Le Parlement européen et le Conseil doivent se positionner sur la proposition de règlement Retour ce mois-ci. Si ce texte est adopté, il sera directement applicable dans notre droit national, alors qu’il représente une négation sans précédent des droits fondamentaux des personnes étrangères en France et en Europe.
France: comment l’État fabrique la précarité des travailleur·euses étranger·es.
Elles s’occupent des enfants, accompagnent les aînés, concoctent les plats des restaurants, construisent les maisons, bâtissent leur vie aussi. Des personnes d’origine étrangère vivent en France depuis des années, et pourtant, du jour au lendemain, leur vie peut basculer : plus de travail, plus de droits, plus de sécurité. En cause : un titre de séjour précaire. Cette bascule n’a rien d’un accident : elle est le produit d’un système dysfonctionnel orchestré par l’État français. Notre rapport dévoile les rouages d’une machinerie qui fabrique l’irrégularité et brise des vies.
Conflit au Soudan : quel accueil pour les migrants soudanais en Europe ?
Le conflit au Soudan a fait près de 13 millions de déplacés dont 4 millions de réfugiés à l’extérieur du pays. Seule une infime partie d’entre eux cherchent refuge en Europe : moins de 10 000 cette année à fin octobre 2025, selon le Haut-commissariat des réfugiés aux Nations unies. Pourtant, ils n’y sont pas toujours bien accueillis.
Marchandage migratoire entre le Royaume Uni et la France : Des associations attaquent l’accord de la honte.
Le 10 octobre 2025, plus de quinze organisations ont saisi le Conseil d’État d’une demande d’annulation – et dans l’attente, de suspension – du décret du 11 août 2025 portant publication de l’accord conclu fin juillet 2025 entre le Royaume-Uni et la France.
Le Royaume-Uni va fortement durcir sa politique du droit d’asile.
Le Royaume-Uni a annoncé samedi une réforme “historique” de sa politique du droit d’asile pour la rendre plus contraignante et moins généreuse, avec l’objectif revendiqué de lutter contre l’immigration illégale.
Partager la publication "Règlement Retour : France terre d’asile appelle l’Union européenne à s’opposer à une attaque sans précédent contre les droits fondamentaux des personnes étrangères"
La droite de Retaillau, qui tient à faire savoir qu’ il ne se sent « pas du tout responsable », fait tout pour semer la confusion en vue de s’allier au RN en barrant la route à la gauche, qui ne sait plus trop elle-même d’où vient le vent.
Il y a près d’un mois, Louis G. Durand écrivait dans le Club de Mediapart :
« La reprise de la France dépend de mesures décisives sur trois fronts : la stabilisation politique, la revitalisation économique et la discipline budgétaire. »
Aujourd’hui, c’est la presse étrangère qui analyse la situation avec le plus d’objectivité, selon la couleur politique. L’unanimité semble se faire jour pour que le président prenne enfin ses responsabilités.
C’est dans le tabloïd suisse Blick que la situation de la France semble présentée avec la plus pénétrante cruauté :
« La France politique radicalisée sort victorieuse de cette séquence. Emmanuel Macron sort pulvérisé. Les institutions sont ébranlées pour la première fois depuis la promulgation de la Constitution de 1958. Le pays du Général de Gaulle, réputé pour sa stabilité, ressemble à un navire politique en pleine tempête, qui se rue sur les icebergs. » Richard Werly
Contre l' »austérité », des cortèges plus garnis que le 10 septembre, émaillés de quelque incidents
Contre « l’austérité »: « Plus d’un million de personnes », selon la CGT, ont manifesté jeudi dans toute la France à l’appel de l’intersyndicale pour tenter de peser sur les choix budgétaires du nouveau Premier ministre.
Les cortèges en province ont réuni de 8.800 à 35.000 manifestants à Bordeaux, selon les autorités ou les syndicats, de 14.000 à 20.000 à Lyon, de 1.800 à 3.000 à La Rochelle, de 15.000 à 120.000 à Marseille et de 18.000 à 40.000 à Toulouse.
