L’extrême droite slovaque provoque l’indignation des milieux culturels



La ministre slovaque de la culture, qui assume des idées offensivement d’extrême droite, a suscité une levée de boucliers. Ses décisions sont d’autant moins anecdotiques que des élections auront bientôt lieu en Allemagne comme en Autriche. Bratislava est désormais sur la ligne pro-Kremlin de Budapest.

Elle a un visage connu, au moins dans son pays : c’est une ancienne présentatrice de télévision. Mais en menant une politique agressivement nationaliste la ministre de la culture de Bratislava, Martina Simkovicova, a réussi à faire parler d’elle au-delà des frontières de la Slovaquie, désormais favorable à la Russie dans le conflit ukrainien. Comme sa voisine la Hongrie, qui se trouve sur la même ligne envers Moscou, la Slovaquie donne une idée de ce que ferait une extrêm- droite décomplexée si elle parvenait au pouvoir. Au sein de l’Union européenne.

Nouveau drame migratoire dans la Manche

Deux nouvelles personnes sont décédées au large en tentant de traverser la Manche.

La LDH appelle à mettre fin à ces politiques migratoires de non-assistance, mortifères.

Les politiques de migration et d’asile doivent respecter les droits fondamentaux !

Depuis mi-juillet, neuf personnes ont péri en essayant de rejoindre le Royaume-Uni.

Une embarcation de migrants « a été signalée en difficulté dimanche matin au large entre Calais et Dunkerque » et « deux personnes ont été déclarées décédées », indique la préfecture maritime. « Plusieurs moyens nautiques » ont été déployés pour venir en aide aux personnes à bord, dont un hélicoptère et plusieurs navires, et « une cinquantaine de personnes ont été secourues », ajoute la préfecture.

Sept décès en juillet

Ces dernières semaines, les drames se sont enchaînés au large des côtes françaises, avec sept décès dans des tentatives de traversées en juillet, les traversées de la Manche sur des bateaux de fortune étant particulièrement nombreuses l’été.

« Renforcer » les frontières

Sur l’ensemble de l’année 2023, douze migrants étaient décédés en tentant de gagner l’Angleterre par la mer. Un bilan humain déjà largement dépassé en 2024, avec 23 morts depuis janvier selon le dernier comptage de la préfecture, avant le drame de dimanche.

La France et le Royaume-Uni tentent depuis des années d’enrayer ces tentatives de traversées de la Manche sur des canots pneumatiques. Le président français Emmanuel Macron et le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer se sont engagés mi-juillet à « renforcer leur coopération en matière de migration irrégulière », en marge d’un sommet avec 40 dirigeants européens. À peine arrivé au pouvoir début juillet, Keir Starmer a confirmé l’abandon du projet controversé d’expulser des migrants au Rwanda, lancé en 2022 par les conservateurs alors au pouvoir mais jamais concrétisé. À la place, il a annoncé vouloir accélérer le traitement des dossiers de demandeurs d’asile tout en durcissant la lutte contre les passeurs pour « renforcer » les frontières.

https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2024/08/11/deux-migrants-decedent-en-tentant-de-traverser-la-manche

Mangez des bananes

Une culture sans morale.

Les paysannes et paysans ne pourront bientôt plus vivre de leurs terres.

https://www.actionaid.fr/nous-decouvrir/dignite-au-travail/les-maux-de-notre-alimentation

Samos

Un camp aux allures de prison pour les demandeur·es d’asile 



Depuis plusieurs années, la Grèce est devenue un laboratoire de l’Union européenne pour tester ses politiques migratoires basées sur l’exclusion. Un système inhumain qui viole les droits des personnes exilées sous les yeux des pays de l’Union Européenne (UE) qui le financent.  Enquête sur un exemple cinglant de cette politique néfaste : le centre de détention de Samos.  

« Nous ne voulons pas être tués » : les attaques sur des personnes atteintes d’albinisme augmentent Tanzanie



En un mois, deux personnes atteintes d’albinisme ont été attaquées en Tanzanie dont une fillette de deux ans kidnappée et assassinée. Malgré les bonnes intentions du gouvernement, cette communauté est encore en danger dans le pays. Reportage à Singida, dans le centre de la Tanzanie.

