danger immédiat. Mais le policier qui l’a tué, alors que des passants étaient dans sa ligne de mire, échappe à toute poursuite. La CEDH va être saisie.

Deux pages d’une froideur terrible, pour conclure sept années de combat. Et enterrer un nouveau scandale policier et judiciaire. Mercredi 15 mai, la Cour de cassation a rendu son arrêt dans l’affaire Luis Bico, tué par la police près de Montargis en août 2017. Comme elle le fait habituellement, quand aucun doute juridique n’est possible, la plus haute juridiction s’est bornée à une phrase type, sans aucune argumentation : « la Cour de cassation constate qu’il n’existe, en l’espèce, aucun moyen de nature à permettre l’admission du pourvoi ».

Un « circulez, y’a rien à voir », en langage judiciaire. Or, cette décision est hautement décisive. Elle valide, de la façon la plus officielle qui soit, le permis de tuer instauré par la loi de 2017 dans l’article L435-1 du Code de sécurité intérieure.

Deux arrestations après la marche des fiertés LGBTQIA+ de Reims : que s’est-il passé ?



Au moins deux personnes ont été arrêtées en marge de la marche des fiertés LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres), qui s’est tenue le samedi 18 mai à Reims (Marne). Les motifs des interpellations n’ont pas été connus immédiatement, ces dernières sont « légitimes » selon le parquet, qui invoque des « outrages ».

À Reims (Marne), la marche des fiertés  LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres ; termes expliqués en cliquant sur le sigle) a eu lieu le samedi 18 mai 2024. On a appris en fin d’après-midi qu’elle s’était conclue par plusieurs arrestations.

Faites du sport !

Par Rémy Dufaut


Avec l’approche des JO de Paris, l’injonction à faire du sport est devenue depuis quelques semaines le leitmotiv des médias de tout poil où le record absolu des lieux communs à ce propos semble battu. À 200 jours du coup d’envoi des Jeux olympiques de Paris 2024, le président de la République postait une vidéo sur X incitant les Français à faire « au moins 30 minutes de sport chaque jour ». On ne cesse de nous rebattre les oreilles des bienfaits de l’activité physique et, par extension, du retour à la nature. Les randonneurs demandent, à juste titre, l’abolition des privilèges des propriétaires fonciers qui les empêchent de traverser leurs domaines champêtres et forestiers en jouissant des bienfaits avérés de la marche mais pas avec le succès escompté…

A Paris, on évacue les migrants et les étudiants, les uns pour faire propre et ne pas effrayer les amateurs de spectacles sportifs, les autres pour libérer des logements pour les athlètes qui concourront du 26 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre pour les athlètes paralympiques.

Il y a cent ans, Paris accueillait déjà les Jeux olympiques. La presse de l’époque s’interrogeait : où va-t-on héberger les athlètes et les visiteurs ? Et elle fulminait contre les hôteliers et leurs hausses de prix indécentes qui jetaient les étudiants à la rue.

Selon une enquête réalisée par l’IFOP, près de 20% des Franciliens qui ne louent pas actuellement leur logement sur Airbnb ont l’intention de commencer à accueillir des visiteurs pendant la période des Jeux. Sur le plan économique, c’est tout bénéfice. 

Un village olympique a été construit sur 3 communes, Saint-Denis, Saint-Ouen-Sur-Seine et l’Île-Saint-Denis, et accueillera 14 500 athlètes et leur staff pendant les Jeux Olympiques, 9 000 athlètes et leur staff pendant les Jeux Paralympiques. Dans un souci d’ « économie solidaire« , les habitants se verront restituer courant 2025 « un vrai morceau de la ville du futur, éco-responsable et fonctionnelle ».

Rien n’est prévu dans ce projet pharaonique pour les migrants que l’on a expulsés en province (dans la nature), au grand dam des municipalités de droite et d’extrême-droite qui n’en veulent pas et qui ne manqueront pas de les réexpédier vers la capitale dès que les Jeux seront terminés. Une partie du village olympique et un certain nombres de logements parisiens pourraient être facilement affectés à l’hébergement d’urgence ou de façon plus pérenne pour les milliers de sans-abri plutôt qu’à la précieuse rente des Airbnb.