Partout, l’intersyndicale a rassemblé plus de monde dans les rues que le mouvement né sur les réseaux sociaux « Bloquons tout » le 10 septembre.
Les autorités dénombraient à 15H45 plus de 282.000 manifestants, en dehors de Paris.
Gaza : la France complice ? 2000 avocats brisent l’omerta
Plus de 2000 avocats ont signé une tribune sur l’inertie de la France , par rapport au Génocide en cours à gaza. Parce que Benyamin Netanyahu viole le droit international, c’est un fait…la France en restant passive , en est sa complice. Une tribune d’avocats car leur profession , et ils le rappellent, à vocation à s’exprimer face aux violations graves du droit international et du droit international humanitaire ». L’une des signataires , l’avocate pénaliste Victoire Stephan était l’invitée du Journal des Luttes.
Accusées de fournir du matériel militaire à Israël, les autorités et entreprises françaises risquent de se rendre complices du génocide en cours
A force de nous désoler sur l’état du monde, et il y a largement de quoi, si l’on pense au virage dangereux que prennent les Etats-Unis, avec les ramifications avec l’Ukraine, la Russie, Gaza, plus généralement la Palestine et tout le Moyen-Orient, nous en arrivons à oublier ce sur quoi nous pourrions peut-être plus facilement agir, puisqu’il s’agit de faits se déroulant quotidiennement sous nos yeux.
Sans prétendre dresser un inventaire exhaustif de ce qui va mal en France, on peut au moins ouvrir les journaux des derniers jours et observer que, comme nous l’avons déjà indiqué hier dans ces colonnes, un procès devait se tenir demain mercredi 26 mars au tribunal de Châlons-en-Champagne pour traite d’êtres humains. Hors, à la demande de la défense, celui-ci est reporté à une date ultérieure. Le rassemblement prévu pour soutenir les victimes l’est donc également.
Le vote de la loi sur le narcotrafic, prévu ce mardi à l’Assemblée, a été reporté en raison du nombre d’amendements LR visant à durcir encore la loi. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a soutenu un amendement de Eric Pauget (pour créer une circonstance aggravante (et alourdir les peines) lorsque les infractions liées au trafic de stupéfiants sont commises en étant en possession d’une arme) tout en émettant des réserves, estimant qu’il faudrait sans doute « améliorer » l’écriture lors de la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, notamment au regard du respect de la « liberté d’expression » (sic)…
S’il reprend un jour, le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres va consommer 1,9 million de tonnes de matériaux extraits des carrières de la région, au lieu de… zéro, comme le promettait le concessionnaire Atosca. Confirmée par le préfet d’Occitanie, cette différence de taille pourrait remettre en cause la sincérité du contrat. À l’origine de la découverte, la députée Arrighi a adressé un signalement au procureur.
Une assistante d’éducation (AED) dans un internat de lycée depuis 5 ans en tant que contractuelle à mi-temps, arrivée lors de la deuxième vague de Covid constate que l’Éducation nationale n’a plus de budget pour prendre soin de ses élèves. C’est tous les éléments de la chaîne qui pleurent.
Au procès de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage, la première journée d’audience a été marquée par les nombreuses attaques de la défense de l’acteur envers les parties civiles. Au deuxième jour du procès, l’acteur devait être entendu sur les faits.
Déposée au Sénat début février, la proposition de loi instaurant une condition de résidence régulière de 2 ans pour accéder à certaines prestations sociales vient d’être adoptée en séance publique. Nos 11 organisations alertent sur la mise en place d’une « préférence nationale » déguisée, qui va exclure de nombreuses personnes étrangères en situation régulière ainsi que leurs enfants, de l’accès aux prestations familiales, aux aides personnelles au logement et à l’allocation personnalisée d’autonomie. Si elle est confirmée par un vote à l’Assemblée nationale, ce sera une rupture majeure d’égalité.