Gaza: jour 300

Israël: les familles des otages craignent le pire pour leurs proches après la mort d’Ismaïl Haniyeh




Après les frappes sur Beyrouth et Téhéran, l’Iran et ses alliés ont prévenu qu’ils allaient riposter. Israël n’a de son côté, toujours pas reconnu être l’auteur de l’attaque ciblée qui a coûté la vie à Ismaïl Haniyeh en plein cœur de Téhéran. Le pays est sur la défensive et met en garde ses adversaires. Les familles des otages, elles, sont plongées dans l’incertitude et craignent désormais le pire pour leurs proches captifs à Gaza depuis 300 jours.



Deux journalistes d’Al-Jazira tués dans une frappe israélienne à Gaza


Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, le bureau de la chaîne à Gaza a déjà été bombardé et deux autres de ses correspondants tués.



Dans la bande de Gaza, un musicien donne des concerts pour aider les enfants «à surmonter leur traumatisme»


Il n’y a pas que les déflagrations des bombes qui résonnent à Gaza. Un jeune musicien gazaoui fait vibrer les cordes de son Oud, au milieu des ruines et des tentes des déplacés. Il organise des concerts presque tous les jours. Son souhait : rendre un peu d’humanité à une population sinistrée, victime d’une guerre dévastatrice qui dure depuis 9 mois. 




Hungergames



Vendredi dernier, alors que nous avions les yeux rivés sur la cérémonie d’ouverture des JO à Paris, les Jeux de la faim et de la terreur continuaient à Gaza… Difficile de ne pas voir les parallèles entre cette saga sur l’oppression et la révolte et ce qui se déroule en Palestine/Israël.

Cinq ans de suivi de l’Etat de droit par la Commission européenne : Bilan et perspectives

« Un bon quartier d’isolement est un quartier vide »


Chargée de recherche associée à l’université d’Oxford, Sharon Shalev travaille sur les régimes d’isolement carcéral depuis une trentaine d’années. Elle a conseillé différents États et organisations internationales à ce sujet, et coordonné une étude comparative de ces régimes dans 42 pays, parue en janvier 2024*.




Pour un véritable changement de cap en termes de politiques pénales, maintenant !

  

À l’issue des élections législatives, une certitude persiste : la nécessité d’un changement de paradigme en termes de politiques pénales, seul moyen de garantir le respect des droits fondamentaux des personnes détenues.

Dimanche soir, les député.es d’extrême-droite, qui n’ont eu de cesse pendant la campagne d’user de raccourcis démagogiques visant une fois de plus à attiser le sentiment d’insécurité de la population, à coup de « l’extrême gauche va vider les prisons », n’ont pas obtenu de majorité. Ce résultat montre a minima que, non, tou.tes les français.es ne plébiscitent pas une politique autoritaire, répressive, raciste, sexiste et classiste.

Un espoir s’est levé

L’extrême-droite a tout faux: témoignages



SPLANN: LA PAROLE À NOS LANCEURS D’ENQUÊTE


Et vous, comment ça va depuis le 9 juin ? Nous vous avons posé cette question, à vous qui nous alertez chaque jour. Comment l’annonce des résultats du Rassemblement national aux élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale vous touche depuis votre quotidien, vos engagements et vos combats. Voici la réponse de neuf lanceurs et lanceuses d’enquêtes bretons.



Face au RN, des scientifiques du climat résolus à «faire monter la digue»


Science refuse. À quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées en France, de nombreux scientifiques ont décidé de se mobiliser publiquement contre l’extrême droite. Vert a interrogé plusieurs d’entre elles et eux.



L’immigration: ooouh !

De nombreuses personnalités politiques, à droite et à l’extrême-droite, s’expriment régulièrement pour dénoncer « l’immigration massive » vers la France.

Discours qui ne manquent pas de résonner aux oreilles fragiles d’honnêtes citoyens français


Comment RN et Reconquête attaquent les écologistes : exemple en Auvergne-Rhône-Alpes



Les élus RN et Reconquête détestent l’écologie. En région Auvergne-Rhône-Alpes, les élus écologistes sont constamment attaqués. L’extrême-droite s’en prend aussi aux associations qui luttent contre l’antisémitisme et le racisme.