Le gouvernement a commencé le grand nettoyage dans plusieurs villes de France où ont été menées les opérations « place nette » qui font bien rire les dealers depuis leur cellules d’où ils poursuivent tranquillement leur trafic.

Même la ville de Troyes avec une partie de son agglomération a fait l’objet de sa quatrième opération « place nette »  qui a conduit à 10 interpellations en gare de Troyes, à La Chapelle Saint-Luc et dans les quartiers du Point-du-Jour et des Sénardes. 

En ce qui concerne le centre-ville, si prisé des touristes et devenu un musée ou, si l’on préfère, une vitrine (souvent désaffectée pour peu que l’on s’éloigne de l’hyper-centre), il faut relativiser puisqu’il ne semble pas que celui-ci ait fait l’objet d’une réelle attention de la part des forces de l’ordre, qui étaient plutôt étonnamment concentrées, avec le concours de l’URSSAF, sur les  coiffeurs-barbiers et les enseignes de restauration rapide du centre-ville comme des quartiers périphériques, commerces dont on sait bien qu’ils sont généralement tenus par des immigrés ou en emploient. C’est ainsi que trois personnes en situation irrégulière ont fait l’objet d’une retenue administrative.

Encore une fois, le raccourci entre immigration et délinquance est trop facile ; ce glissement semble constituer une évidence dans les pages du quotidien L’Est-Eclair puisque cette glorieuse finale est présentée comme partie inhérente de l’opération « place nette », à l’origine destinée à la lutte contre le trafic de produits stupéfiants.

Comme on le voit, le sport mène à tout. Mais je ne suis plus si convaincu qu’il soit si bon pour la santé. Comme le disait Winston Churchill (« cigars, whisky and low sport »), tout est affaire de dosage…

RD

«Mayotte place nette» : l’opération Wuambushu 2 a commencé ce mardi matin


Un an après Wuambushu 1, le gouvernement a lancé ce mardi 16 avril au matin une nouvelle opération. Elle doit durer 11 semaines et vise notamment à détruire 1 300 cases en tôle organisées en bidonvilles.

Cette fois-ci, elle est baptisée «Mayotte place nette» et doit durer onze semaines. Le ministère français des Outre-Mer, qui a communiqué sur le sujet dans la matinée, affiche toujours les mêmes objectifs : lutter contre l’insécurité, l’immigration irrégulière et l’habitat insalubre.

Quelque 1 700 gendarmes, policiers et militaires sont mobilisés. Une «centaine de renforts spécialisés […], notamment des policiers aux frontières et des officiers de police judiciaire […] vont nous aider à mener ce travail de précision», précise par ailleurs le ministère. En temps normal, 1 600 gendarmes et policiers sont déjà en poste sur ce petit archipel de l’Océan indien de 350 000 habitants, soit «plus que des villes comme Nice, Montpellier et Rennes réunies», précise le ministère.

cit

Pratiques policières

En Seine-Saint-Denis, des « observateurs » documentent les pratiques policières


Depuis 2019, en Seine-Saint-Denis, des « observateurs » des pratiques policières documentent le maintien de l’ordre dans les manifestations. Une initiative portée par la LDH, le SAF, et le MRAP, dans le but de garantir le droit de manifester et de rapprocher la police de la population.


ELLE DOIT MÊME REMBOURSER L’AVANCE

L’État refuse d’indemniser la Gilet jaune éborgnée Vanessa Langard


Mutilée par un tir de LBD, l’ex-Gilet jaune s’est vu refuser son avance d’indemnisation par la Cour d’appel de Paris. La trentenaire devenue handicapée et ultra précaire voit cette décision comme de « l’acharnement ».

ÉRIC ZEMMOUR SOUHAITE METTRE EN PLACE UNE “PRÉSOMPTION DE LÉGITIME DÉFENSE” POUR LES POLICIERS


La présomption de légitime défense pourrait entraîner erreur d’interprétation de la fart des forces de l’ordre tentées de croire en leur impunité. Or c’est faux : même présumée, la légitime défense n’est pas acquise, et les victimes peuvent prouver le contraire. Il n’est donc pas sûr du tout que cette réforme diminuerait le nombre de procès.