L’OEE (Observatoire de l’Enfermement des Etrangers), et les associations qui le composent, engagées dans la défense des droits des personnes étrangères, dénoncent avec la plus grande fermeté la proposition d’allongement de la durée de rétention administrative actuellement discutée au Sénat. Cette proposition vise à allonger la durée de rétention à 210 jours pour une majorité de personnes placées en rétention. Hier, le ministre de l’Intérieur a proposé un nouvel allongement en évoquant une durée de rétention de 18 mois. Dans la droite ligne de la loi du 26 janvier 2024, nous assistons à une surenchère et à un durcissement catastrophique de cette mesure de privation de liberté.
En France, le ministre de la Justice Gérald Darmanin joint la parole aux actes. Il disait il y a quelques jours vouloir simplifier l’expulsion des détenus étrangers vers leurs pays d’origine. C’est désormais écrit noir sur blanc dans une circulaire directement adressée aux procureurs et aux directeurs de prison. Il en a détaillé le contenu dans le Journal du dimanche.
« Ce projet de loi n’apporte pas la bonne solution », analyse mardi 25 mars sur France Inter Muriel Eglin, présidente du tribunal pour enfants de Bobigny, et vice-présidente de l’Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille (AFMJF), à propos de la réforme de la justice des mineurs examinée mardi au Sénat.
Le procès de la cheffe de service et de son mari, accusés de harcèlement sur Magali Darros, une employée municipale de Fonsorbes (Haute-Garonne) qui s’est suicidée en laissant des écrits édifiants sur la façon dont ils la traitaient, a eu lieu ce lundi 24 mars 2025 à Toulouse. Deux ans et dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis.
La LDH est menacée d’une éviction en juillet 2025 des locaux mis à sa disposition jusqu’à présent par la Mairie de Toulouse. Ces locaux sont indispensables à son bon fonctionnement. Ce local permanent répond aux nombreuses missions de la LDH et est indispensable à l’activité des deux services civiques qu’elle accueille. 141 personnalités de tous les secteurs de la société civile toulousaine ont signifié par la tribune ci-dessous qu’il est inconcevable qu’une ville comme Toulouse ne soit pas en mesure de mettre à disposition de modestes locaux nécessaires aux activités de défense des droits et des libertés portées par la LDH, contribuant ainsi à la vitalité de la démocratie locale.
Une fois encore l’antisémitisme révulse nos consciences. Samedi dernier, le rabbin Arié Engelberg a subi une agression violente par un mineur, alors qu’il quittait la synagogue d’Orléans et était accompagné de son jeune fils. Les images vidéo et les témoignages des personnes qui sont intervenues pour les protéger ne laissent aucun doute sur le motif de cette violence insupportable. C’est parce qu’ils sont juifs qu’ils ont été ciblés et filmés. C’est parce qu’il est juif que le rabbin a été mordu et frappé. Les violences physiques, morales et sexuelles se succèdent et s’accumulent contre les juives et juifs de France. Après l’agression antisémite contre le rabbin Engelberg, réunissons-nous pour affirmer l’indivisibilité du combat contre l’antisémitisme et tous les racismes.
RD
Partager la publication "Balayons un peu devant notre porte"
La section LDH de l’Aube, par la voix de son secrétaire, a déclaré:
1975-2025 : une avancée majeure pour les droits des femmes qui ne cesse d’être remise en cause.
La promulgation, le 17 janvier 1975, de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a constitué une conquête historique pour les droits des femmes. Pour de nombreuses femmes, cette date a marqué la fin d’un cauchemar qui se manifestait par des grossesses non désirées ou par la nécessité d’avoir recours à des avortements clandestins qui mettaient leur vie même en danger. Cette avancée est indissociable du nom de Simone Veil. Celle-ci fit à cette occasion preuve d’un grand courage, mais c’est d’abord la mobilisation intense de militantes féministes, de la jeunesse et d’une partie de la société française qui a permis cette victoire.