Pourquoi la LDH soutient sans réserve le Nouveau Front Populaire




Procès de trois cadres du RN pour provocation à la discrimination : « Ce dossier est d’une actualité brûlante ! Vous devez dire ce qu’est le droit ! »


Ce mardi se tenait au tribunal de Nanterre le procès de quatre membres ou ex-membres du Rassemblement national. Ils étaient renvoyés après la diffusion d’un guide à destination des élus municipaux en 2014, faisant la promotion de la préférence nationale. Des peines avec sursis ont été requises. Compte rendu.



Condamnation définitive du Rassemblement National dans l’affaire des kits de campagne


La Cour de cassation a rejeté ce mercredi 19 juin les pourvois du Rassemblement national et de proches de Marine Le Pen dans l’affaire des kits de campagne, le matériel électoral clé en main utilisé par les candidats du FN (devenu Rassemblement national) lors des législatives de 2012.

Jugé en appel pour recel d’abus de biens sociaux en mars 2023, le RN avait été condamné à une amende de 250000 euros. Cette condamnation est désormais définitive.



Réforme des retraites, fiscalité, augmentation des salaires des profs : la liste des renoncements du RN avant les législatives s’allonge


A l’approche d’une potentielle victoire aux législatives du Rassemblement national, le parti d’extrême droite abandonne ou adoucit quelques-unes des mesures les plus emblématiques des programmes de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.

Le RN fait un petit ménage d’été dans son programme. La perspective d’une accession au pouvoir du Rassemblement national, éventuellement avec l’aide de LR, contraint le parti d’extrême droite à repousser, voire à oublier, plusieurs des promesses faites lors des récentes campagnes.



« Le RN au pouvoir est une menace pour les principes fondateurs de la justice »

L’avocat Vincent Brengarth alerte sur le risque d’une arrivée au pouvoir du parti d’extrême droite, qui marquerait la mise au pas de la justice pour en faire une mécanique punitive implacable.

« C’est souvent parce que le Conseil constitutionnel est un rempart de nos droits et de nos libertés qu’il est pris pour cible » affirmait Laurent Fabius, Président du « Conseil des sages », dans un entretien donné au journal Le Monde en mai. Ce constat traduit une tendance qui s’aggrave consistant, pour une partie de la classe politique, et en particulier le RN, à conspuer les contre pouvoirs, garants de la préservation de l’État de droit, lorsque leurs décisions font obstacle aux mesures politiques les plus démagogiques.



Pour un front commun des médias contre l’extrême droite


Jamais depuis la Libération, l’extrême droite, en France, ne s’est trouvée si près de la victoire. Elle porte un projet de démolition sociale, de repli chauvin, de discrimination raciste, sexiste, homophobe, de guerre aux minorités, de basculement liberticide et de régression écologique.



Hanouna, Bourdin, Elkrief : guerre ouverte contre le Nouveau front populaire


Dans son nouvel épisode de « L’œil de MouMou », le journaliste indépendant Mourad Guichard a démarré par un hommage appuyé à Emmanuel Khérad qui, après 24 années de bons et loyaux services à la tête de la Librairie francophone s’est fait virer comme un malpropre de France Inter. Un nouvel épisode qui intervient après l’éviction de Guillaume Meurice et qui interroge sur la Stratégie de l’antenne publique. Le premier « top » est allé à Gilles Legendre, le fidèle macroniste qui n’a pas été réinvesti sur sa circonscription. Un brin hypocrite, il s’est dit enfin libre


« Le RN voit dans les policiers des militants pour sa cause et non les agents d’une administration impartiale »


Notre tradition et l’organisation de notre police la rendent particulièrement vulnérable à des pratiques illibérales, prévient le politiste Sebastian Roché, coauteur de « la Police contre la rue ».

Toutes les nations ont des forces de l’ordre, le plus souvent armées, disposant de pouvoirs de limitation des droits des citoyens. Leur caractère plus ou moins démocratique dépend à la fois du type d’ordres qu’elles reçoivent de leurs gouvernements respectifs et des lois qui encadrent l’action de leurs agents. Et sur ces deux aspects, notre police est particulièrement exposée au risque d’une orientation illibérale. Là où nombre de pays ont choisi de multiplier les niveaux de commandement – aux Etats-Unis, on compte 18 000 agences de police, en Allemagne 16 Länder et autant de ministres de l’Intérieur, au Royaume-Uni, 43 forces –, la France, elle, a choisi une architecture ultracentralisée.