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L’Assemblée vote une résolution condamnant le massacre d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961


L’Assemblée nationale a approuvé jeudi une proposition de résolution qui « condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 », au cours de laquelle entre une trentaine et plus de 200 manifestants pacifiques sont morts, selon les historiens.

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17 octobre 1961 : l’Assemblée ne reconnaît toujours pas le crime d’Etat

1 AN APRÈS STE SOLINE, PLUS DE 40 MÉGABOUMS CONTRE LES VIOLENCES POLICIÈRES ET DES MILLIERS DE DÉFLAGRATIONS FESTIVES 


Il y a un an, des dizaines de milliers d’antibassines se retrouvaient au milieu de champs de Ste Soline, et se confrontaient à la répression militaire, coincé.es sous le fracas de grenades tirées par milliers. La rage s’emparait alors du pays face au passage en force de la réforme des retraites, et le mouvement pour la préservation de l’eau était plus massif et puissant que jamais. Le gouvernement a choisi de faire taire cette contestation populaire par un déferlement de violence : la terreur armée qu’il a choisi d’appliquer à Ste Soline visait à toucher les corps, les esprits et à anéantir les mobilisations qui lui faisaient face.

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VIOLENCES POLICIÈRES SUR FOND DE RACISME ET DE SEXISME EN MARGE D’UNE MANIFESTATION CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES


Heurts et tensions dans les villes

Une vidéo actuellement sur arte.tv


Démantèlement de camps à Paris : les violences policières se déroulent souvent « la nuit, loin des caméras »

Sainte-Soline : un premier anniversaire « fêté » dans toute la France ce lundi 25 mars


Un an après la grande manifestation de Sainte-Soline (79) du 25 mars 2023, le collectif Bassine non merci appelle à des rassemblements partout en France devant les gendarmeries et préfectures au soir de ce lundi 25 mars 2024.

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« Mégabassines » de Sainte-Soline : Gérald Darmanin visé par une plainte que veulent déposer les militants


«Sainte-Soline, autopsie d’un carnage» : le film en accès libre

A69. L’ONU demande « des mesures et des sanctions », la Cour européenne saisie de l’affaire


Le projet controversé de l’A69 entre Castres et Toulouse prend depuis quelques jours une dimension internationale. Après la déclaration alarmante du rapporteur spécial de l’ONU, Michel Forst, sur les méthodes utilisées par les forces de l’ordre pour déloger les manifestants écologistes à Saïx, les opposants ont décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

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Privés d’eau, harcelés : la difficile résistance des «écureuils» contre l’A69

Étude déontologie et relations police / gendarmerie – population : la nécessité d’asseoir une confiance réciproque


Le Défenseur des droits publie ce jour les résultats d’une étude menée auprès des policiers et des gendarmes sur leurs attitudes vis-à-vis des relations avec la population, de la déontologie et des instances de contrôle interne et externe. Confiée à des chercheurs du Centre de recherches sociologiques sur le droits et les institutions pénales (CESDIP) et du laboratoire Pacte avec le soutien du Défenseur des droits et du Centre de recherche de l’École des officiers de la gendarmerie nationale (CREOG), cette étude conforte les recommandations portées par la Défenseure des droits.

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Contrôles d’identité : que dit le droit et comment mettre fin aux contrôles discriminatoires ?


Le Défenseur des droits a été saisi à plusieurs reprises par des personnes ayant rencontré des difficultés lors de contrôles d’identité. Constatant des pratiques attentatoires aux droits et libertés des personnes contrôlées et au regard des études qu’il a menées ou demandées, il formule des propositions pour un meilleur respect des droits et libertés lors de ces contrôles.

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Éclats et traumatismes sonores : les nouvelles grenades du maintien de l’ordre


Les forces de l’ordre vont bientôt être dotées de nouvelles grenades, dont deux au rayon des « assourdissantes ». Leur intensité sonore est susceptible de provoquer de graves séquelles. De plus, certaines projetteraient des fragments vulnérants. Politis a mis la main sur des informations exclusives… et inquiétantes !

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GL-307 : la grenade qui fait du bruit, au propre comme au défiguré