En cinquante ans, les conditions d’applications de la loi Veil se sont assouplies mais, en France comme à l’étranger, le combat reste à mener pour enregistrer de nouveaux progrès ou pour éviter des retours en arrière que certaines forces réactionnaires veulent voir aboutir. En France, l’inscription dans la Constitution française de « la liberté d’avorter » et non pas du « droit d’avorter » montre combien ce sujet reste sensible. Par ailleurs, l’insuffisance des structures médicales garantissant l’accès à l’IVG dans le délai légal, les difficultés rencontrées par le Planning familial, le déficit d’information des jeunes filles et des jeunes garçons en matière de sexualité, la mauvaise utilisation de la clause de conscience, continuent d’être autant de facteurs qui font obstacle à une pleine reconnaissance de ce droit fondamental.
A l’étranger, nombreux sont les pays où les femmes sont encore confrontées à des restrictions ou même à des interdictions qui leur rendent l’accès à l’IVG impossible. Dans le monde, près de 50 000 femmes meurent chaque année faute d’avoir accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), tandis que des milliers d’autres connaissent de graves problèmes de santé du fait de la législation en vigueur dans leur pays. En Amérique du Sud, par exemple, 97% des femmes vivent dans un pays où les lois restreignent les possibilités de recours à l’IVG. L’Europe n’échappe pas à ce triste constat. Si vingt-cinq pays sur vingt-sept autorisent l’avortement, il reste interdit à Malte (sauf si la vie de la mère est en danger et si le fœtus n’est pas viable). En Pologne, l’accès à l’IVG a même été restreint en 2021 : elle n’est plus autorisée qu’en cas de danger pour la mère, de viol ou d’inceste. En réalité, la montée de gouvernements réactionnaires dans de nombreux pays européens s’accompagne partout d’une forte présence de mouvements « pro-vie » ou anti-IVG. N’oublions pas les femmes aux Etats-Unis, confrontées à un recul patent de ce droit. En 2022, la Cour suprême des Etats-Unis a annulé un arrêt fédéral qui garantissait depuis 1973 le droit d’avorter sur tout le territoire, laissant ainsi à chaque Etat la liberté de déterminer sa propre politique sur l’accès à l’IVG. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump poursuit sa politique de remise en cause de l’IVG et vient ainsi d’en restreindre l’accès à l’information.
Alors que le droit à l’IVG continue d’être mis à mal, la LDH réaffirme sa volonté de se tenir aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui agissent et qui œuvrent pour que les femmes, toutes les femmes, puissent disposer librement de leur corps partout dans le monde.
Le droit à l’avortement, c’est-à-dire le droit des femmes à disposer de leur corps, est et doit rester partout en France et dans le monde un droit fondamental à défendre.
On a pu entendre dans toute la France une immense clameur.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et ailleurs en France pour la Journée internationale pour les droits des femmes. Le collectif Grève féministe, qui organisait les manifestations, a revendiqué 120 000 participants à Paris et au total 250 000 en France.
La préfecture de police a annoncé 47.000 manifestants à Paris, soit près du double de l’an dernier. 9 300 personnes ont été recensées à Lyon, 7 500 à Toulouse, 6 000 à Lyon, 5 000 à Rennes, selon les préfectures. Au total, une cinquantaine d’associations, organisations et syndicats avaient appelé à l’organisation de 150 rassemblements dans toute la France.
En faisant le tour des plus de 150 manifestations en France, nous avons pu constater une fois ecore que les femmes ont autant d’humour qu’elles « en ont sous la godasse » (inventaire non exhaustif).
Partager la publication "8 mars: 200 personnes ont manifesté samedi à Troyes pour la défense des droits des femmes."
La carte que nous proposons est une première. Elle a été réalisée par le géographe Romain Thomas pour l’Observatoire des inégalités. À partir de données qui portent sur des carreaux de 200 mètres de côté, nous présentons deux indicateurs. Le premier (en couleur) est la proportion de ménages pauvres. Plus les carreaux sont foncés, plus le taux est élevé. Le second indicateur (en relief) est le nombre de ménages pauvres : plus la colonne est haute, plus les ménages pauvres sont nombreux. Cette représentation en relief constitue une nouveauté. La carte que nous vous présentons permet de survoler l’ensemble du territoire et d’observer où vivent les ménages pauvres en visualisant leur nombre.