Pour étouffer ses casseroles, le Mr sécurité du RN s’imagine ministre de l’Intérieur


Gabegie financière, management brutal, harcèlement, violation des lois, mépris des droits de l’homme et poursuites pour crime contre l’humanité : en 7 ans à la tête de Frontex, l’agence européenne qui contrôle nos frontières, Fabrice Leggeri a montré l’étendue de ses (in)compétences. Le galop d’essai pourrait virer à la cavalcade : l’eurodéputé Rassemblement national postule désormais à l’Intérieur au sein d’un gouvernement d’extrême-droite.

Missions locales : « On n’accompagne plus les jeunes, on les flique »



Avec la multiplication des sanctions, contrôles et objectifs chiffrés imposés par les réformes de France Travail, des conseillers en mission locale s’inquiètent de voir disparaître leur service public qui accompagne les jeunes vers la stabilité.

Conseiller en mission locale, c’est le plus dur et le plus beau des accompagnements », résume Pauline. Après avoir suivi une formation dans l’insertion professionnelle, la quarantenaire a travaillé dans deux organismes ariégeois. Son rôle en tant que conseillère : accompagner les jeunes de 16 à 25 ans dans leur insertion sociale et professionnelle. « On prend la globalité de la personne », résume-t-elle.

Cette « globalité » de la prise en charge va bien au-delà de la recherche d’emploi : soutenir les jeunes dans leurs démarches administratives, leur conseiller des formations, les aider à trouver un logement ou à passer le permis si besoin, etc. Cet accompagnement « personnalisé » est permis par l’ancrage des missions locales au plus près des réalités locales : on en compte plus de 400 dans toute la France, recevant chaque année plus d’un million de jeunes. Ce modèle risque-t-il de disparaître ?

Troyes: plus de mille manifestants pour soutenir le Nouveau Front Populaire contre l’extrême-droite ce samedi après-midi

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A l’appel de l’intersyndicale, un préavis de grève générale a été déposé pour le jeudi 20 juin. Les organisations, partis, associations, collectifs se joindront au mouvement en une manifestation unitaire avec le Nouveau Front Populaire contre les extrêmes-droites à 10h30 au départ de la place Jean-Jaurès à Troyes . Ce n’est qu’un début…

Mineurs isolés étrangers : 27 organisations saisissent le Conseil d’État


Anas, Apprentis d’Auteuil, Cimade, Cnape, Fondation Abbé Pierre, Unicef France… Vingt-sept organisations saisissent le Conseil d’État « pour contraindre les autorités françaises à mettre le dispositif de  mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés en conformité » avec la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).

Comme le rappellent les requérants, la France avait déjà été rappelée à l’ordre, en janvier 2023, par le Comité des droits de l’enfant, qui veille à la bonne application de ce texte onusien. Face à un refus de prise en charge d’un jeune Pakistanais, ses experts avaient en effet conclu à plusieurs violations de la convention, notamment pour une procédure d’évaluation trop « sommaire ».



France : les mineurs étrangers sont trop souvent laissés à l’abandon


Vingt-sept organisations saisissent le Conseil d’État pour contraindre les autorités françaises à mettre le dispositif de mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés en conformité avec les exigences posées par la Convention internationale des droits de l’enfant.

Dans une décision du 25 janvier 2023, le Comité des Nations Unies pour les Droits de l’Enfant, composé de dix-huit experts indépendants chargés de surveiller la mise en œuvre de la Convention internationale des droits de l’enfant, a conclu que la France avait violé plusieurs dispositions de ce texte. Après avoir constaté que l’âge d’un mineur isolé avait été évalué de façon trop sommaire et qu’il avait été laissé sans protection durant toute la procédure, le Comité a demandé à la France de prendre, dans un délai de 180 jours, les mesures nécessaires pour que ces violations ne se reproduisent plus.

Malgré les demandes formulées par l’ONU et relayées à de nombreuses reprises par nos organisations, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour remédier à ces violations. Au contraire, nous constatons qu’elles perdurent, s’amplifient et s’aggravent sur l’ensemble du territoire.

Dans les derniers mois, plusieurs conseils départementaux ont ainsi décidé, en toute illégalité, de suspendre l’accueil et la prise en charge de nouveaux mineurs non accompagnés arrivés sur leur territoire ou qui leur sont confiés par le juge des enfants. Les documents d’état civil présentés par les enfants pour attester de leur minorité sont souvent écartés ou jugés insuffisants, sans pour autant que leur soit proposée une aide pour récupérer des actes valides auprès des autorités de leur pays. Contrairement aux exigences des textes internationaux, la France persiste à ne pas désigner de représentant légal chargé de les assister durant toute la procédure. Cette situation est source de grande insécurité pour ces enfants qui sont souvent victimes d’erreurs d’appréciation. Elle conduit à les écarter des dispositifs de protection.

Enfin, des centaines d’enfants et adolescents continuent d’être laissés à la rue pendant plusieurs mois entre la décision de refus de protection des départements et celle du juge des enfants qui reconnaît finalement leur minorité et leur isolement. Une enquête menée en mars 2024 comptabilise à cette date au moins 3 477 mineurs isolés à la rue en France hexagonale.

Cette situation résulte de l’inertie du gouvernement et de son refus de prendre les dispositions nécessaires pour se conformer aux recommandations du Comité des droits de l’enfant. Il est urgent qu’il réforme le dispositif de mise à l’abri et d’évaluation des mineurs isolés dans ce sens. A défaut, nous attendons du Conseil d’État qu’il reconnaisse l’inconventionnalité du dispositif actuel et qu’il enjoigne l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir pleinement l’intérêt supérieur de ces enfants et le respect de leurs droits fondamentaux.

Paris, le 14 mai 2024

Voir ici la liste des signataires


Lutte contre les violences sexuelles

Cent personnalités réclament une loi élargie pour aller plus loin dans la lutte contre les violences sexuelles

La Fondation des femmes, #Metoomédia et l’actrice Anna Mouglalis publient une pétition dans «le Monde», le jour de l’ouverture du Festival de Cannes, estimant que la France a un «retard abyssal» en matière de violences sexuelles.

par LIBERATION et AFP 14 mai 2024

Sept ans après le lancement du mouvement #MeToo, cent personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent dans une tribune publiée par le Monde à «une loi intégrale» contre les violences sexuelles en France. «Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers», écrivent les signataires de ce texte assorti d’une pétition initiée par la Fondation des femmes, #Metoomédia et l’actrice Anna Mouglalis.

«Nos prises de parole #MeToo ont révélé une réalité plongée dans le déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant, qui nous écoute vraiment?» peut-on lire dans la tribune. Parmi les signataires figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les autrices Leïla Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora, ou encore le comédien Philippe Torreton.

https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/violences-sexuelles-en-france-cent-personnalites-reclament-une-loi-elargie-pour-aller-plus-loin-dans-la-lutte-20240514_SKSA4LN4LRARVGJI5TZEXO43GI/

«Depuis sept ans, nous parlons pour nous et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire, écrivent-elles. Nous ne sommes pas des chiffres : femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c’est l’impunité qui grandit.»

Les signataires jugent notamment «inacceptable» que le classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles «ait atteint le taux délirant de 94 % en 2022» et préviennent qu’ils n’acceptent plus «les effets d’annonce sans suite».

«Le retard abyssal de la France»

«L’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière», estiment les signataires.

Recul alarmant des démocraties

C’est une évolution inquiétante : le nombre de démocraties ne cesse de reculer dans le monde et 42 pays étaient en 2023 en train de devenir des autocraties, selon le rapport de l’institut indépendant V-Dem, sur lequel ont travaillé 4 200 chercheurs.

Sur 179 pays étudiés, seuls 18 connaissent une démocratisation, dont le Brésil, et 91 sont des démocraties libérales et électives, selon la classification de V-Dem. Mais entre 2007-2012 et 2023, le nombre de démocraties libérales a reculé de 43 à 32. Elles sont désormais moins nombreuses que les autocraties fermées (Afghanistan, Turkménistan, Iran, Burkina Faso…), passées de 22 en 2012 à 33 en 2022-2023.