Partager la publication "La pauvreté en France en trois dimensions"
Israël commet le crime d’extermination et des actes de génocide à Gaza
La privation d’eau généralisée imposée par les autorités israéliennes menace la survie des habitants de Gaza.
Les autorités israéliennes ont intentionnellement privé les civils palestiniens de Gaza d’un accès adéquat à l’eau depuis octobre 2023, entraînant très probablement des milliers de morts et commettant ainsi le crime contre l’humanité d’extermination et des actes de génocide, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.
France. L’amitié avec Israël comme excuse de la violation du droit international
Des associations écologistes dénoncent des violences « intolérables » d’agriculteurs et annoncent porter plainte
Des plaintes ont été déposées pour des faits survenus mardi dans la Manche et dans l’Indre, et vont l’être jeudi concernant des faits advenus dans les Hautes-Alpes, a affirmé le mouvement France Nature Environnement.
Les quartiers, angle mort de la santé mentale en France ?
La santé mentale a été érigée grande cause nationale pour 2025 et nous sommes tous concernés. En France, une personne sur cinq souffrirait d’un trouble psychique ou d’une maladie mentale. Mais quid de la situation quand on habite un quartier difficile ? Et plus largement, sommes-nous tous égaux devant l’accès aux soins ?
Education à la sexualité : après les propos du ministre délégué Alexandre Portier, la Ciivise et le Planning familial répliquent aux pressions conservatrices
Mercredi au Sénat, ce membre du gouvernement a estimé que le projet de programme d’éducation à la sexualité n’était, « en l’état, pas acceptable », se rangeant aux côtés d’organisations conservatrices.
« Violence inouïe », « abattoir » etc : des journalistes dénoncent les méthodes de France TV
Suite à la suppression des journaux nationaux de France 3, branle-bas de combat à France Télévisions. Depuis plusieurs années, conséquence de la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 3, des journalistes se retrouvent placardisés et relégués à faire des micros-trottoirs. Beaucoup d’entre eux se sentent dépossédés de leur métier et parlent de violence sociale. Une dérive qui se répercute sur la qualité de l’information et sur les choix éditoriaux. Malgré les alertes, notamment de la Société des journalistes de France 3, la direction ne semble pas prendre la mesure du problème.
Entre dîners clandestins et deals politiques, le RN tisse sa toile pour intégrer les cercles de pouvoir
Dans les cercles de l’élite parisienne comme chez les notables locaux, on ouvre de nouveaux accès au parti d’extrême droite, jusqu’alors cantonné à la marginalité.
Sébastien Chenu est à son aise. Le très sélect Cercle de l’Union interalliée, rue du Faubourg Saint-Honoré, reçoit du beau monde, ce soir de novembre. Coupe de champagne à la main, il badine avec l’ancien président du Medef Pierre Gattaz, salue l’ex-ministre macroniste Muriel Pénicaud, aperçoit Denis Ranque l’ancien patron de Thales. On remet, ce jour, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à Ross McInnes, le président du conseil d’administration de Safran, et « vieil ami » de Sébastien Chenu, qui l’a naturellement convié. L’élu est le seul représentant du Rassemblement national, mais sa présence ne défrise pas l’assemblée, qui réunit ce que Paris produit de mieux dans le monde politique et entrepreneurial. C’est peut-être un détail pour vous. Mais le lieutenant de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale le note : c’est la première fois qu’il est invité à un tel événement.
Partager la publication "France : ça ne tourne vraiment pas rond"
Le Premier ministre Michel Barnier souhaite les remettre au goût du jour et s’en inspirer pour faire des propositions.
En 2018, lors des manifestations des « gilets jaunes », des cahiers de doléances avaient émergé dans de nombreuses communes, permettant aux citoyens de s’exprimer sur leurs préoccupations. A Auger-Saint-Vincent, dans l’Oise, le maire conserve précieusement les copies de ces documents, témoins d’une époque où l’écoute des citoyens était au cœur des préoccupations locales. Quand il y a une crise, il faut écouter les personnes qui sont et qui se sentent mal, explique-t-il.