Le nombre d’autocraties électives (Algérie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Mozambique, Pakistan, Ouganda, Inde) a, lui, grimpé de 36 en 1973 à 55 en 2023, avec un pic intermédiaire à 65 en 2012. Au total, la planète compte 88 autocraties, dont des poids lourds démographiques et géopolitiques  Chine, Russie, Inde, pays du Golfe … 

https://www.alternatives-economiques.fr/benedicte-manier/recul-alarmant-de-democratie-monde/

Parmi les 42 pays actuellement en cours « d’autocratisation », 14 étaient déjà des autocraties, dont le régime s’est durci (Birmanie, Iran, Guinée, Soudan, Yemen, Afghanistan…). Mais 28 étaient des démocraties où les libertés ont reculé. Treize d’entre elles sont devenues des autocraties électives (Nicaragua, Salvador, Hongrie, Inde, Philippines…) ou fermées (Burkina Faso, Mali).

Contrairement au XXe siècle, la démocratie recule moins sous les coups d’Etat ou les invasions armées, mais davantage par une érosion intérieure des droits fondamentaux. Les contre-pouvoirs, médias et organisations de la société civile sont méthodiquement sapés par des lois répressives, la privation de moyens financiers, des prises de contrôle et des intimidations. Les institutions (justice, universités…) sont mises au pas et la liberté d’expression des opposants restreinte par des dirigeants qui concentrent toujours plus de pouvoir entre leurs mains.

En dix ans, la censure des médias s’est ainsi aggravée dans 45 pays et le harcèlement des journalistes dans 36 pays, constate V-Dem. La répression des ONG s’est accrue dans 35 pays. La transparence des élections s’est détériorée dans 23 pays (au lieu de 11 en 2003). Autant de bons moyens de se maintenir au pouvoir, sans compter l’utilisation, fréquente, de la désinformation…

En Hongrie, « le pluralisme des médias et la liberté d’expression ne cessent de s’éroder », constate par exemple le Parlement européen, qui souligne les « efforts délibérés et systématiques » du nationaliste de droite Viktor Orbán, Premier ministre depuis 2010, pour torpiller l’indépendance de la justice et les libertés académique, d’association et d’expression.

En Turquie, où le centre de gravité politique s’est déplacé vers l’extrême droite nationaliste, l’autoritarisme du président Erdogan a « gravement érodé les institutions démocratiques »relève aussi le Parlement européen.

Mêmes pressions sur les institutions et les opposants en Inde, où certaines ONG, comme Oxfam et Amnesty International, ont aussi dû fermer. Le pays a également perdu 19 places au classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.

Bangladesh, Sri Lanka, Philippines, Indonésie, PakistanCambodge sont d’autres pays d’Asie touchés par cette « vague d’autocratisation », relève V-Dem. Plusieurs pays d’Amérique Latine (Haïti, Venezuela, Nicaragua…) et d’Afrique (Tunisie, Botswana, Burkina Faso, Guinée…) connaissent une évolution similaire.

Un bien commun fragile

La démocratie est un bien commun que l’on tient souvent pour acquis. A tort, car les embellies démocratiques sont fragiles.

L’essor actuel des régimes autoritaires – que confirment d’autres rapports, comme ceux de l’Institut international pour la démocratie , ou d’Amnesty International – constitue un signal d’alarme.

L’année 2024 va ainsi constituer un test décisif, à l’échelle de plusieurs continents, de la résistance ou de l’affaiblissement accru des valeurs démocratiques. Des valeurs dont le recul a toujours constitué, comme l’Histoire le montre, une aventure périlleuse.

Menaces sur la liberté d’expression

Contre Attaque


Guillaume Meurice convoqué : fin de la liberté d’expression sur le service public ?


La liberté d’expression est-elle en danger sur le service public ? L’humoriste de France Inter Guillaume Meurice a été mis à pied par la direction de Radio France, dans l’attente d’une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Radio France reproche à l’humoriste d’avoir réitéré, dimanche 28 avril dernier, une blague déjà faite à l’antenne en fin octobre sur Benjamin Netanyahu. Il comparait le dirigeant israélien à une « sorte de nazi mais sans prépuce ».