Les doléances
Cinq ans après les gilets jaunes, que sont devenus les témoignages des cahiers de doléances ?
« Nous sommes le sol sur lequel vous marchez, ça ne peut plus durer, on va se soulever ou s’effondrer. Et c’est vous qui allez tomber de haut, pas nous. Puisque nous sommes le sol sur lequel vous marchez. » C’est une des doléances retrouvées dans les cahiers citoyens du Nord.
« Je n’ai pas de solution » : dans le Grand Est, l’État met la pression sur des réfugiés ukrainiens pour qu’ils quittent leur logement
Début octobre, des réfugiés ukrainiens ont reçu une lettre dans laquelle une association d’hébergement locale leur demande, faute d’insertion professionnelle et « d’autonomisation », de quitter leur logement. D’autres associations se mobilisent pour soutenir ces familles.
Partager la publication "Ukraine : en moyenne 16 enfants tués ou blessés chaque semaine"
Documentaire, enquêtes et témoignages sur les émeutes de 2023
StreetPress présente un documentaire inédit, ainsi qu’une série d’articles, qui reviennent sur les révoltes qui ont éclaté à la suite de la mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterre en juin 2023.
Le 27 juin 2023, le décès tragique de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre (92), a provoqué une onde de choc qui a traversé toute la France. En quelques heures, des révoltes ont éclaté dans des centaines de villes, dont certaines n’avaient jamais été touchées auparavant. Le drame a cristallisé des années de tensions non résolues entre police et jeunes.
Partager la publication "« Nahel, un an après : la révolte étouffée »"
La convocation de nouvelles élections législatives devait, selon Emmanuel Macron, permettre une « clarification » démocratique. Las, après deux mois d’atermoiements et de basses manœuvres, la nomination de Michel Barnier à Matignon, à rebours du choix des Français, n’est rien d’autre qu’une funeste trahison. Un bras d’honneur au vote exprimé dans les urnes. Et la confirmation que ce président pétri de mépris et de certitudes n’a jamais eu l’intention d’ouvrir la voie à d’autres options politiques que les siennes. Pour le chef de l’État, la démocratie ne vaut que si elle va dans le sens de ses intérêts, ceux du capital et des puissants qui le dirigent. Et, pour ce faire, il est prêt à toutes les duplicités et compromissions.
Le choix de Michel Barnier, avec l’assentiment circonstancié de l’extrême droite, restera une tache indélébile dans l’histoire politique de notre pays. Il faut mesurer l’ampleur du déni démocratique. Pour la première fois sous la Ve République, le représentant d’une force politique – la Droite républicaine – arrivée en 5e position aux législatives, forte de seulement une quarantaine d’élus à l’Assemblée nationale, compose l’exécutif de notre pays et va piloter – peut-être – le budget de la nation. Le tout sous la supervision du RN, érigé en faiseur de rois ou en coupeur de têtes par un Emmanuel Macron qui se flattait, naguère, d’être le meilleur rempart à Marine Le Pen… On pourrait en rire, si ce n’était si grave.
Cet épilogue estival permet plusieurs « clarifications ». Non pas démocratiques, mais politiques. Déjà, l’écran de fumée du « en même temps » – pour ceux qui y croyaient encore – s’est totalement dissipé. En donnant les clés du pouvoir au libéral Barnier, Emmanuel Macron parachève la droitisation de sa formation entamée depuis des années. L’argument marketing d’un équilibre entre gauche et droite, servi depuis 2017, est définitivement enterré. Et les caciques de LR (Copé, Sarkozy…), partisans d’une alliance avec les macronistes – et qui n’en espéraient pas tant –, peuvent se frotter les mains. Leurs visées austéritaires et néolibérales vont pouvoir, dès le prochain budget, être relayées au plus haut niveau de l’État.
L’autre enseignement est l’imposture XXL du RN. Le parti « antisystème », qui aime se grimer en défenseur des milieux populaires, a fait tomber le masque.