En dépit d’une décision de justice favorable, l’humoriste est donc en passe d’être écarté et censuré par sa direction, même s’il a reçu le soutien de la rédaction de France Inter et de responsables politiques de gauche. Cette affaire apparait comme le symbole d’une période trouble où le soutien aux Palestiniens massacrés à Gaza par l’armée Israélienne, est de plus en plus réprimé.


Rachida Dati réagit à la suspension de Guillaume Meurice de France Inter


Interpellée mardi 7 mai à l’Assemblée sur la suspension de Guillaume Meurice de France Inter, la ministre de la Culture Rachida Dati a rappelé son attachement à la liberté de la presse mais a estimé que « Radio France ne pouvait pas ne pas réagir ».



Appel à la grève le 12 mai à Radio France, contre la suspension de Guillaume Meurice et les changements de grille, sur fond de crainte d’une mise au pas


Un préavis de grève intersyndical a été déposé pour le dimanche 12 mai par les syndicats de Radio France, reflet de la crise dans le groupe après la mise à pied de l’humoriste Guillaume Meurice et des aménagements de grille perçus comme politiques.

Pour protester contre la mise à pied de Guillaume Meurice, mais aussi contre un remaniement des grilles perçu comme «une casse sociale» et une menace sur des émissions emblématiques, le tout sur fond de projet de réforme de l’audiovisuel public, les six grands syndicats de Radio France (CGT, CFDT, FO SNJ, SUD, Unsa) ont appelé à une grève dimanche de minuit à minuit.



La justice ne suit pas nécessairement le mouvement général

Le Conseil d’Etat rejette la demande d’interdiction d’une conférence de Rima Hassan sur Gaza à Paris-Dauphine

La plus haute juridiction a confirmé lundi la décision du tribunal administratif de Paris, estimant que le risque de troubles à l’ordre public, tel qu’il était craint par la direction de l’université, n’était pas circonstancié.

Le Conseil d’Etat a finalement autorisé, lundi 6 mai, la tenue d’une conférence avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan à l’université Paris-Dauphine, que la direction de l’établissement voulait voir annulée. Cette décision de la plus haute juridiction administrative confirme celle du tribunal administratif de Paris – dont l’ordonnance avait été rendue publique samedi – qui avait été saisi par deux syndicats de l’enseignement supérieur (Sud-Education et la Ferc-CGT)


Les universitaires non plus


1000 ancien·nes étudiant·es de Sciences Po pour la Palestine : « nous soutenons leur lutte »

Que nous soyons avocat·es, chercheur·ses, consultant·es, ou député·es, nous ressentons une impérieuse urgence à répondre à l’appel des étudiant·es mobilisé·es de Sciences Po et refusons de fermer les yeux sur les massacres en cours à Gaza. Nous demandons à l’administration de défendre ses étudiant·es face à l’agitation politico-médiatique insensée. Nous regrettons la nécessité de rappeler que défendre le droit international n’est pas un acte radical, mais la conclusion de notre éducation à Sciences Po.


Non à la répression policière à Sciences Po Lyon

Universitaires de Sciences Po Lyon, nous exprimons notre profonde indignation face à l’évacuation de l’amphithéâtre Pacaut par la police. Les images de nos étudiant·es aligné·es contre un mur et contrôlé·es par les forces de l’ordre sont choquantes. Nous ne saurions rester silencieux·ses devant la répression policière d’un mouvement étudiant et tenons à maintenir vivante une idée de l’Université comme sanctuaire dédié à la diffusion du savoir et à l’exercice de la discussion collective.



Gaza : notre silence n’est plus possible !

Nous, personnel de la communauté universitaire de Toulouse Jean Jaurès (UT2J) ne supportons plus la chape de plomb qui s’est abattue sur les universités, et notamment au Mirail : depuis les massacres du 7 octobre, l’offensive israélienne a fait près de 40.000 morts à Gaza dont 14.000 enfants, presque 100.000 blessé·es et deux millions de Gazaoui·es déplacé·es et chassé·es de leur domicile ; soit le plus grand nombre de déplacements forcés de Palestinien·nes depuis 1948. Nous avons la responsabilité de réagir.