En adoubant l’ex-commissaire européen, Marine Le Pen tente d’accentuer son rapprochement des milieux bourgeois et des élites économiques, et d’apparaître comme une force gouvernementale potentielle et respectable. Une stratégie d’autant plus aisée qu’elle partage des sujets essentiels avec l’hôte de Matignon. Le futur budget de rigueur n’est pas pour lui déplaire. Tout comme les positions anti-immigrés que Michel Barnier a pu avoir ces dernières années. Plutôt que de combattre un camp présidentiel en pleine dérive, le RN et ses alliés espèrent donc le tirer vers eux avec la pression de leurs 142 députés. Et tirer dans le dos de ses électeurs qui l’imaginent en défenseur de la justice sociale.
Face à un attelage aussi bringuebalant, la gauche, flouée par le vol démocratique de Macron, ne doit pas se désunir. La Fête de l’Humanité, ce week-end, est un rendez-vous incontournable pour conforter les forces de progrès. Comme le rappelle Sophie Binet dans nos colonnes, la faiblesse du gouvernement Barnier, tributaire des tractations parlementaires, peut permettre d’arracher des avancées sociales. La journée de mobilisation du 1er octobre initiée par la CGT surviendra le même jour que l’arrivée du budget 2025 devant les députés. L’occasion de continuer de nourrir l’exigence sociale. Et de faire entendre dans la rue la majorité qui s’est exprimée dans les urnes.
Laurent Mouloud
La Fête de la solidarité humaine
Par Fabien Gay, directeur de l’Humanité
14 septembre
La Fête de l’Humanité 2023 s’ouvre dans un contexte particulièrement difficile où les événements de crise se succèdent.
Un terrible séisme a frappé il y a quelques jours en plein cœur le Maroc. Nos pensées fraternelles vont en premier lieu aux victimes et à leurs familles. Nous avons relayé dès le premier jour l’appel à la solidarité lancé par le Secours populaire français pour venir en aide, avec ses partenaires locaux, aux populations sur place et organiser les premiers secours et la solidarité concrète. Cette solidarité résonnera partout dans la Fête de l’Humanité.
Solidarité avec les peuples du monde qui subissent les guerres, la misère et la répression. Nous ferons vivre pendant trois jours la paix et la fraternité humaine avec les peuples en lutte.
Solidarité avec les peuples qui subissent de plein fouet le réchauffement climatique, qui n’est plus un mot, mais une réalité concrète.
Vagues de chaleur, mégafeux, stress hydrique, pluies diluviennes, fonte des glaces, une biodiversité qui se meurt : les peuples sont les victimes immédiates de ce désastre planétaire.
Solidarité avec le monde du travail et de la création, du mouvement social. Après une année où le gouvernement libéral-autoritaire a étouffé le mouvement social, voici qu’une nouvelle étape est franchie avec la répression syndicale. Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME CGT et 1 000 autres syndicalistes sont aujourd’hui poursuivis devant les tribunaux ou réprimés dans leurs entreprises. Ces militants de la justice et du droit seront sous notre protection durant ces trois jours.
Solidarité enfin avec toutes celles et tous ceux qui luttent, cherchent une alternative entre le libéralisme autoritaire et l’extrême droite raciste et liberticide, et qui relèvent la tête face à un gouvernement qui ne fait rien pour enrayer l’inflation alimentaire, énergétique et du coût de la vie. La Fête de l’Humanité sera le relais de tous ces combats sociaux pour augmenter les salaires, les pensions et pour vivre dignement.
Bienvenue à toutes et tous à cette Fête de la fraternité humaine et de la solidarité au-delà des frontières où le débat est sain, argumenté mais également franc et sans concession pour préparer collectivement les luttes de demain. Les tentatives de division et de diversion concoctées par l’extrême droite et ses affidés, les petites phrases et le buzz médiatiques ne nous atteindront pas.
Grâce aux équipes de « l’Humanité », des militants communistes, mais aussi d’autres forces politiques, syndicales, associatives, culturelles et sportives et grâce aussi au travail des prestataires et amis, nous produisons un événement exceptionnel chaque année. Cela est possible car c’est une construction populaire qui se renouvelle sans cesse pour faire résonner les combats de son temps.
Patrimoine commun du mouvement ouvrier, la Fête de l’Humanité reste ce rendez-vous incontournable où se créent des moments inoubliables, des échanges marquants à l’occasion d’un débat, d’un repas, d’un concert ou d’une simple rencontre. Bienvenue à la Fête de l’Humanité !
Le contexte dans lequel s’ouvre la 89e édition de la Fête de l’Humanité est totalement inédit, et il était pour tout dire complètement imprévisible il y a encore à peine plus de trois mois. À l’heure de l’inauguration de ce grand rassemblement populaire au cœur de l’Essonne, la France est toujours sans gouvernement. La faute en incombe exclusivement à Emmanuel Macron, qui a refusé de prendre acte de la victoire aux élections législatives du Nouveau Front populaire – certes, sans majorité absolue – et préféré confier les clés de Matignon à l’homme d’une droite sévèrement battue dans les urnes.
Ce hold-up vole les espoirs de millions d’électeurs qui ont tranché en faveur d’une autre politique que celle du président de la République, et ce détournement n’a été rendu possible que par une alliance honteuse des défaits des législatives de juillet, Rassemblement national en tête. Le chef de l’État piétine ainsi le contrat moral et politique qui le lie à toutes celles et tous ceux qui ont édifié le barrage républicain ayant stoppé l’ascension du RN et sauvé de nombreux candidats du parti présidentiel, en perdition sans cela.
C’est peu dire que le besoin de se retrouver et de débattre est immense dans le peuple de gauche, pour penser les voies et moyens de faire respecter le verdict des urnes en premier lieu. Mais aussi pour réunir les conditions de mettre en œuvre une authentique politique de gauche. Les attentes sont là, comme en témoigne notre baromètre Ifop annuel sur les valeurs de gauche. Ne nous mentons pas : la gauche rassemblée sous la bannière du Nouveau Front populaire a marqué des points inespérés aux législatives, maiselle ne détiendra pas la clé du changement en comptant sur ses seuls députés. La réflexion et la mobilisation populaires doivent se poursuivre, et la Fête de l’Humanité peut jouer ce rôle d’immense forum en plein air où se mêlent au public et aux militants communistes, au travail depuis des semaines, les têtes d’affiche du NFP, des personnalités à la parole libre comme Judith Godrèche, Guillaume Meurice, Sophie Binet ou encore Dominique de Villepin dans un autre registre, et l’icône mondiale des luttes qu’est Angela Davis. Faites la Fête, Fête-nous rêver !
La découverte de migrants dans les remorques des poids lourds qui font escale à Vintimille, avant de passer la frontière avec la France, est très fréquent et documenté. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un chauffeur fouetter violemment des femmes migrantes cachées à l’arrière de son camion. Une scène qui a provoqué l’émoi.
Pologne: les forces armées peuvent tirer sur des migrants sans responsabilité pénale
En Pologne, la crise migratoire à la frontière avec la Biélorussie continue de s’intensifier. Cet été, le gouvernement a mis en place une zone tampon complètement militarisée le long de la frontière pour empêcher les migrants de pénétrer dans le pays. Ce vendredi 12 juillet, le gouvernement a élargi les prérogatives des forces armées. Elles ont désormais le droit de tirer sur les migrants sans en être tenues responsables pénalement. Une mesure qui inquiète les humanitaires sur place.
Étranger, étrangère, sois plus irréprochable qu’aucun citoyen français ne l’est !
« L’ensemble des femmes afghanes » qui fuient l’Afghanistan en raison des mesures discriminatoires prises à leur encontre par les talibans « peuvent obtenir le statut de réfugiées », a statué jeudi 11 juillet la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Dans sa décision hautement symbolique et inédite, la juridiction considère « les femmes afghanes » comme un « groupe social » à part entière et pouvant subir des discriminations en raison de cette « appartenance ».